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Marathon de Nevers 2025 : Matthieu Lespine et Carole Stéphan mettent le turbo
Le circuit automobile de Nevers Magny-Cours a changé de carrosserie pour accueillir les foulées de près de 1500 participants, venus dompter un tracé technique et l’ambiance chaleureuse de la septième édition du Marathon de Nevers, ce samedi et dimanche. Matthieu Lespine et Carole Stéphan ont pris les devants avec des performances solides, proposant un final plein d’allure dans une atmosphère où la course a remplacé les moteurs.
Il ne fallait pas rouler des mécaniques. Ce week-end, la septième édition du Marathon de Nevers a offert une parenthèse sportive bien sentie dans un décor qui ne laisse personne indifférent. Le circuit de Nevers Magny-Cours a troqué son parfum de gomme chauffée pour une atmosphère de course à pied où près de 1500 participants ont trouvé leur bonheur. Une matinée de novembre brillante par son ambiance chaleureuse, son organisation millimétrée et ce petit supplément d’âme qui transforme une simple épreuve en rendez-vous incontournable.
Chaque année, la boucle automobile, devenue terrain de jeu des marathoniens et des marathoniennes, exerce la même fascination. Le tracé technique, parfois joueur, parfois exigeant, mêle portions roulantes, passages plus sinueux et échappées dans les paysages typiques de Bourgogne Franche-Comté. Une belle manière d’alterner le rugissement imaginaire des moteurs et le souffle réaliste d’un peloton dense, venu vivre sa course avec conviction.
| Matthieu Lespine, une matinée pleine de maîtrise
Chez les hommes, Matthieu Lespine a offert un numéro de patron. Le marathonien venu de l’Yonne a pris les devants dès les premiers kilomètres pour boucler l’affaire en 2h33’53 après un passage au 10 km en 34’35 et un semi en 1h17’37. Derrière cette aisance affichée se cache pourtant une quête précise, presque intime. L’Icaunais avait un objectif en tête et l’a dit sans détour entre sourire et souffle retrouvé. « Je visais les 2h30 environ », glissait-il en rappelant que Nevers Magny-Cours servait de tremplin à un projet complètement fou.
Une longue aventure à pied jusqu’à Pékin prévue pour l’an prochain. Un voyage d’un an et demi, rien que ça. Malgré ce grand horizon, la victoire du jour garde un goût particulier pour le coureur qui se souvenait encore d’une édition passée où « la barbe avait gelé ». L’ambiance glacée de 2023 n’a pas refait surface, mais l’intensité, elle, n’a jamais quitté le bitume.
Derrière lui, Quentin Champouret a résisté, pédale imaginée contre semelles réelles, pour décrocher une superbe deuxième place en 2h35’46. Matthieu Hardy complète un podium relevé en 2h43’21, couronnant au passage une victoire solide en Master. Jean-Baptiste Brihat (2h46’22) et Benoit Wagner (2h47’28) ont également animé la course, pour boucler une édition masculine au scénario bien consistant.
| Carole Stéphan, la maîtrise en mouvement
Un peu plus tard sous l’arche d’arrivée, Carole Stéphan a imposé son tempo avec autorité pour remporter l’épreuve féminine en 3h00’54 après être passée au 10 km en 39’26 et au semi en 1h28’34. Une allure soutenue dès le début qui amuse presque la lauréate. « Je suis partie très vite. Trop peut-être », reconnaissait-elle.
Le long du canal, le temps a semblé s’étirer, comme souvent quand la solitude s’invite, mais la magie a opéré dès le retour vers Magny-Cours. « Le public à l’arrivée fait vraiment du bien. Ça donne des ailes », souffle la marathonienne, tout droit revenue d’un tour du monde bien particulier après avoir couru l’intégralité des Majors. Julie Chaboud (3h17’09) et Corinne Bayle Nougaillac (3h18’43) prennent place sur le podium féminin de qualité tandis que Pauline Montfort, première Senior, s’offre un solide 3h31’03 dans un registre tout aussi rythmé.
| Sur le semi, la fratrie Cougny poursuit sa belle histoire
Le semi-marathon a lui aussi offert un joli chapitre, porté par une dimension presque familiale. Florian Cougny a décroché son premier succès sur la distance en 1h09’45 et un sourire qui en disait long. « Je voulais courir en moins de 1h10 et j’y suis arrivé. Je suis aussi venu pour faire un meilleur temps que mon frère », confiait le jeune coureur de 23 ans, visiblement ravi d’avoir prolongé l’histoire amorcée par son frère Adrien, vainqueur l’an dernier sur la même distance.
Luc Matray termine deuxième en 1h11 juste devant le triathlète Anatole Beghin en 1h13’49. Chez les femmes, l’internationale française sur 100 km Camille Chaigneau a dominé les débats en 1h18’19 après avoir enchaîné quatre marathons ces dernières semaines. « L’idée consistait à faire une sortie avec une allure soutenue ». Suivent Garance Perrot en 1h24’18 et Helia Villar en 1h27’14.
| Le Lap, terrain de jeu idéal pour les fusées du jour
La veille, Tommy Charlot a réaffirmé son amour pour le lap du circuit, un tour de 4,411 km qu’il maîtrise mieux que personne. Une troisième victoire consécutive en 14’02, à dix-huit secondes du record établi en 2023. « Finalement, j’ai fait comme l’année dernière », souriait-il. Le scénario s’est répété avec bonheur, puisqu’il a pris le large dès les premiers hectos pour devancer Sébastien Darmigny en 14’50 et Léo Jeandot en 15’06.Chez les femmes, Juliette Gobet a apporté une touche de nouveauté grâce à une victoire propre en 17’55 devant Judith Le Guernigou en 18’24 et Anaïs Gauthé en 19’19.
| Une édition vécue comme une fête sportive
Nevers a encore livré un week-end rempli de passion et d’exigence, un rendez-vous où les sourires croisent le dépassement de soi dans un décor mythique. Matthieu Lespine et Carole Stéphan ont ajouté du relief à une édition portée par une foule dense et des formats qui séduisent autant qu’ils rassemblent. Une épreuve qui s’installe parmi les grands marathons français et qui laisse aux participants un chrono, des souvenirs et cette petite énergie qui accompagne les belles journées de running.
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Dorian VUILLET
Journaliste
