Course des 4 Saisons : L’étape d’été avant la grande finale
La 165e édition de la Course des 4 Saisons, orchestrée par l’Amicale Val de Somme, a réuni près de 400 participants au Parc du Grand Marais le 7 septembre, à Amiens. Trois épreuves étaient au programme : le 5 km découverte, le 10 km des joggeurs et le 10 km des As, destiné aux coureurs les plus rapides.
Organisée par l’Amicale Val de Somme, la Course des 4 Saisons se décline en quatre épreuves, réparties, comme son nom l’indique, au fil des saisons. Fondée en 1980 par Jean-François Delassale, cette course, au prix modeste de 8€, prend de l’ampleur chaque année, portée par une hausse de la participation en région samarienne, estimée entre 20 à 30%. La 165e édition a rassemblé près des 400 coureurs au Parc du Grand Marais, le dimanche 7 septembre, autour de trois formats : le 5 km découverte, le 10 km des joggers et le 10 km des As (réservé aux coureurs capables de boucler la distance en moins de 44’), avec seulement une trentaine de participants recensés. C’est sous un ciel bleu azur que les participants ont pris le départ des différentes épreuves, à quelques pas de la Halle du Parc du Grand Marais, avec une arrivée prévue juste en dessous. Pratique en cas de météo capricieuse. Les coureurs inscrits sur le 10 km devaient parcourir trois boucles. Trois tours pour recevoir trois fois plus d’encouragements de la part d’un public qui a répondu présent.
| Des piliers dans les rouages de la Course des 4 Saisons
« Ce n’est pas une course bling-bling, on vient pour courir », explique le fondateur de la Course des 4 Saisons, Jean-François Delassale. Ils sont 400 à s’élancer, par départs différés, ce matin. Parfois, la jauge explose, comme lors de la finale, qui réunit 700 coureurs, la capacité maximale compte tenu de l’étroitesse du parcours. Le président du club organisateur, l’Amicale Val de Somme, Dominique Lazure, se réjouit : « Voir les gens contents, c’est notre récompense. » « Nous étions un peu stressés, car c’était une nouveauté pour cette édition », admet le juge formateur et organisateur, qui a mis en place un nouveau fonctionnement. Ces trois formats permettent aux couples de coureurs de s’organiser en fonction de leurs contraintes familiales, chacun pouvant participer à une course en alternance. Née d’un article de journal évoquant la création d’une nouvelle voie d’accès entre le centre-ville et Étouvie en 1980, la course se veut « bien mesurée, bien chronométrée, pour donner un repère aux coureurs d’une saison à l’autre, d’accueillir des débutants sur les courses joggers. C’est historique, nous avons toujours eu une fibre d’organisateurs. Ça a toujours été une tradition dans le club. Cette année, nous avons 100 coureurs de plus que l’an dernier. C’est le début de saison, les gens ne sont pas encore lancés, donc c’est compliqué, mais nous constatons une hausse sur toutes les courses », raconte le président du club.
« La course est bien mesurée, bien chronométrée, c’est important pour donner un repère aux coureurs d’une saison à l’autre, et aussi accueillir des débutants sur les courses Joggers. Cette année est historique, nous avons 100 coureurs de plus que l’an dernier. Nous constatons une hausse sur toutes les courses. »
Dominique Lazure, Président du club et Organisateur

| Une organisation innovante et expérimentée
Pour cette 165e édition, les organisateurs innovent : il n’y a plus d’enveloppe à distribuer, de puces à attacher aux lacets des baskets, ni à rendre à la fin de la course. Désormais, tout est intégré au dossard (puce directement imprimée ou collée dessus lors du retrait). Marie Dubuc, bénévole depuis 25 ans sur les événements de l’Amicale du Val de Somme, a changé de poste. La retraitée n’est plus chargée de donner les puces. Dorénavant, elle scanne le dossard que le coureur vient de récupérer auprès des autres bénévoles, pour vérifier qu’il correspond bien au participant concerné. Le coureur est ainsi assuré que sa puce fonctionne. « Au début, je faisais un peu de course, puis je me suis mise au bénévolat, parce que j’avais des problèmes de santé. On a des bons copains et une bonne organisation. Mon mari et mon fils courent, alors je les accompagne sur les autres événements et parfois je prends des photos. J’aime rencontrer des gens et ils me le rendent bien», témoigne celle qui n’hésite pas à se rendre disponible pour l’évènement. « Je l’ai scanné trois fois, je vais avoir trois classements », rigole Arnaud Le Nezet, un coureur en train de récupérer son dossard en pleine démonstration.
| Des retraités toujours fidèles au poste
Peu importe le parcours emprunté, l’organisation de la remise des dossards ou les gourmandises proposées au ravitaillement et à l’arrivée, la plupart des coureurs reviennent régulièrement. Pas forcément à l’édition estivale, mais plus souvent à la grande finale organisée début novembre, où la jauge fixée à 700 participants est rapidement atteinte. Rodrigues Diamantino vient de franchir la ligne d’arrivée du 5 km en 26’. Ce Master 9, qui court depuis près de 30 ans, a répondu présent pour cette course de rentrée, avant la demi-finale des Championnats de France de 5 km, prévue à La Hotoie. « Je ne suis pas encore mort », sourit-il lorsqu’on s’avance vers lui. « J’ai 18 ans, rétorque-t-il quand on lui demande son âge. Vous inversez les numéros. J’ai 81 ans. J’ai commencé tard, mais je me suis aperçu que niveau physique, ça rapporte, alors je ne vais pas arrêter tout de suite. De temps en temps, on souffre un petit peu, mais ce n’est pas long, et quand on voit le résultat derrière, ça fait plaisir. »

| Le doublé ou triplé pour les motivés du jour
Le vainqueur du 10 km amateur, Thomas Konieczkowicz a abordé cette course comme un challenge. « J’accompagnais un collègue qui voulait faire moins de 40 min, et j’ai vu qu’il y avait une course avant. Je me suis lancé le défi de courir les deux en moins de 40 min » , raconte le pompier, ravi d’avoir accompli le doublé dans le temps imparti. Dans cette même dynamique, le deuxième du 10 km des joggers, Sylvain Coindet, a enchaîné les trois courses. « Je le fais régulièrement. Ça fait ma sortie longue du dimanche, en trois morceaux. Comme j’ai le Semi-marathon d’Albert la semaine prochaine et le marathon en octobre, ça me permet de faire un peu de volume et de me faire un peu mal. » La dernière course lui fait souvent grincer des dents, même si le 5 km reste toujours intense. « Je suis un peu vieux, j’ai 66 ans, et il y a toujours des jeunes qui vont vite. C’est difficile de les rattraper », ajoute-t-il avec humour. ce qui leur suffisait amplement. Julia Miannay, la vainqueure du 10 km des As, a profité de quelques jours dans sa ville natale pour prendre part à l’épreuve. « Je vis en Italie, et à l’occasion de mon retour, j’en ai profité pour venir. Je suis arrivée hier soir à minuit et je suis hyper contente d’être là ! »
| Une course de rentrée, entre plaisir et performance
Brahim Zouaoui s’est imposé sur la course des rois en 34’31, avec une large avance sur ses poursuivants. Venu représenter son nouveau club, l’Amicale du Val de Somme, qu’il a rejoint cette année, il n’a pas simplement fait acte de présence, en s’illustrant sur la distance, malgré un parcours peu roulant. Le vice-champion de France M2 confie : « J’ai repris il y a une semaine. J’ai coupé un mois, mais comme elle est près de chez moi, je suis venu faire mon tempo ici. La semaine dernière, j’ai fait un 5 km de reprise en 17’09, sur un parcours rapide. Là, mon objectif était de faire 34’20, et j’ai fait 34’30, car le parcours est vraiment dur. » Il n’est pas le seul à trouver cet itinéraire temporaire compliqué. L’Amiénois Teddy Lenne, victorieux du 10 km populaire de la Jules Verne en juin dernier et 3e du 10 km des As, s’est montré critique : « Le parcours, comparé aux années d’avant, est trop dur. Il y beaucoup a trop de virages.» Tandis que Charlotte Plouviez, la gagnante du 10 km des joggers en 45’53 pour la seconde année consécutive, ne partage pas tout à fait le même ressenti : Ça reste plat, même s’il y a une petite montée qui fait psychologiquement très mal, parce qu’on la prend trois fois. Heureusement, les gens encouragent à fond, c’est un pur plaisir. J’essaye de le faire tous les ans avec des amis, c’est devenu un rituel. » Cette tradition, elle prévoit de la bousculer l’an prochain. « Je pense que l’année prochaine, on va tester le 10 km des As », annonce-t-elle sur un ton enjoué. La plupart des vainqueurs de cette édition se retrouveront le 21 septembre, au parc de La Hotoie, pour les demi-finales des Championnats de France de 5 km.
➜ Retrouvez tous les résultats de la Course des 4 Saisons ici.

Sabine LOEB
Journaliste