Marathon de Turin 2025 : Elvis Chebor Tabarach et Naomi Kakoko Limamurei couronnés
Plus de 10 000 coureurs se sont réunis ce dimanche au Marathon de Turin. Tout devant, Elvis Chebor Tabarach a mené la danse en 2h14’54 chez les messieurs, Naomi Kakoko Limamurei l’a emporté chez les dames en 2h31’02, et les Français se sont mis en évidence avec Adrien Ducroiset (2h27’19), Julien Gueydon (2h30’59) et Anaïs Legaignoux (2h54’30). Même rythme animé sur le semi avec Gianluca Ferrato (1h05’18) et l’Iséroise Solène Binet (1h16’11). On regarde tous les résultats ensemble !
Turin a démarré son dimanche comme un moteur qui refuse de rester au ralenti. Les rues ont pris des airs de piste d’essai dès l’aube, envahies par une marée de runners, plus de 10 000, et un grondement continu qui vibrait entre les façades baroques pour le 41e chapitre de son marathon turinois. La Piazza San Carlo a servi de rampe de lancement, un sas où les dossards frémissaient avant d’avaler un tracé rapide à travers parcs, artères historiques et quartiers en fête. La Piazza Castello a offert le final parfait, décor grandiose pour une arrivée en plein cœur d’une ville transformée en tribune géante. Entre marathon, semi et City Run, Turin a vécu un vrai festival automnal où l’énergie sportive a tout emporté.
| Elvis Chebor Tabarach, allure turbo et contrôle total
Déjà vainqueur des 20 km de Paris en 2023, Elvis Chebor Tabarach n’a jamais laissé le doute s’installer, en maintenant une allure plutôt régulière (passage au semi en 1h05’19) et maîtrisant son marathon d’un bout à l’autre. Le passage du Kényan en 2h14’54 offre l’impression d’un moteur parfaitement huilé, une avancée sans accroc. Son compatriote Peter Wahome Murithi a suivi en 2h16’49, puis l’Américain T-Roy Brown en 2h17’42. Derrière, Mohammed Zouioula a franchi la ligne en 2h19’37, quelques mètres avant Simon Thuku Muchai en 2h19’50. Un quintet qui a gardé le public accroché au moindre écart.
Dans cette densité, deux Français ont ajouté un peu de bleu-blanc-rouge au tableau. Adrien Ducroiset, 25 ans et du feu plein les jambes, s’est offert une neuvième place en 2h27’19. Gros bond en avant : record personnel pulvérisé, souvenir de Barcelone relégué derrière lui (2h31’45 auparavant). Le garçon avance avec ambition vers le Marathon de Milan, où l’attend le marathon du 12 avril 2026. Julien Gueydon a complété la belle présence tricolore, quatorzième au scratch en 2h30’59, une prestation solide dans un décor taillé pour les costauds.
| Naomi Kakoko Limamurei, impulsion souple et domination limpide
La course féminine a offert un autre moment fort. Encore et toujours en faveur des locomotives kényanes. Naomi Kakoko Limamurei a pris les commandes très tôt pour filer vers une victoire nette en 2h31’02. On aurait dit une ligne tendue entre elle et la ville, une fluidité permanente dans les virages, une gestion sans bavure.
Perez Jerubet a terminé en 2h38’04 et la locale Rebecca Jepchirchir Korir en 2h39’36, duo efficace lancé dans une lutte à distance. Monicah Jeptoo a terminé en 2h47’56, suivie par l’Allemande Marina Janussek (2h49’02). Anaïs Legaignoux a, elle, porté le drapeau français avec une jolie septième place et un chrono de 2h54’30, une course pleine de constance dans un peloton international dense.
| Le semi, bal transalpin aux teintes tricolores
Sur le semi-marathon, le scénario a été animé. Gianluca Ferrato a signé la victoire en 1h05’18, allure tranchante du début à la fin. Mustapha Boussifi a pris la deuxième place en 1h07’02 et le Français du trio de tête, Laurent Razat, a conclu en 1h08’14, une présence qui a donné des couleurs à la course.
Chez les femmes, éclat bleu-blanc-rouge encore une fois grâce à l’Iséroise Solène Binet, championne du jour en 1h16’11. L’Italienne Alessia Scaini s’est glissée juste derrière en 1h17’30, suivie par une nouvelle compatriote : Isabella Caposieno en 1h17’34. Marion Milesi a terminé à la porte du top 10, onzième en 1h23’37, une performance prometteuse au cœur d’une course compacte.
Cette édition 2025 a laissé derrière elle une impression de fluidité totale. On pourrait presque dire que le Marathon de Turin ressemble à ces voitures italiennes qui vieillissent bien : tempérament, sens du détail, équilibre parfait entre tradition et modernité. Une édition qui confirme Turin parmi les rendez-vous qui comptent, en Italie et ailleurs, une parenthèse sportive avec un parfum d’aventure urbaine.
✔ Retrouvez tous les résultats de la 41e édition du Marathon de Turin

Dorian VUILLET
Journaliste