Highway to Help : Robert Pope en tournée
Le 16 novembre dernier, à Melbourne, en parallèle de la tournée australienne d’AC/DC, Robert Pope a débuté un sacré pari : de Melbourne à Brisbane, 2000 km à parcourir pour lever des fonds au profit de trois associations, The Smith Family, NSPCC et WWF. Le tout avec son sourire et sa générosité légendaire.
Le 13 novembre dernier, sur son profil Instagram, l’ultra-runner Robert Pope posait ces quelques mots : « On Sunday, I will start on the Highway to Help. Running 2000km – Melbourne to Brisbane, following the ACDC tour. 4 weeks, no stop signs, speed limits. Come along for the ride ».
« Dimanche, je vais me lancer sur la Highway to Help. Courir 2000 km, de Melbourne à Brisbane, en suivant la tournée d’AC/DC. 4 semaines, sans panneaux d’arrêt ni limitations de vitesse. Venez faire un bout de chemin. »
Robert Pope, le 13 novembre 2025
Le 16 novembre, le vétérinaire le plus endurant de la planète débutait ainsi sa tournée à Melbourne, suivant la tournée du groupe mythique AC/DC. Nous l’avions découvert ensemble en mai dernier dans le cadre de l’article « Robert Pope court toujours », le natif de Liverpool aime le running… et le rock. Idée géniale, il profite de la lumière offerte par le groupe légendaire AC/DC pour faire rallier à sa cause et obtenir un maximum de fonds pour trois organisations : The Smith Family, NSPCC et WWF. Les deux premières associations viennent en aide aux jeunes enfants qui vivent dans la précarité en Angleterre et en Australie. WWF défend le monde animal, une cause qui compte pour Robert.
Il avait déjà récolté des fonds pour WWF lors de son incroyable tour sur les traces de Forrest Gump (2016 – 2018)… Rob Pope, vétérinaire dans le civil et spectaculaire coureur, revient donc sur le devant de la route. Parti le 16 novembre 2025 du Melbourne, il a entamé le run « Highway to Help », longeant la tournée australienne d’AC/DC. Depuis cette date et jusqu’au concert du 18 décembre prochain à Brisbane, Robert sera sur la route. Chaque jour, il espère courir plus de 70 km. Quatre semaines d’efforts pour faire bouger les lignes : « La très bonne nouvelle, c’est que AC/DC soutient totalement ce run : ils vendent des guitares gonflables, signées et non signées, et les bénéfices vont aux associations. C’était leur idée, je ne l’ai même pas demandée, une idée incroyable et très généreuse. »
| Un coureur solitaire et solaire

Rob n’est pas un coureur ordinaire. C’est un homme habitué à l’effort long, aux défis extrêmes. Entre 2016 et 2018, il a ainsi parcouru plus de 25 000 km (!) à travers les États-Unis (l’équivalent de cinq fois la traversée du pays), devenant la première personne à reproduire la course fictive du film Forrest Gump. Ce parcours l’a forgé, l’habite toujours même : « Je cours toujours je crois. Je ne pense pas que mon run soit terminé. Je ne désire pas qu’il se termine, même si je réalise que ma fenêtre de réalisation se réduit… Si ça arrive et que je ne repars pas, je serai en paix avec moi-même grâce à ce que j’ai déjà fait, même si j’en veux toujours plus. Je veux juste faire un dernier tour que ma fille sera capable de voir ».
En mai dernier, il nous confiait ainsi son envie de fouler les terres australiennes : « Je n’ai jamais traversé l’Australie et j’ai très envie de réaliser le même type de projet, toujours en solo. Je ne serai certainement pas le plus rapide à la traverser mais ce n’est pas important. En juin prochain, en Angleterre ou ailleurs en Europe, j’irais faire un petit tour pour une semaine, celle de mon anniversaire. Je ne donnerai de nouvelle à personne sur les réseaux sociaux. J’ai juste envie de courir et de ressentir ce que me dit mon corps, sans pression, 80 kilomètres par jour. Pour voir si j’aime toujours ça. Car je dois envisager l’idée que ça ne soit plus le cas. Peut-être est-ce trop désormais… En tout cas, j’ai un pied dans le projet : récemment une famille m’a gentiment donné un chariot d’une valeur de 400€, vu que le mien s’est cassé aux États-Unis. Je dois faire ce tour désormais. »
Quelques mois plus tard, on y est. Il emporte avec lui l’énergie du rock et le son d’AC/DC. Si la musique l’aidera à endurer l’épreuve, Robert est lucide quand au projet. Le 28 novembre dernier, il déclarait à la radio ABC Radio Adelaïde que ce genre de run est « du fun de type 2, le genre de plaisir qui n’est amusant que quand on y repense ». Typiquement une phrase du « Pope » de la route. Nous l’imaginons déjà éclater de rire après avoir sorti cette réplique. Concernant son amour pour la musique, Robert ne pouvait rêver mieux que cette tournée du groupe australien : « AC/DC a toujours été l’un de mes groupes préférés. Je les ai beaucoup vus en concert. Quand j’étais aux États-Unis (ndlr, sur les traces de Forrest Gump), la musique était une grande source d’inspiration, et AC/DC semblait toujours passer au moment où j’en avais besoin. À tel point que je me suis fait une règle : si jamais un morceau d’AC/DC passait, je n’avais pas le droit d’arrêter de courir. C’était ça, peu importe où j’étais, je devais continuer à courir. »
| Un fil rouge caritatif
Rob court pour donner et recevoir. La course n’est ici pas un exploit mais un moyen de susciter la générosité, de rallier les gens autour d’une cause, d’un geste. Il suffit de voir son large sourire dans chaque vidéo qu’il offre sur son parcours. Même en souffrance, Robert sourit. Même quand il souffre d’insomnie ou qu’il doit traverser une piste défoncée avec son chariot… Ses stories sont un régal. Il est vrai qu’avec son expérience de podcasteur pour Redbull, Robert a travaillé son talent d’animateur. Vous pouvez trouver sur le site d’AC/DC un lien vers le run solidaire de Robert Pope, qui a fait signer quelques guitares gonflables aux stars australiennes avant son départ.
Et là encore, la simplicité et la générosité de l’anglais ont été récompensés : « Comme ils vendent ces guitares, ils ont exprimé l’envie de m’en remettre une en personne. J’avais déjà des billets pour le concert, mais avant le show on m’a demandé de me rendre à un endroit précis. On attendait là, avec ma femme et ma fille, et soudain j’aperçois Brian Johnson, le chanteur du groupe. Il arrive et me remet la guitare. Super sympa, très amical avec tout le monde, c’est Brian quoi… J’étais tellement hypnotisé par lui que je n’ai réalisé qu’après qu’Angus, Stevie et Chris du groupe étaient là aussi. Je les ai revus plus tard, après le concert, avec Matt, le batteur. Ils sont vraiment adorables, très simples. C’était une expérience si spéciale. »
Tous les bénéfices des guitares gonflables, signées ou non par AC/DC, vendues dans les pop-up stores de chaque date seront reversés à trois organismes reconnus : The Smith Family, NSPCC et WWF. Début décembre, à mi-parcours, Robert avait déjà levé plus de 5000 euros sur les 7000 euros d’objectifs qu’il avait fixé. La fatigue est là mais l’état d’esprit est au beau fixe : « Je suis généralement fatigué, mais je progresse quand même plutôt bien. Mes jambes et mon alimentation se sont habituées maintenant et tout va à peu près, même si je fais la chasse aux blessures : j’ai des soucis avec mon tibia gauche, mon tendon d’Achille droit, mon fessier gauche et mon fléchisseur de hanche, et chaque jour l’un semble poser plus de problème que les autres. Donc je suis un peu en train d’éteindre des incendies en permanence, mais je reste assez positif pour la suite et je continue de couvrir la distance ».
Le Highway to Help, un pont, ou plutôt une route, entre rock, course à pied et humanité.
➜ Pour aller plus loin : Podcast How to be superhuman ?
➜ Participer aux dons sur Highway to Help
➜ La page du run sur le site d’AC/DC

Charles-Emmanuel PEAN
Journaliste