Marathon de Berlin 2025 : Sabastian Sawe s’impose en patron en 2h02’16
Le Kényan Sabastian Sawe a confirmé son statut de favori ce dimanche 21 septembre en remportant le Marathon de Berlin 2025 en 2h02’16, signant ainsi la meilleure performance mondiale de l’année. Dans une course marquée par des conditions météo difficiles, le Français Hassan Chahdi s’est distingué en décrochant une solide 6ᵉ place en 2h07’43. Chez les femmes, la Kényane Rosemary Wanjiru s’est imposée au terme d’un final haletant avec l’Éthiopienne Dera Dida. Retour sur cette 51e édition du Marathon de Berlin.
| Sabastian Sawe, seul au monde
On l’attendait, il a répondu présent. Après avoir remporté Valence en 2024 puis Londres en 2025, Sabastian Sawe s’offre le prestigieux Marathon de Berlin avec une troisième victoire en autant de marathons. Le Kényan, parti sur les bases de 2h avant de ralentir légèrement, a impressionné et n’a laissé aucune place au suspense.
Bien calé au chaud dans un groupe emmené par 5 lièvres et sur des bases supersoniques (28’26 au 10 km, 1h00’16 au semi), l’allure imposée par le Kényan laissait entrevoir la possibilité d’un record de course (Eliud Kipchoge 2h01’09) et même d’un record du monde (Kelvin Kiptum, 2h00’35). Sûr de sa foulée, le Kényan paraissait à l’aise et serein, toujours sur les bases du record du monde. Derrière lui, l’Éthiopien Mengesha, Milkesa, vainqueur de la 50e édition en 2024, a tenté de suivre la cadence imposée par ce groupe de tête. Un pari très risqué pour celui qui a un record en 2h03’17. Et il n’aura pas fallu attendre longtemps avant de le voir casser. Dès le 13e km, l’Éthiopien a lâché le Kényan, beaucoup trop rapide pour lui. Il finira par abandonner.
La question était maintenant de savoir combien de temps Sabastian Sawe allait pouvoir maintenir cette allure infernale. Malheureusement, il n’a pas pu profiter de l’aide des pacers très longtemps dans cette course. Ces derniers n’ont pas pu tenir le rythme ultra-rapide imposé pour battre le record du monde. Après un passage au semi en 1h00’16, seuls 2 lièvres étaient encore en course. Et, à partir du kilomètre 25, le Kényan a couru en solitaire. Gérer plus de 17 kilomètres en solo, à une cadence infernale et sous une forte chaleur, mission impossible pour le Kényan ? C’est sans surprise, que les rêves de record de Sabastian Sawe se sont peu à peu envolés. Montrant des signes de fatigue au fil des kilomètres, son allure a légèrement faiblit mais il a su trouver les ressources pour limiter la casse. Loin devant ses concurrents, il franchit la ligne d’arrivée en 2h02’16, à seulement 11 secondes de son record personnel.
Son premier poursuivant, le Japonais Akira Akasaki (2h06’15), finit 4 minutes derrière lui. L’Éthiopien Chimdessa Debele complète le podium en 2h06’57.
| Hassan Chahdi s’offre une brillante 6e place
Côté Français, les regards étaient tournés vers Hassan Chahdi. Celui qui avait terminé 20e aux JO de Paris 2024 a livré une prestation solide et intelligente, comme il en a le secret. Le fondeur de l’AL Voiron, qui avait préparé son été à Font-Romeu, a parfaitement géré son effort. Passé en 28ᵉ position au semi (1h03’59), il a ensuite réalisé un superbe negative split, grappillant des places au fil des kilomètres. Résultat : une 6ᵉ place en 2h07’43 (et premier européen), à seulement treize secondes de son record personnel. Une performance de référence qui confirme sa régularité au plus haut niveau et le place parmi les marathoniens européens les plus forts du moment.
| Rosemary Wanjiru au bout du suspense
Chez les femmes, la course a été tout aussi spectaculaire. Rosemary Wanjiru a d’abord pris les devants, avant de voir foncer sur elle l’Éthiopienne Dera Dida dans les derniers kilomètres. Au terme d’un final suffocant, la Kényane conserve trois petites secondes d’avance et l’emporte en 2h21’05. Azmera Gebru (Éthiopie) complète le podium en 2h21’29, devant la Kényane Viola Cheptoo. Un succès à l’arraché pour Wanjiru, déjà victorieuse à Tokyo en 2023, mais qui a dû être prise en charge après l’arrivée, exténuée par cette dernière ligne droite et la chaleur étouffante.
| Une chaleur étouffante
Si Berlin est réputé pour son tracé plat et rapide, les conditions de cette 51ᵉ édition ont été étonnamment très difficiles. Si la température était de 21°C au départ, elle est même montée jusqu’à 27°C en début d’après-midi. Une forte chaleur qui a forcément pesé sur les organismes. Même Sabastian Sawe, pourtant en route pour battre le record du monde à mi-course, a dû lever le pied dans la deuxième moitié. Plusieurs favoris, à l’image du tenant du titre Milkesa Mengesha, ont d’ailleurs abandonné, incapables de maintenir leur effort sous cette chaleur inhabituelle pour Berlin.
Avec trois victoires en autant de courses et déjà trois chronos sous les 2h03, Sabastian Sawe s’affirme comme l’héritier naturel du regretté Kelvin Kiptum et de la légende Eliud Kipchoge. À seulement 30 ans, il incarne la nouvelle génération de marathoniens capables de faire trembler la barrière mythique des deux heures. Si Berlin n’a pas offert de record du monde cette année, elle a confirmé une chose : l’avenir de la discipline passera sans doute par Sabastian Sawe.
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Clément LABORIEUX
Journaliste