© STADION-ACTU
Les pires excuses pour sécher un entraînement
16/07/2025 21:41Qui n’a jamais ressenti un grand coup de flemme, une envie redoutable de rester collé au canapé ou la tentation irrésistible de faire sauter une séance difficile ? Dans ces moments-là, avouons qu’on se trouve n’importe quelle excuse pour sécher l’entraînement, quitte à trouver la pire – et surtout la moins crédible.
✓ Il y a plein de mauvaises excuses pour sécher un entraînement. Nous avons volontairement évité les plus classiques du genre : « J’ai piscine », « J’ai aqua-poney », « J’ai une réunion qui se termine tard au boulot », « J’ai une petite douleur au mollet, faudrait pas que ça s’aggrave ». Il a fallu faire des choix dans les prétextes les plus fallacieux. On a fait une sélection resserrée. À vous de juger !
| « Je me suis lavé hier »
Oui, c’est vrai que faire du sport, ça fait transpirer. Le pire, c’est pendant l’été. Tu as à peine le temps de courir 300 mètres que tu sens déjà la sueur ruisseler entre tes omoplates et ton tee-shirt senteur lavande s’imbiber d’une délicate odeur de phoque.
Tes cheveux ? Oublie ton brushing. Oublie la jolie coupe que tu as mis une demi-heure à peaufiner ce matin avant de partir au boulot. Oublie aussi tes racines légères comme un duvet de poussin. Une fois que tu auras terminé ta sortie running, tu n’auras plus qu’une option : retourner sous la douche pour un nettoyage en règle, des pieds à la tête.
Oui, courir, ça nécessite une hygiène irréprochable. Sinon tu risques les mycoses entre les orteils, les regards désapprobateurs de tes collègues aux narines affûtées et les messes basses des voyageurs dans les transports en commun (on parie que tu feras rapidement le vide autour de toi ?). Mais tu t’es lavé hier et avec toutes ces histoires de réchauffement climatique, d’épuisement des ressources et de sécheresse, ce ne serait pas écoresponsable d’aller salir tes fringues, ton corps et tes cheveux à l’entraînement. Aujourd’hui, c’est décidé, tu resteras propre.
| « Mon chat a de la fièvre. »
Ton chat (ou ton chien, ou ton canari, ou même ton poisson rouge), c’est comme ton enfant. Il suffit qu’il soit un peu patraque et tu te fais un sang d’encre. Comme tu sais que la guérison passe aussi par un bon moral, tu ne peux pas abandonner ton chérinounet à son triste sort, seul à la maison. Alors tu dois rester à son chevet (ou plutôt à son coussin, sa cage ou son bocal) pour lui apporter tout ton soutien psychologique et ton amour inconditionnel. Non, tu ne peux vraiment pas aller courir, c’est indiscutable. Faudrait pas que la voisine te dénonce à la SPA pour mauvais traitements !
Tiens, d’ailleurs, petite question pratique : tu l’as mesurée à quel endroit, la température de ton chat ?
| « Ma belle-mère vient dîner à la maison »
Alors là, il faut dire que c’est l’excuse im-pa-ra-ble. Les belles-doches, c’est sacré. Et c’est surtout un potentiel d’ennuis démesuré et des remarques pour l’éternité si jamais tu ne rentres pas à l’heure ou si le rôti n’est pas assez cuit (ou trop si tu es parti courir pendant qu’il cuisait).
Bon, en revanche, quand tu dis tous les jours que ta belle-mère vient manger chez toi, on avoue qu’on a un peu de mal à te croire.
| « Il fait chaud, c’est super dangereux de faire un effort physique »
C’est vrai, ils l’ont même dit à la télé ! Quand il fait chaud, ça fatigue le cœur, ça fait transpirer, ça fait monter la température corporelle, on risque la déshydratation, le coup de chaleur, l’insolation et le coup de soleil. C’est HYPER dangereux de faire du sport quand il fait chaud.
D’ailleurs, est-ce que les gens normaux vont courir quand il fait 35 degrés, hein ? Non, tout le monde reste au frais, boit des bières en terrasse ou s’allonge dans l’herbe à l’ombre. Quoi, les meilleurs coureurs du monde sont originaires de pays où il fait super chaud ? Ben oui, ils sont adaptés, mais pas toi. Ils ont sûrement un système intégré de régulation thermique, une bosse de stockage d’eau dans le dos et des glandes sudoripares bloquées. Toi, tu n’as pas tout ça, donc quand il fait chaud, tu glandes. Point final.
| « Il fait froid, c’est super dangereux aussi »
Ça aussi, ils l’ont dit à la télé. Quand l’air est froid, ça fait souffrir les bronches. Quand il y a de la neige, on peut tomber et se casser un col du fémur, une jambe, une cheville et même un bras. Y’en a même qui ont dit que l’air glacé pouvait finir par donner de l’asthme.
Ouais, bon, ce que tu n’as pas bien entendu, c’est qu’on peut aussi s’équiper pour affronter des températures négatives. D’ailleurs, tu n’as pas entendu parler de Mathieu Blanchard qui a parcouru 608 km dans l’Arctique l’hiver dernier ? C’est marrant, il n’a pas fini avec un plâtre, les poumons congelés et un stock de Ventoline sous le coude. Allez, rentre vite à la maison pour te coller au radiateur : faudrait pas choper des engelures !
| « Il pleut, j’ai des chaussures neuves, je ne veux pas les salir »
L’ultime. L’ultime excuse pour faire sauter la séance de seuil que tu redoutes tant. Celle qui te couche par terre à la fin et qui fait remonter au bord de tes lèvres le burger-frites de midi, et même le café de 10 heures. Tu redoutes tellement cette foutue séance de fractionné que tu pourrais inventer n’importe quoi pour y échapper. Même ça, même le pire des prétextes : « Je ne veux pas salir mes chaussures neuves. »
Il faut dire que tes pompes t’ont coûté un bras. Tu as choisi le dernier modèle à plaque carbone, celui-là même qui permet de battre systématiquement son RP sur marathon. Hors de question de pourrir le joli mesh immaculé avec la moindre éclaboussure. Ce soir, tu rentres mettre tes chaussures au sec et au propre au fond de ton dressing. C’est sûr : demain, il fera beau. Ça tombe bien, demain, c’est footing de récup !
Les mauvaises excuses pour faire sauter un entraînement cachent forcément quelque chose : manque de motivation ? fatigue passagère ? coaching inadapté ? ou au contraire manque d’encadrement ?… Quand on multiplie les prétextes pour faire sauter le sport, c’est qu’il faut probablement s’interroger sur le plaisir qu’on éprouve dans l’activité, sur la manière de la pratiquer, sur les objectifs qu’on s’est fixés (ou l’absence d’objectif !). Et vous, trouvez-vous souvent des excuses pour ne pas aller courir ?
Marie PATUREL
Journaliste
