La voix des coureurs : Zoom sur la grande enquête du running en 2025
Campus, la célèbre application de coaching, a récemment publié la deuxième édition de sa grande enquête sur le running. L’occasion d’en savoir plus sur les tendances du running en 2025, une activité en plein boom. Allure moyenne, distance parcourue, volume d’entraînement, course préférée… Tour d’horizon des habitudes qui façonnent la pratique de la course à pied en France.
| Les habitudes d’entraînements des coureurs
Les runners le savent. Pour progresser en course à pied, il faut faire un peu de volume. Pas d’autres choix que de chausser ses baskets et de s’entraîner régulièrement. Avec en moyenne 10 sorties par mois, les Français sont des vrais passionnés de running et ce, tout au long de l’année. Cette assiduité à l’entraînement, elle se construit pendant l’hiver dans un mélange de nouvelles résolutions et d’objectif de performance avec le très populaire Marathon de Paris qui se profile à l’horizon du printemps. C’est donc logiquement pendant les trois premiers mois de l’année que la pratique du running explose (12 sorties par mois).
Cet engouement, on le retrouve aussi directement dans les distances parcourues à l’entraînement. En moyenne, les français parcourent 8,8 km lors d’une sortie running, un effort qui leur prend en moyenne 52 minutes. La durée des sorties peut sembler élevée. Mais, elle s’explique en grande partie par l’importance des sorties longues dans l’entraînement des coureurs. Si vous vous baladez au Bois de Boulogne ou sur les quais parisiens un dimanche matin, vous l’aurez certainement remarqué : la sortie longue, c’est LE rendez-vous hebdo des runners. La sortie à ne pas manquer.
- Les coureurs réalisent en moyenne 10 runs par mois, soit environ 2 à 3 fois par semaine.
- L’allure moyenne est de 6’17/km (6’01/km chez les hommes, 6’51/km chez les femmes).
- La durée moyenne d’une séance est de 52 minutes.
- La distance moyenne d’une sortie est de 8,8 km.
À force de voir des athlètes élites mis en avant et les réseaux sociaux regorger de performances toujours plus rapides, on pourrait croire que pour être “un vrai coureur”, il faut nécessairement courir vite. Et pourtant, la réalité est toute autre : l’allure moyenne des sorties se situe autour de 6’17/km (6’01/km chez les hommes et 6’51/km chez les femmes). La preuve que la majorité court à son rythme, loin du chrono. Alors, on dit stop aux complexes : chaque allure est légitime, et courir reste avant tout une affaire de plaisir, pas de comparaison.
| Courir pour se challenger : le semi-marathon est la distance préférée
Si les runners s’entraînent dur, c’est parce qu’ils ont des objectifs. La participation aux courses a explosé en 2024, avec plus de la moitié des coureurs (56%) qui ont enfilé plus de dossards que l’année précédente. Et en 2025 ? La tendance se confirme. L’envie de se challenger est plus forte que jamais. D’ailleurs, fixer un objectif et repousser ses limites reste la première source de motivation, tous genres confondus.
Dans cette dynamique, une course tire clairement son épingle du jeu. 66% des coureurs ont prévu de courir un semi-marathon en 2025, un succès populaire qui s’explique facilement. Cette distance coche toutes les cases : c’est un défi accessible, mais exigeant, qui demande de l’investissement sans entraîner nécessairement des sacrifices dans sa vie au quotidien. Le marathon, lui, continue de séduire près d’un coureur sur deux. Un chiffre impressionnant quand on sait l’engagement physique et mental que demande cette distance. Le trail n’est pas en reste, porté par une popularité croissante et des formats de plus en plus variés.
Les chronos moyens sur chaque distance
- 5 km : 24’44 chez les hommes, 31’37 chez les femmes
- 10 km : 50’41 chez les hommes, 1h01’46 chez les femmes
- Semi-marathon : 1h49’55 chez les hommes, 2h10’38 chez les femmes
- Marathon : 3h51’17 chez les hommes, 4h29’04 chez les femmes
Côté performance, les chronos moyens montrent bien que la course à pied est un sport pour tous. 24’44 sur 5 km chez les hommes, 31’37 chez les femmes. Sur marathon, les temps tournent autour de 3h51 pour les hommes, 4h29 pour les femmes. Ces chiffres feront probablement relativiser certains. Car ce qui compte ici, ce n’est pas tant la montre mais bien le dépassement de soi pour atteindre sa propre ligne d’arrivée.
| Une pratique de plus en plus connectée
On ne court plus seul. Ou plutôt, on court seul, mais en ligne. Aujourd’hui, les réseaux sociaux jouent un rôle central dans notre quotidien et le running n’y échappe pas. La manière dont les coureurs vivent, racontent et partagent leur passion a beaucoup évolué. YouTube, Instagram, blogs, podcasts, TikTok… les plateformes sont nombreuses, et les usages varient selon les générations. Chez les 24-34 ans, TikTok explose littéralement : 56% l’utilisent pour s’informer sur le running, contre seulement 5% l’année précédente.
Plus d’un coureur sur deux suit au moins un influenceur, un athlète élite, un média spécialisé ou une course. Une diversité de sources qui reflète bien les besoins du moment : trouver des conseils, s’inspirer, se motiver ou parfois simplement se divertir. Pour certains, c’est même une porte d’entrée vers la pratique, ou simplement un moyen de maintenir la flamme. Pour d’autres, la course reste un espace intime, loin des regards et des “likes”. Il y a même ceux qui délaissent Strava, lassés de voir chaque sortie devenir une performance sous le feu des projecteurs.
Et pourtant, une chose est sûre : les contenus influencent. Un tiers des coureurs déclarent que ce qu’ils consomment en ligne modifie leur perception des marques. Sans tomber dans le cliché marketing, le running devient aussi un terrain de narration personnelle, où chacun peut écrire et publier sa propre aventure. Les marques ont bien identifié l’opportunité et s’associent de plus en plus à des influenceurs running issus du monde amateur pour raconter des histoires inspirantes.
| Courir quand on est une femme : encore loin d’être simple
Mais derrière ces chiffres et ces récits inspirants, il y a aussi des réalités difficiles à ignorer. Bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses à courir, aujourd’hui encore, trois femmes sur quatre déclarent ne pas pouvoir courir en toute liberté à cause du sentiment d’insécurité. Un chiffre qui interpelle, et qui rappelle que l’acte de courir n’a pas la même portée pour tout le monde. Choisir ses horaires, ses itinéraires, ou renoncer à une sortie faute de se sentir en sécurité, c’est le quotidien de nombreuses coureuses. Là où 82% des hommes courent sans trop se poser de questions. Pour aider les femmes à se sentir plus en sécurité, l’application Strava a développé une carte 3D avec les itinéraires les plus empruntés ainsi qu’une carte d’activités nocturne. Avec ces outils, les coureuses peuvent choisir des parcours fréquentés et plus rassurants. Surtout quand on sait que le sexisme ordinaire s’invite lui aussi sur les sentiers. Trois fois plus de femmes que d’hommes déclarent avoir déjà été dérangées par des remarques ou des comportements déplacés en courant. Des situations inconfortables, parfois angoissantes, qui rappellent que l’espace public n’est pas toujours un terrain neutre. Bien sûr, ces outils ne règlent pas le fond du problème. Mais en attendant, courir là où il y a du monde, c’est souvent un bon moyen de se sentir un peu plus en sécurité.
Autre sujet encore trop peu visible : l’impact du cycle menstruel. Si 27% des femmes disent être fortement impactées dans leur pratique, et que 44% pensent qu’une meilleure adaptation de leur entraînement serait utile, le contenu sur le sujet reste rare. 58% des coureuses ne consomment aucun contenu lié aux problématiques sportives féminines. Manque d’intérêt de la part des médias ? Ou manque de relais puissants ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre : ici aussi, il y a une voix à faire entendre.
| La méthodologie de l’enquête Campus
L’étude Campus repose sur un panel solide : plus de 13 000 répondants, dont 60% d’hommes et 40% de femmes. C’est énorme, et c’est précieux pour mieux comprendre les tendances du moment. Mais il faut aussi souligner que ce panel est composé exclusivement d’utilisateurs de l’application Campus. Autrement dit, des coureurs très investis dans leur pratique, qui suivent un plan d’entraînement, et pour beaucoup, préparent des courses.
84% d’entre eux ont déclaré avoir un niveau intermédiaire ou plus, et 79% courent trois fois ou plus par semaine. Nous ne sommes donc pas tout à fait dans le portrait du débutant ou du “coureur du dimanche”. Ce n’est pas un biais, mais c’est un point de contexte important pour bien interpréter les chiffres.
Cette grande enquête Campus nous confirme que la course à pied continue d’évoluer constamment. Porté par une communauté passionnée et de plus en plus active, le secteur se développe avec de plus en plus de courses. L’engouement des Français pour le running se confirme et les longues distances ont le vent en poupe. Derrière ces kilomètres parcourus, au-delà du chrono, il y a aussi des motivations multiples, des récits forts, des obstacles de vie, et un besoin commun : courir à sa façon, avec ce sentiment de liberté et la satisfaction du dépassement de soi.
✓ Retrouvez toutes les informations de l’enquête sur le site de Campus Coach.
26/05/2025
23/05/2025