Découvrez si les pavés romains rendent vraiment le Marathon de Rome difficile. On vous dit tout sur le parcours de cette course mythique. © Rome Marathon

Pourquoi le Marathon de Rome est une course à vivre au moins une fois dans sa vie ?

Marathon
24/10/2025 14:20

À Rome, on ne court pas seulement un marathon : on traverse vingt siècles d’histoire. Du Colisée au Vatican, le Marathon de Rome est une course mythique et un immense musée à ciel ouvert. Le profil est rapide, les conditions météo souvent favorables, tout semble réuni pour performer. Mais dans ce décor idéal, une difficulté particulière attend les runners : les pavés romains. Charmants pour les touristes, beaucoup moins pour les chevilles des coureurs. Pour vous, notre rédaction a analysé le parcours de ce marathon si spécial.


| Rome, un marathon au cœur de l’histoire

Le Marathon de Rome, c’est avant tout une ambiance. Le départ se fait à deux pas du Colisée et l’arrivée dans les arènes du Cirque Maxime donne aux coureurs l’impression de rejouer une scène tirée du film Gladiator. Difficile de rêver mieux pour s’élancer sur la distance reine. En quelques foulées, les runners passent du mythe antique au chaos moderne de la ville, traversant les grandes places à l’architecture majestueuse, les ruelles, les ponts, les basiliques. Le charme à l’italienne, dans toute sa splendeur. Hugo, finisher de la course en 2023, en garde un très bon souvenir : « Rome était mon deuxième marathon. J’ai adoré l’expérience. On arrive très vite à la place Saint-Pierre en remontant la via della Conciliazione, totalement privatisée pour l’occasion, tout simplement l’un des passages les plus mythiques que j’aie jamais courus. »

Certifiée World Athletics avec le Label Elite, la course fait partie des grands marathons d’Europe. Des ravitos tous les 5 kilomètres, une belle ambiance dans le centre historique et des milliers de spectateurs massés le long du Tibre. Une grande fête populaire. En 2025, ils étaient plus de 50 000 finishers à franchir la ligne d’arrivée des différents événements (5 km, marathon relais, marathon) dont 21 000 sur la distance du marathon.

| Un parcours favorable à la performance

Plus réputé pour sa beauté que pour ses records, le Marathon de Rome propose pourtant un tracé plutôt roulant. Les records de la course montrent que l’on peut courir vite dans les rues de la capitale italienne (2h06’48 pour les hommes, 2h22’52 pour les femmes). Le dénivelé cumulé tourne autour de 100 mètres, ce qui en fait un tracé assez plat. Quelques montées obligeront les coureurs à adapter leur allure dans la première moitié, mais rien de bien méchant. En somme, il n’y a pas de difficultés majeures à signaler.

Le parcours peut même être propice au negative split, à condition de ne pas s’enflammer trop tôt. Le long du Tibre, ces grandes lignes droites qui longent le fleuve donnent envie d’accélérer, surtout quand les jambes sont encore fraîches et que la ville s’éveille autour de vous. Mais les plus expérimentés le savent : à Rome, mieux vaut garder un peu de jus pour la deuxième moitié pour ne pas subir les quelques côtes de fin de parcours… et une difficulté inhabituelle qui fait la particularité de ce marathon.

Comme si les 12 derniers kilomètres d’un marathon n’étaient pas assez difficiles, les pavés font leur apparition dans le dernier tiers de la course, entre le 30e et le 40e kilomètre. Le pire moment, diront certains, quand les jambes commencent à piquer et que le mental commence à flancher.

« J’ai un excellent souvenir des dix derniers kilomètres, qui se déroulent dans le centre historique. On m’avait prévenu de “l’enfer des pavés”, mais finalement ils sont plutôt larges et homogènes, sauf sur quelques passages plus techniques, notamment un virage à 180° au niveau de la Piazza del Popolo. La fin de course se faufile dans de petites ruelles, et plus on avance, plus on sent qu’on pénètre dans l’antre et le cœur de Rome. C’était magique. »

Hugo, finisher du Marathon de Rome

| Les pavés romains, un défi technique mais pas insurmontable

On entend souvent dire que les pavés “cassent les jambes”. C’est vrai… à moitié. À Rome, les sections concernées ne représentent qu’environ 20 % du parcours, et le revêtement a été amélioré ces dernières années. Les chaussures modernes, avec leur gros amorti, absorbent mieux les vibrations que par le passé. Mais attention aux modèles à plaque carbone ultra-légers. Sur ce sol irrégulier, la stabilité prime sur la légèreté.

La vraie difficulté, c’est de tout gérer à la fois. À partir du 30e km, la fatigue s’installe, la lucidité s’effrite, et pourtant il faut continuer à tout maîtriser : poser le pied au bon endroit, éviter les dalles irrégulières, dérouler sa foulée, surveiller l’allure, penser à se ravitailler. Beaucoup à gérer pour un cerveau déjà en manque de glycogène. Mais voilà, courir à Rome, c’est aussi fouler des siècles d’histoire. Ces pavés, les sampietrini, ont vu défiler chars, empereurs et pèlerins depuis le XVIᵉ siècle. Leur nom vient de la Place Saint-Pierre, la première à en avoir été recouverte. Des blocs de basalte polis par le temps, qui marquent l’identité de la ville mais qui peuvent être très glissants, surtout en temps de pluie.

Sur ces dalles, on a parfois l’impression de danser avec les chevilles : la foulée se fait plus courte, plus prudente, le regard se baisse, le dos se tend. Beaucoup de runners lèvent un peu le pied, cinq à dix secondes de plus par kilomètre, pour ménager les articulations avant de relancer sur le bitume un peu plus tard. Pour Hugo, les pavés font peur mais ne sont pas si terribles : « J’ai un excellent souvenir des dix derniers kilomètres, qui se déroulent dans le centre historique. On m’avait prévenu de “l’enfer des pavés”, mais finalement ils sont plutôt larges et homogènes, sauf sur quelques passages plus techniques, notamment un virage à 180° au niveau de la Piazza del Popolo. La fin de course se faufile dans de petites ruelles, et plus on avance, plus on sent qu’on pénètre dans l’antre et le cœur de Rome. C’était magique. »

| Une ligne d’arrivée remplie d’Histoire et d’émotion

Après tant d’efforts, les dernières foulées se font dans le Cirque Maxime, là où les Romains assistaient autrefois aux courses de chars et autres combats de gladiateurs. Aujourd’hui, les armes ont changé, mais le dépassement de soi reste le même : il faut tenir jusqu’au bout. Pour les coureurs, franchir cette ligne d’arrivée au milieu des ruines, dans un lieu chargé d’Histoire, c’est vivre un moment suspendu, un mélange de fierté et d’émotion que seul le Marathon de Rome peut offrir.

Informations de la course

  • Date: 22 mars 2026
  • Heure de départ : 8h30
  • Historique : 31e édition
  • Distance : 42,195 km
  • Dénivelé positif : 100 m environ
  • Participants : 50 000 coureurs (dont 21 000 au marathon), 115 pays représentés
  • Records de course : Tefera Fikre Bekele (2h06’48, 2022) / Kebede Megertu Alemu (2h22’52, 2019)
  • Course certifiée : Label World Athletics Elite

Le Marathon de Rome, ce n’est pas simplement courir après le chrono, c’est aussi une expérience culturelle et historique qui n’a pas d’égal dans le monde. Courir entre le Colisée et la basilique Saint-Pierre, longer le Tibre au lever du soleil, franchir la ligne d’arrivée dans un lieu symbolique comme le Cirque Maxime sous les encouragements des Romains : c’est un marathon à vivre une fois dans sa vie. Alors oui, les pavés présents sur la fin de parcours peuvent ajouter une dose de difficulté. Mais c’est peut-être ce qui rend l’arrivée encore plus belle. Dans un monde de courses calibrées uniquement pour la performance, Rome conserve son héritage historique et reste un marathon d’émotions et un véritable voyage dans le temps.

Parcours, inscriptions, résultats : retrouvez toutes les informations du Marathon de Rome.


Clément LABORIEUX
Journaliste

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