« C’est une façon de m’évader » : Catherine Thomas-Pesqueux vers de nouveaux sommets

À 50 ans, Catherine Thomas-Pesqueux court toujours après ses rêves. Professeure d’EPS, maman, bénévole engagée, mais surtout athlète passionnée : Catherine Thomas-Pesqueux ne cesse d’étonner. Dimanche 7 juin, la coureuse du Maine-et-Loire a remporté la Grammoirienne près d’Angers, flirtant une nouvelle fois avec son propre record de France sur 5 km en Master 3. À l’aube d’un été chargé entre compétitions nationales et échéances européennes, la fondeuse prouve qu’à 50 ans, on peut encore avoir l’ambition chevillée au corps. Portrait d’une femme solaire, dont chaque foulée porte une cause, un message, et une indéfectible envie de se dépasser.

Championnats de France de football UNSS avec ses élèves du collège Molière de Beaufort-en-Anjou la semaine. Course le week-end. Catherine Thomas-Pesqueux n’arrête jamais en ce début du mois de juin. Lauréate de la Grammoirienne, l’athlète originaire de Mazé est passée à huit petites secondes d’effacer son record de France sur 5 km en Master 3, établi le 1er mai à Montreui-Juigné (17’48 contre 17’40). « Les conditions n’étaient pas favorables. Le vent nous a jouées des tours. Nous sommes parties trop vite, en 3’18. J’ai marqué le pas entre le troisième et quatrième kilomètre », reconnaît la Ligérienne.

Depuis plus de 10 ans, la sportive glane presque toutes les compétitions. « J’ai toujours fait un podium ou presque dans ma catégorie. Lors de ma première course en 2013, je gagne en 38’30. Forcément, ce succès m’a poussée à continuer.«  Parée de bronze aux championnats de France du 10 km route l’année suivante en vétéran à Valenciennes (36’17), l’ancienne tenniswoman classée 15/5 augmente les distances. Semi, Marathon du Mont Saint-Michel… C’est presque trop facile à l’entendre parler.

Cinq à six entraînements par semaine entre deux cours le plus souvent, soit 70 à 80 km. Toujours à la campagne près de chez elle. Toujours toute seule. La monotonie ne dérange absolument pas la compétitrice. « Je ne cours plus sur piste. Lorsque je fais du fractionné sur 400 mètres, je ne suis pas à deux secondes près. J’ai mes circuits préférentiels. Je n’ai pas de lassitude », savoure la mère de famille de deux jeunes garçons nés en 2004 et 2006.

| « Je pourrais courir tous les jours »

La course est plus qu’un simple loisir. C’est une philosophie de vie. « J’adore le sport. Je pourrais courir tous les jours. C’est une façon de m’évader. Je cours toujours sans musique », complète-t-elle. Malgré un petit pépin physique au genou il y a un an, la faute à une selle de vélo mal ajustée, la multimédaillée a toujours faim de chronos et de victoires. « Je ne vais pas aller faire 600 km si je ne joue pas un podium », assure-t-elle, la tête lucide. Le 21 juin, la fondeuse s’envolera pour les Championnats de France Masters à Saint-Renan en Bretagne, avec l’intention de s’octroyer un nouveau titre hexagonal pour un chrono proche des 17’37 -17’38.

Et le Vieux Continent dans tout ça ? « Je participerai aux championnats d’Europe Master sur piste en octobre à Madeire au Portugal en octobre prochain. Les membres de l’équipe de France ont entre 40 et 80 ans. Ce sont de super moments, avec des gens passionnés et de sacrées performances. » Dès lors qu’elle basculera en M4 en 2029, elle tentera à nouveau de rafler tous les titres. La soif de succès l’animera pour toujours…

| « Tu reçois plus que tu ne donnes » : une femme au grand coeur

Souriante comme à son habitude, elle performe pour la bonne cause. Pensionnaire d’Inaya Athlétisme, club basé au Mans qu’elle a rejoint en 2022, chaque pas couru soutient l’association « Lames de joie », dont l’objectif est de financer des lames en carbone pour des enfants et jeunes adultes amputés. Une source de motivation supplémentaire.

Pour la première fois ce dimanche, la cinquantenaire a foulé les rues du Plessis-Grammoire pendant 10 km avec Romane, handicapée moteur cérébral et en incapacité de parler, au profit de l’association Team I-Romane. « Tu reçois plus que tu ne donnes. C’est incroyable. Je ne saurais qualifier ce moment. Le sourire qu’elle dégage, c’est communicatif. Une aventure extraordinaire. À refaire! » Devinez quoi ? Même avec un fauteuil à pousser, elle est passée toute proche du podium (4e). Mais qu’importe, le chrono est secondaire quand on vit un moment comme celui-ci…

| Pour aller plus loin

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