Un vent d’amour à la Course de la Saint-Valentin au parc des Buttes-Chaumont !
L’esprit de la Saint-Valentin a vibré ce samedi 15 février lors de la 26e édition de la course des Front Runners de Paris, au cœur du pittoresque Parc des Buttes-Chaumont. Sous un ciel animé par l’effervescence et la convivialité, plus de 1200 coureurs, parés de sourires et de bonnes ondes, se sont élancés après un échauffement festif. Juste à côté de la guinguette Rosa Bonheur, parée de drapeaux multicolores, l’amour et le partage régnaient sur la ligne de départ, donnant à l’événement une atmosphère aussi sportive que chaleureuse.
Un événement sportif, ludique et militant
Cette course, qui a lieu chaque année à la date symbolique de la Saint-Valentin, n’est pas un simple événement sportif. Mêlant sport, fête et militantisme contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, l’événement incarne des valeurs solides et célèbre l’inclusion, le respect et la diversité. Découverte grâce à des affiches dans le métro ou lors de recherches en ligne, elle rencontre un véritable succès, notamment grâce à sa course en duo. Elle se démarque aussi par les catégories récompensées : femmes, hommes, mixtes et non binaires. Ainsi, « on s’y sent à notre place en célébrant la fête et la joie ». L’association OUTsiders, représentée par les OUT’Cheers, « ouvre le bal en dansant et en encourageant de toutes les couleurs ». Appelée chaque année pour « chauffer » le départ de la course, c’est toujours dans la « bonne humeur » qu’elle revient.
Courir seul ou en duo : Partager et être ensemble
Deux distances étaient à l’honneur : un 10 km en individuel, composé de 4 boucles de 2,5 km, et un 5 km en duo, constitué de 2 boucles. Les coureurs inscrits sans partenaire peuvent participer au 5 km « Cupidon » pour rencontrer leur âme sœur. Roxane et Kévin ont fait connaissance quelques minutes avant le départ. La jeune coureuse a attendu l’arrivée de son binôme inquiète qu’il se soit désisté. Finalement, tout s’est bien passé, ils se sont bien adaptés l’un à l’autre. De même pour Samuel et Guillaume, adhérents du même club sans se connaître, qui ont mêlé « course à pied et rencontre ». Samuel a dû se dépasser pour maintenir le rythme de Guillaume, ce qu’il n’aurait pas pu faire seul. La plupart d’entre eux s’avancent déjà sur l’année prochaine : « après s’être remis de celle-ci », ils reviendront.
D’autres ont moins joué le jeu du suspense… Collègues infirmières, Clélia et Elodie, déguisées en « ange et démon », se sont engagées toutes les deux. Leurs conjoints « laissés à la maison », elles se sont motivées mutuellement sur le parcours. Une belle occasion de passer du temps ensemble. Installés près d’un banc, Basile et Charles se préparent pour le 10 km individuel. Basile réitère sa participation, cette fois accompagné de son ancien supporter de l’an passé. Sur son terrain d’entraînement, « c’est la course parfaite », avec ses montées et ses descentes. Cristiana et Pierre ne feront qu’un dans l’effort, « même s’ils doivent marcher, ils finiront ensemble » quoi qu’il arrive. Pierre et Nina sont venus du 93 pour encourager leur « célibataire préféré ». Ils lui ont offert « un dossard pour qu’il retrouve l’amour après sa rupture ».
Parmi tous ces duos aperçus, comment ne pas évoquer les couples unis dans le froid glacial ? Serrés pour se réchauffer, ils sont prêts à vivre cette expérience en harmonie. Après leur soirée de Saint-Valentin, Astrid et Pierre-Loup, habitués « à courir ici » puisqu’étant du quartier, poursuivent leur lancée. Mariés depuis bientôt un an, Julie et Jean-Philippe portent des maillots avec leur photo de mariage imprimée dessus. On peut l’affirmer sans hésiter : cette course, c’est incontestablement la course des « amoureux ».

Un florilège de tenues qui en jettent !
Comme chaque année, petits et grands ont pu découvrir des déguisements déjantés et complètement décalés. Les gagnants l’emportent pour la seconde fois consécutive avec deux formes roses représentant des lèvres et des inscriptions énormes : « Muy bien » et « Muy lesbienne », en l’honneur de Barbara Butch, djette vivement critiquée lors des Jeux Olympiques. Rencontrés à leur arrivée, ce sont « le lièvre et la tortue », respectivement Sarah et Eliot, qui terminent en seconde position, avec une tenue à la fois « littéraire et drôle », en référence à leur allure différente : « Rien ne sert de courir » pour le lièvre qui a fait de grandes enjambées, « il faut partir à point » selon la tortue qui n’a pas démérité avec sa petite foulée. Les troisièmes à être acclamées sont Fanny, coach et adhérente des Front Runners, venue avec sa compagne, Aurélie. Toutes deux arborent un ensemble bleu sur lequel est marqué un message fun et politique : « Happy Family ».
Du volontariat et des bénévoles à l’excès
Répartis tout au long du parcours, au ravitaillement, ou encore missionnés pour les autres activités de la journée (le brunch et la soirée), 180 bénévoles étaient réunis pour l’occasion. Bien camouflée dans son manteau, Élodie a trouvé une façon de compenser sa frustration. Bénévole ce samedi, elle voulait courir avec une amie, mais elles ont tardé à s’inscrire et ont raté le coche. Rodolphe et Owen, deux membres de l’association des Front Runners, sont également passés de l’autre côté du décor. L’un a trouvé une alternative à sa blessure, l’autre a décidé de soutenir l’association, après avoir souffert pendant deux années dans « les montagnes » du Parc.
« Animer le projet avec une équipe formidable, toujours dans la bienveillance », ».
Jean-Yves Guilbaud
Plus de 1 200 inscrits : un succès garant
Jean-Yves Guilbaud, l’organisateur de cet événement inter-associatif pour l’année 2025, est heureux car depuis 3 ans, la course est complète bien avant l’heure. Dorénavant, ils gèrent plutôt la pénurie de places et l’engouement qu’elle suscite. Mélanie Perrin, la présidente des Front Runners de Paris, l’association de course à pied militante pour les droits LGBTQI+ « sans concession », explique que la course vise à donner de la visibilité à ce combat. Tous deux sont bénévoles, s’investissant avec leur coeur : l’un prend beaucoup de plaisir à « animer le projet avec une équipe formidable, toujours dans la bienveillance », et l’autre se dit ravie de contribuer à la lutte contre les discriminations LGBTQI+, parce que « c’est un combat qu’il faut mener en permanence ». Les Front Runners, c’est l’endroit rêvé pour socialiser tel qu’on est. Le maire du 19e arrondissement, François Dagnaud, est lui aussi fier de « porter haut et fort un message de respect, de liberté, d’égalité » à travers les valeurs de cette course.
Une réussite et une belle reconnaissance pour la « Commission de la Saint-Valentin » qui oeuvre depuis 6 mois bénévolement, et sans laquelle, « cette course n’existerait pas ».