Les folles mésaventures du départ du marathon
19/06/2025 18:29Les heures qui précèdent le départ d’un marathon sont censées être une montée en puissance maîtrisée : réveil à l’aube, dernier repas calibré, échauffement bien rodé… En théorie. En pratique, c’est souvent un festival d’imprévus et de galères absurdes.
✓ Voici un florilège (très sérieux) des petites folies qui attendent bien des marathoniens… dès les premières foulées de la journée, car la course commence bien avant le départ.
| Réveil dans un autre fuseau horaire
Panique générale. Le réveil sonne. Il est 4h45. Sauf que… il devait sonner à 5h45. Sauf que… le téléphone pense qu’il est encore à Marrakech, merci le week-end dernier. Résultat : une heure à tuer en fixant le plafond, en scrollant Instagram et en se demandant s’il faut déjà manger des pâtes. C’est typiquement le genre de mésaventure qui guette les participants des 20 km de Marseille-Cassis, toujours programmés le dernier dimanche d’octobre, pile le week-end du passage à l’heure d’hiver.
| Alerte : dossard introuvable
Le sac déborde, plein à craquer : chaussettes, habits de rechange, bouteille d’eau, barres de céréales, crème pour les pieds, médicaments, barres énergétiques, bob l’éponge porte-bonheur… Mais pas de dossard. Répétons : PAS DE DOSSARD. Mais où est-il ? Ce n’est pas possible ! Sans lui, impossible de prendre le départ. Il va falloir le retrouver. Vite. Fouille frénétique, vidage de valise, petit cri intérieur. Jusqu’à ce qu’on le retrouve… plié dans la poche intérieure du coupe-vent. Classique.
| Le petit-déjeuner qui trahit
L’hôtel promettait un buffet royal : tartines, fruits, fromage blanc, fromage, charcuterie, œufs. En arrivant à la salle de petit déjeuné, pourquoi n’y a-t-il que des haricots rouges, du bacon grillé et de la compote ? Mais à 6h10 du matin, tout ce que vous trouverez, c’est une serveuse qui vous annonce que « la baguette arrive dans 25 minutes ». Bon… ça commence bien.
| 3 épingles à nourrice… pas 4
Trois épingles, c’est bien. Mais quatre, c’est mieux. Le dossard doit tenir pendant 42 kilomètres et 195 mètres, il faut que ça tienne. « Bonjour, excusez-moi, vous n’auriez pas une épingle à nourrice à me dépanner, s’il vous plaît ? Juste une ? »
| File d’attente interminable aux toilettes
C’est terrible, c’est toujours pareil : il n’y a jamais assez de toilettes. File d’attente interminable devant les WC, avec l’impression que ça n’avance pas. Et bien sûr, il y a toujours quelqu’un de plus pressé que les autres : « Pardon, je peux passer devant ? C’est une urgence. » Traduction : « Je n’ai rien mangé hier soir, mais j’ai bu deux cafés ce matin. »
| Retard pour rentrer dans le sas
D’après les pronostics, c’était large pour arriver au départ… mais c’était sans compter le détour aux consignes et la queue aux toilettes pour le le pipi de sécurité n°3. Fermeture du sas à 7h50. Il est 7h57. Là, ça commence à être très juste.
| Les écouteurs… en rade
Le Bluetooth refuse de se connecter. Spotify mouline sans fin par faute de réseau. Votre plan pour courir en rythme sur 42 BPM minutés vient de mourir dans d’atroces souffrances. Vous finirez donc avec les hurlements de vos quadriceps comme seule bande-son.
En bref, oui, le réveil peut être trop tôt, les toilettes trop rares et le petit-déjeuner franchement douteux… Mais c’est aussi ça, la magie du marathon : un savant mélange de discipline, de folie douce et d’imprévus. Avant même de courir le moindre kilomètre, le marathon vous a déjà testé : votre sang-froid, votre sens de l’organisation, votre vessie, et parfois même votre foi en l’humanité (et en les hôtels 3 étoiles). Mais c’est justement ce grand n’importe quoi maîtrisé qui rend l’expérience si unique. Parce que malgré les chaussettes dépareillées, la tartine au cheddar, et l’épingle empruntée à un inconnu prénommé Gérard, vous y êtes. Vous avez franchi la ligne la plus difficile de la journée : celle du départ. Alors maintenant, soufflez un bon coup… Courage, et bonne course.