Victoire, liesse… et clavicule en titane : Quand le vainqueur Jackson Alves finit sur la table d’opération à Santana de Parnaíba
05/11/2025 21:23Une médaille autour du cou, une clavicule en morceaux. À Santana de Parnaíba, près de São Paulo au Brésil, Jackson Alves a remporté le 5 km du Circuito Cidades Paulistas avant de filer à l’hôpital. Le genre d’histoire où le sport rappelle que la gloire et la douleur ne sont jamais très loin.
Il y a des samedis où tout s’aligne, l’énergie, la météo, la sensation de jambes légères. Et puis, il y a ceux où la ligne d’arrivée se transforme en scène d’un scénario improbable. À une trentaine de kilomètres de São Paulo, Santana de Parnaíba (Brésil) mêle patrimoine et nature. Un décor de carte postale brésilienne où l’histoire coloniale rencontre l’énergie du running moderne.
Lors du Circuito Cidades Paulistas, un grand circuit de courses sur route organisé dans plusieurs villes de l’État de São Paulo, au Brésil, Jackson Alves a tout connu d’un coup en ce 17 mai. La victoire, la douleur, l’hôpital. Car le 5 km avait l’allure d’une course courte et décisive, rythme soutenu, regard planté sur la ligne, souffle compté. Alves avait franchi la plus haute marche en 18’37, devançant José Duarte (18’48) et Marinaldo José da Silva (19’19). Chez les femmes, Mariceke dos Santos Silva avait imposé son tempo en 22’54, suivie d’Isabella Cristina (23’36) et de Geovanna Carvalho (24’06). Tout semblait parfait. Jusqu’à la chute.
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| Le podium et l’instant volé
Les chronos parlent d’eux-mêmes, mais l’histoire qui restera ne se limite pas au chrono, la victoire de Jackson se mêle à une fracture, une clavicule qui a réclamé une plaque en titane et une intervention chirurgicale peu après le podium.
ll y a dans la foulée d’arrivée une ambiance particulière, quelque chose d’à la fois joyeux et fébrile. Jackson a savouré l’instant, la médaille brillante autour du cou, la photo officielle prise, les applaudissements puis la réalité médicale a rattrapé la fête. La fracture de la clavicule transforme le récit simple d’une victoire en une histoire plus dense, plus humaine. Une performance accomplie au prix d’un corps qui a dit stop.
| Ce que disent les chiffres
Sur 5 bornes, un 18’37 n’est jamais anodin. Pour un champ compétitif local/régional, cela situe immédiatement l’athlète dans une catégorie de fonceurs solides, pas nécessairement des élites mondiales mais des coureurs qui poussent fort, qui connaissent leur allure, leur seuil. Chez les femmes, un 22’54 montre une athlète avec une belle marge de vitesse sur la plupart des pelotons amateurs. Globalement, la course a affiché un niveau relevé, avec des écarts serrés et un rythme soutenu du départ à l’arrivée.
| Courir malgré la douleur ou courir avec la douleur ?
La décision de prendre le départ quand une blessure traîne entre résilience et risque. Plusieurs scénarios sont possibles, une douleur aiguë ressentie pendant la course, une aggravation d’une fracture partiellement consolidée, ou une chute pendant l’épreuve. Sans déclaration officielle, difficile d’établir la chronologie exacte. Ce qu’on peut affirmer, courir avec une clavicule endommagée n’est pas anodin. La mécanique du bras, la réception du buste à chaque foulée, et la stabilisation du haut du corps deviennent problématiques, sans parler des risques d’aggravation.
| Poser une plaque en titane
La décision chirurgicale d’implanter une plaque n’est pas prise à la légère. Quand la clavicule est déplacée ou quand la consolidation est compromise, la fixation par plaque offre habituellement stabilité et un retour plus sûr aux activités. Après la pose, la feuille de route classique, immobilisation initiale, contrôle de la douleur, puis rééducation progressive pour retrouver amplitude, force et confiance. Le temps complet de retour à la compétition peut varier et plusieurs mois sont souvent nécessaires selon la gravité et la réponse du corps.
| La rééducation et les perspectives
Après la plaque, le parcours est connu, quelques semaines d’immobilité, des séances avec un kiné, des bilans radiologiques, puis une reprise progressive du footing. Le timing précis dépendra du chirurgien et de la consolidation osseuse, mais la prudence reste la règle d’or. Si la motivation est au rendez-vous, la revanche sportive peut prendre la forme d’un retour dans la course locale ou d’un objectif préparé au long cours.
Comme quoi, au Brésil, on ne repart pas seulement avec une médaille… mais parfois aussi avec un souvenir en titane. Bon rétablissement Jackson, la prochaine fois, vise le record sans passer par la case bloc opératoire !
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Dorian VUILLET
Journaliste