Thibault Escaich, 23 ans, vise son premier Ironman à Cascais ce 18 octobre 2025 et la qualification pour Kona 2026. © Thibault Escaich

Thibault Escaich, le triathlète toulousain prêt à défier l’Ironman de Cascais

Runners InspirantsIronman
10/10/2025 20:48

À 23 ans, Thibault Escaich s’apprête à vivre une première expérience Ironman hors norme : le départ est prévu ce samedi 18 octobre 2025 à Cascais, au Portugal. Avec comme objectif clair et ambitieux de décrocher une place pour les Championnats du Monde Ironman à Kona, Hawaï, en 2026. De ses débuts improvisés pendant le confinement à ses longues sorties dominicales, retour sur le parcours d’un jeune triathlète toulousain qui conjugue passion, travail acharné et résilience.


Février 2020, Toulouse. Étudiant en licence STAPS, Thibault voit ses cours ralentis par le confinement. Entre jeux vidéo et sport, le choix est vite fait. « J’ai toujours été sportif : tennis, natation, rugby, course à pied… Alors pourquoi ne pas tenter le triathlon ? ». C’est ainsi qu’il découvre un sport exigeant, mais fascinant, mêlant trois disciplines complémentaires. Avec des amis, il crée un compte Instagram dédié : @triathlonthibault, bientôt suivi par des marques intéressées par son profil. Le triathlon devient alors plus qu’une passion, un mode de vie. Après une licence STAPS, il enchaîne sur un master en événementiel sportif à Moss Business School. Aujourd’hui, le triathlète vit de sa passion entre réseaux sociaux, sponsors et entraînements intensifs. Samedi 18 octobre 2025, c’est depuis Cascais, au Portugal, que tout commencera, avec en ligne de mire un seul but : rejoindre les Championnats du Monde Ironman à Kona, dans l’archipel d’Hawaï, l’année prochaine.

| La course à pied, clé de voûte de la préparation

Pour les non-initiés, le triathlon implique natation, vélo et course à pied, mais pour Thibault, la course reste l’élément central de sa préparation. « En vélo, je me sens fort, ensuite en course à pied, et la natation arrive en dernier. » Sa semaine type est réglée comme du papier à musique : footing lundi, séance seuil mercredi, sortie longue le dimanche, allant de 20 à 25 km sur terrain plat.

Pour progresser, le futur Ironman combine volume et spécificité. Ses chaussures à plaques carbone sont réservées aux séances spécifiques, tandis que le reste se fait avec des modèles classiques, pour que la performance en compétition reste un atout.Son approche est réfléchie en lien avec son coach et confident depuis quatre ans, Maxime Astorg. Pas de séances de vitesse extrême à l’entraînement. « Le but, c’est de rester en contrôle et travailler à des allures faciles, pour être prêt le jour J ». Les sorties longues du dimanche permettent de gérer la fatigue, condition essentielle pour encaisser les 42,195 km de course à pied d’un Ironman.

| Les blessures : épreuves et résilience

Cette carrière de triathlète aurait pu être avortée bien avant. Thibault n’a pas échappé aux accidents : collisions avec des voitures, clavicule cassée, menton fracturé… La course à pied a été la plus difficile à reprendre à cause des impacts au sol. « La natation m’a permis de reprendre doucement. Puis j’ai remis du volume petit à petit, avec des séances de vitesse quand les bases étaient solides. » Ces accidents ont paradoxalement renforcé sa préparation mentale. « Psychologiquement, ça m’a permis de revenir plus fort. Ils m’ont obligé à prendre du recul et à consolider mes bases avant d’intensifier les entraînements. »

| La course et ses records

Avant l’Ironman, Thibault Escaich a déjà prouvé ses capacités sur route :

10 km : 32’40, au 10 km des Quais de Bordeaux 2024

Semi-marathon : En 2025, 1h10’09 au Semi-Marathon de Barcelone

Marathon : En 2023, 2h43’35 au Marathon de Berlin

Malgré un seul marathon au compteur, le jeune athlète de 23 ans a l’expérience des semi-marathons et 10 km, avec une préparation spécifique qui mise sur le volume et le seuil, adaptée à la réalité de l’Ironman.

| Préparer son premier Ironman : stratégie et endurance

Pour Cascais, Thibault Escaich mise sur la gestion : allure stable autour de 4 min/km sur le marathon, 100 g de glucides par heure via gels tous les 5-6 km. « L’idée, c’est d’être régulier pendant 40 km et d’accélérer seulement sur les deux derniers ». Ses entraînements combinent deux séances par jour, mélangeant vélo, natation et course à pied, avec des volumes hebdomadaires allant jusqu’à 25 heures. Fractionné long pour le seuil, sorties longues dominicales pour l’endurance, pré-fatigue vélo avant footings… chaque détail est pensé pour simuler les conditions de l’Ironman.

« L’Ironman est très prenant, mais c’est aussi ce qui fait sa beauté. Chaque course est un apprentissage, chaque foulée une leçon. »

Thibault Escaich

| Le mental comme moteur

Au-delà de la technique et du physique, Thibault mise sur la résistance mentale, inspiré par le grand Vincent Luis, cumulant quatres titres mondiaux en relais mixte et victoires en World Triathlon Series, dont il partage certaines séances. Les sorties longues, la pré-fatigue et les séquences combinées vélo-course à pied lui permettent d’apprendre à gérer la fatigue et à rester concentré. « Même avec des blessures ou de la fatigue, je continue à nager et pédaler. Tout est complémentaire. »

Son objectif ? Se qualifier pour Kona (Hawaï). Dans sa catégorie (18-24 ans), le p’tit gars de la Garonne doit finir parmi les deux premiers. Et même si certains sont plus expérimentés, il reste focalisé sur sa performance : « Si d’autres sont meilleurs, tant mieux. Sinon, j’y vais pour être premier ». En toute confiance.

| Et après Cascais ?

L’objectif immédiat est le premier Ironman et la qualification pour Kona. Mais il ne ferme pas la porte aux prochaines courses : semi-marathon de Barcelone en février pour améliorer son chrono, potentiels half Ironman pour réduire les distances et profiter de la compétition… son agenda reste ambitieux et flexible. « L’Ironman est très prenant, mais c’est aussi ce qui fait sa beauté. Chaque course est un apprentissage, chaque foulée une leçon. »

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Dorian VUILLET
Journaliste

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