Championnats du monde de Tokyo : Flavie Renouard, déterminée à revenir plus forte
Flavie Renouard n’a pas déjoué les pronostics, se classant treizième d’une finale extrêmement disputée dominée par la Kényane Faith Cherotich et la Bahreïnie Winfred Yavi, numéro 1 mondiale, qui laisse sa couronne à Tokyo. La Française réalise néanmoins de très beaux championnats, elle qui avait pris la quatrième place de la première série du 3 000 m steeple lundi 15 septembre, établissant un nouveau record personnel en 9’14’’69.
« Je n’ai vraiment rien lâché, je me suis battue jusqu’au bout. J’ai réussi à redoubler une fille. J’ai vraiment donné tout ce qui me restait. Je n’ai pas de regrets, même si forcément j’aurais aimé une meilleure place.«
Flavie Renouard, finaliste des Mondiaux
| Renouard chute mais se relève avec bravoure
Dans une finale très relevée, avec six athlètes sous les 9’, la Française s’est rapidement retrouvée en fin de peloton. Elle n’a pourtant pas réalisé un temps anecdotique, bouclant ses sept tours et demi en 9’25’’15. Pas de nouveau record personnel pour la Normande, mais un très beau parcours, où elle a tout donné pour ses premiers Mondiaux. Victime d’une chute dans la deuxième rivière, elle s’est présentée légèrement déçue au micro de France Télévisions. « C’était une finale assez mitigée à cause de la chute. Mais je n’ai vraiment rien lâché, je me suis battue jusqu’au bout. J’ai réussi à redoubler une fille. J’ai vraiment donné tout ce qui me restait. Je n’ai pas de regrets, même si forcément j’aurais aimé une meilleure place. C’était une expérience de dingue quand même. Je ne voulais pas abandonner jamais de la vie. Ça ne m’est même pas passé à l’esprit. Je me suis relevée le plus rapidement possible. Je remercie tous ceux que j’ai entendus aussi dans le stade parce que ça donne de la force pour se battre vraiment jusqu’au bout et essayer de porter le plus fièrement les couleurs de la France. Ce sont des championnats du monde extraordinaires. Même sur le plan humain, avec le staff, il y a eu une vraie émulation, on se sent vraiment soutenues. La perf à la finale laisse un tout petit goût amer, mais je vais revenir encore plus forte les années qui arrivent », a confié la fondeuse du Caen AC qui repart pleine d’espoirs et de promesses à l’entraînement.
À noter l’absence de la patronne du 3 000 m steeple français, Alice Finot. La sociétaire du CA Montreuil 93, qui s’entraîne en Galice, au nord-ouest de l’Espagne, quatrième des Jeux olympiques de Paris et détentrice du record d’Europe du 3 000 m steeple, avait déclaré forfait quelques jours avant le début de la compétition en raison d’une blessure au mollet droit survenue début août aux Championnats de France.
| Une nouvelle reine du 3 000 m steeple
À quelques minutes de la finale mondiale du 3 000 m steeple féminin, on se demandait encore si le record du monde de la Kényane Beatrice Chepkoech, datant de 2018, n’allait pas tomber. La championne olympique et championne du monde en titre, Winfred Yavi, qui avait échoué à 7 centièmes de ce record lors du meeting de la Diamond League de Rome, le 30 août, en 8’44’’39, établissant par la même occasion le record d’Asie, semblait avoir toutes les cartes en main.
La course part sur des bases très rapides, proches du record du monde (autour de 8’45). Les quatre favorites, l’Ougandaise Peruth Chemutai, la Kazakh Norah Jeruto, la Bahreïnie Winfred Yavi et la Kényane Faith Cherotich, prennent immédiatement les commandes, passant le premier kilomètre sur un rythme infernal, sous les 9’ (plus rapide encore que celui des hommes lors de la finale masculine deux jours plus tôt). Mais après la chute de Chemutai, elles ne sont plus que trois à deux tours de l’arrivée. À la cloche, Yavi mène la danse, suivie de près par Cherotich qui refuse de la laisser s’échapper. La Kényane la dépasse sur la dernière barrière et s’envole vers le titre en 8’51’’59, record des championnats. Âgée de seulement 21 ans, la médaillée de bronze des JO de Paris, Faith Cherotich, décroche son premier sacre mondial. Winfred Yavi prend la deuxième place (8’56 »46), tandis que L’Éthiopienne, Sembo Almayew, complète le podium avec un record personnel à la clé (8’58’’86). Comblée, la championne du monde juniors laisse couler ses larmes. Elle s’offre une première médaille planétaire, tandis que Norah Jeruto termine finalement sixième et que Peruth Chemutai a abandonné.
La deuxième finale du 3 000 m steeple la plus rapide de l’histoire des Mondiaux s’est révélée intense, marquée par de nombreuses chutes, dont celle de la championne olympique 2021, Peruth Chemutai, qui a abandonné. L’unique représentante tricolore, Flavie Renouard, est également tombée, mais elle s’est relevée pour terminer sa course et la savourer dans un stade plein à craquer.

Sabine LOEB
Journaliste