Championnats du monde de Tokyo : Daru, septième de la finale du 3 000 m steeple
Nicolas-Marie Daru, unique représentant tricolore en finale du 3 000 m steeple, s’est battu avec ses armes pour rester au contact de la tête du peloton ce lundi, aux Championnats du Monde à Tokyo. Il termine à la septième place, offrant tout de même une belle prestation sous le maillot tricolore, tandis que le Néo-Zélandais, Geordie Beamish faisait vaciller le champion du monde en titre, le Marocain Soufiane El Bakkali.
Lors des séries, tout ne s’est pas déroulé comme prévu pour les trois Français engagés sur le 3 000 m steeple. Dans la première série, Nicolas-Marie Daru assurait sa qualification en terminant quatrième, tandis que Louis Gilavert et Djilali Bedrani, les deux autres représentants tricolores, quittaient l’aventure des Mondiaux dès les séries, le samedi 13 septembre. L’un se classait septième de la deuxième série en 8’28’’90, l’autre huitième de la troisième série en 8’35’’50.
| Daru, septième en finale du 3 000 m steeple
Après s’être qualifié avec brio en finale des Mondiaux samedi 13 septembre septembre en terminant quatrième de la première série, l’Échirollois, Nicolas-Marie Daru a donné tout ce qu’il pouvait pour accrocher une place d’honneur. Neuvième au passage de l’avant-dernière barrière, le Français reprend deux places sur l’ultime ligne droite. Son finish n’aura pas suffi à le faire monter sur le podium d’une course relevée, où personne n’a pris le lead. Il conclut ces 7 tours et demi en 8’35’’77, non loin des 8’33’’88 des vainqueurs de l’épreuve, Geordie Beamish. « La course, comme on s’y attendait un petit peu, a été très longue à se décanter. À 1000 m de l’arrivée, ça commence à bouger. J’ai essayé d’être très attentif, histoire de ne pas me fair surprendre. J’avais dans la tête d’accélérer au 600 m après la rivière, histoire de jouer mon vatout. L’Américain m’a précédé et ça fait bouger les choses, j’ai essayé de m’accrocher. C’est frustrant car au bout il n’y a que 2 secondes d’écart, et c’est ce qu’il me manque pour jouer à la table des grands, mais au moins je vois le chemin à accomplir pour être avec eux. Je suis très fier aujourd’hui de cette septième place, même si j’aurais aimé jouer devant et aller chercher peut-être un podium, ou même la victoire. J’ai déjà les yeux tournés vers Birmingham l’an prochain aux Championnats d’Europe, pour essayer de faire mieux que ma sixième place de l’année dernière », a confié l’ancien militaire de 36 ans au micro de la Fédération Française d’Athlétisme.
« J’avais dans la tête d’accélérer au 600 m après la rivière, histoire de jouer mon vatout. L’Américain m’a précédé et ça fait bouger les choses, j’ai essayé de m’accrocher. C’est frustrant car au bout il n’y a que 2 secondes d’écart, et c’est ce qu’il me manque pour jouer à la table des grands. »
Nicolas-Marie Daru
| Geordie Beamish, la résilience en action
Le Néo-Zélandais Geordie Beamish surprend le Marocain Soufiane El Bakkali et s’offre le titre mondial au terme d’un dernier 100 m d’anthologie (8’33’88). Désabusé, le double champion du monde du 3 000 m steeple, numéro 1 mondial, qui avait couru en 8’00’’70 le 25 mai au Meeting International Mohammed VI de Rabat, chez lui au Maroc, a ralenti un peu trop tôt et n’a pas trouvé la foulée espérée pour relancer et franchir la ligne d’arrivée en tête (8’33’’95). « Je ne dirais pas qu’il y a eu des moments sombres l’année dernière, mais il y a eu des moments vraiment difficiles. Rien dans ce sport n’est donné. J’étais au top quelques mois avant Paris, puis j’ai passé un moment très dur. Mais un an plus tard, on est là », a déclaré Geordie Beamish, après son sacre au micro de Citius Mag.
Beamish, 44e au classement mondial avant les Mondiaux, avec un meilleur temps de la saison de 8’13’’86 réalisé le 15 juin au stade olympique de Stockholm, en Suède, offre ainsi sa première médaille d’or au clan néo-zélandais et marque les esprits une seconde fois, après les images des séries qui avaient fait le tour de la sphère sportive, lui qui avait chuté, s’était relevé et avait terminé deuxième de sa série, restant ainsi en lice pour la finale. Il ne sort pas de nulle part, lui qui a été champion du monde en salle du 1 500 m à Glasgow en 2024 et cinquième des Mondiaux de Budapest il y a deux ans. Le Kényan Edmund Serem complète le podium (8’34’’56) après une bataille acharnée contre l’Éthiopien Samuel Firewu, qui s’est écroulé sur la piste à l’arrivée, effondré (8’34’’68). Cette finale de demi-fond s’est encore jouée sur un sprint historique, où le titre s’est décidé à moins d’un dixième et la médaille de bronze à un peu plus d’un dixième. Malgré la déception, le Marocain a savouré sa médaille d’argent quelques minutes après son arrivée, en plongeant dans la rivière mythique du 3 000 m steeple, en compagnie du champion de Tokyo.
Décidément, ces Championnats du monde sont plein de surprises. De la simple médaille de bronze de Noah Lyles, la star du 100 m, au départ prématuré de Grant Holloway dès les demi-finales du 110 m haies, les grands champions sont détrônés. Soufiane El Bakkali en a fait les frais, effondré d’avoir laisser filer un troisième titre mondial.

Sabine LOEB
Journaliste