Tracer son parcours en 2025 n’a jamais été aussi simple (ni aussi stylé)
On ne le dit pas assez, mais une bonne sortie running commence bien avant d’enfiler ses chaussures. Elle démarre au moment où l’idée du parcours naît, quand on s’amuse à tracer des boucles sur une carte comme d’autres planifient un road-trip. Le running, ce n’est pas juste une paire de jambes qui répète toujours les mêmes chemins : c’est aussi un terrain de jeu infini, où chaque tracé peut devenir un morceau unique. Alors, que ce soit pour une sortie pépère, une séance rythmée ou une exploration urbaine à la cool, voici comment créer un itinéraire personnalisé, stylé et surtout, adapté à ses envies du jour.
| 1. Commencer par poser l’intention (et pas juste la distance)
Créer un parcours ne devrait jamais être une simple question de kilomètres. Le vrai point de départ, c’est l’envie. On veut faire quoi, exactement ? Une sortie longue pour bosser l’endurance, une séance avec du tempo, une balade de récup au lever du soleil ? À chaque type de sortie son ambiance, son décor, son tracé idéal. Par exemple, une séance au seuil mérite des lignes droites propres, sans zigzags ni montées cassantes, alors qu’une sortie chill peut s’autoriser des virages, des chemins piétons et quelques détours poétiques. Clarifier ce qu’on attend du run, c’est déjà lui donner un cap. Et c’est comme ça qu’un tracé devient plus qu’un simple itinéraire : il prend une direction, une logique, un sens.
| 2. Trouver l’outil qui colle au feeling
Il existe mille façons de tracer un parcours, mais tous les outils ne se valent pas et surtout, ne donnent pas les mêmes sensations. Strava est probablement le plus instinctif : son éditeur d’itinéraires est rapide, fluide, et surtout hyper malin. En s’appuyant sur les parcours les plus empruntés par les autres runners via la “heatmap”, il permet de ne pas se perdre dans des impasses ou des chemins glauques. Komoot, de son côté, est plus “aventure douce”, parfait pour repérer des coins sympas, des surfaces agréables, et construire un itinéraire qui se lit comme une balade bien ficelée. Pour les puristes du tracé au mètre près, OpenRunner ou VisuGPX permettent d’éditer chaque segment dans le détail, d’avoir les dénivelés au centimètre et d’exporter le tout en GPX en un clin d’œil. Le bon outil, c’est celui qui donne envie de tracer. Celui avec lequel chaque clic devient un pas vers la sortie de demain.
Et cocorico : il existe aussi une application 100 % française qui gagne à être connue, RunnrZ. Vous cherchez où courir, marcher ou pédaler autour de vous ? Découvrez en un clin d’œil des itinéraires adaptés à votre niveau et à vos envies.
| 3. Faire parler la géographie locale avec un peu d’imagination
C’est l’étape où le quotidien se transforme. Même le quartier le plus banal peut devenir un terrain de jeu si on le regarde avec des yeux de cartographe. On peut jouer avec les ponts d’un fleuve pour créer des boucles originales, transformer un parc urbain en point central d’un 10 km façon manège ou suivre le tracé d’une ligne de tram pour se repérer facilement. Une astuce sympa : créer une boucle en forme de chiffre, ou de lettre, ou d’objet, histoire de donner un petit côté artistique au GPS. Et puis, il y a aussi les détails pratico-pratiques à ne pas négliger comme éviter les grands axes aux heures de pointe, repérer les pistes cyclables ou bien encore penser à l’éclairage si on court tôt ou tard… Bref, dessiner un parcours, c’est aussi réinventer le rapport à sa propre ville ou à son coin de campagne. En s’autorisant un peu de créativité, même les trottoirs familiers prennent un nouveau relief.
| 4. Observer le profil comme un DJ écoute la ligne de basse
Une fois le tracé posé, un œil sur le profil altimétrique est obligatoire. Parce que oui, courir 12 bornes, ce n’est pas la même chose avec 200 ou 300 m de D+. Là où ça devient intéressant, c’est de jouer avec ces courbes pour donner du rythme à la séance. Une montée douce au début pour s’échauffer, une côte cassante au milieu pour tester les mollets, ou au contraire, une belle descente en fin de parcours pour finir les bras en l’air comme à l’arrivée d’un semi. Le profil, c’est la bande-son du run. On remarque où on respire, où on force et, bien sûr, où on relâche. Et une fois qu’on a compris cette musique-là, on commence à construire des parcours qui s’écoutent autant qu’ils se courent.
| 5. Prévoir des issues de secours (parce qu’on n’est pas des machines)
Un itinéraire parfait, c’est aussi un itinéraire flexible. Parce qu’on ne sait jamais à l’avance si les jambes seront là, si la météo va tenir, ou si une envie de pause s’invite au bout de 20 minutes. L’astuce, c’est de prévoir des points de rupture : une boucle qu’on peut couper en deux, une rue qui permet de rentrer plus vite, un raccourci stratégique. À l’inverse, il est aussi malin de glisser une rallonge optionnelle, pour les jours où l’énergie déborde. Un bon parcours, c’est un tracé qui respire. Qui offre des possibilités, des échappées, des détours. Courir, ce n’est pas toujours suivre une ligne droite jusqu’à la fin, c’est parfois improviser sans tout casser.
| 6. Faire évoluer ses parcours comme une playlist de saison
Créer un itinéraire, ce n’est pas un one shot. Ce qui fonctionnait en décembre peut sembler triste en plein été, et un tracé en pleine ville peut devenir trop bruyant au printemps quand tout le monde est dehors. L’idée, c’est de garder ses parcours en rotation, comme une bonne playlist. En ajouter un nouveau chaque mois, en retirer un autre, en reconfigurer certains selon les travaux, les envies, les nouvelles habitudes. Au fil du temps, on se construit une bibliothèque de trajets comme on collectionne des morceaux de souvenirs. Des runs qu’on connaît par cœur, d’autres qu’on redécouvre, certains qu’on réserve pour les jours particuliers. C’est cette variété qui entretient la flamme.
| 7. Ne pas négliger l’export, cette touche finale de sérénité
Une fois le parcours au point, reste à l’emmener avec soi. L’export GPX, ce n’est pas qu’un détail technique : c’est ce petit geste qui permet de transformer une idée en réalité tangible. Mais qu’est-ce que c’est que cet export GPX ? C’est simplement le fait de transformer un itinéraire que tu as créé sur une appli (comme Strava ou Komoot) en un petit fichier GPS, qu’on peut ensuite importer dans sa montre ou son téléphone. Ce fichier contient le tracé complet du parcours. Une fois chargé, il s’affiche en direct pendant la sortie : plus besoin de s’arrêter pour regarder la carte, il suffit de suivre la ligne. Que ce soit pour le charger dans une montre GPS ou dans une appli mobile comme Garmin, Suunto ou même Komoot, ce fichier évite les mauvaises surprises. Pas besoin de sortir le téléphone toutes les cinq minutes, pas de doute sur le chemin à suivre. On peut courir les mains libres, l’esprit tranquille. Et si, en plus, le GPS se met à vibrer à l’approche d’un virage, on se sent presque guidé par un copilote personnel. Tout est en place, il n’y a plus qu’à dérouler.
| 8. Et surtout, s’autoriser à s’amuser avec ses tracés
Au fond, créer des itinéraires, ce ne doit pas être une corvée, ni une science. C’est un jeu. Un moment à soi, pour rêver un peu avant de transpirer. Un prétexte à l’exploration, à la surprise, à la redécouverte de ce qu’on pensait déjà connaître. Le plus beau dans tout ça, c’est que même si l’on suit une ligne tracée à l’avance, chaque sortie reste unique : le vent, la lumière, l’humeur, les jambes… Rien ne se répète jamais à l’identique. Et quand on commence à prendre goût à cette gymnastique du tracé, courir devient un peu plus qu’un sport. Ça devient un art de vivre, une façon de s’approprier l’espace, de raconter une histoire. La sienne.
Créer ses itinéraires, c’est un peu comme cuisiner sans recette : au début on tâtonne, puis on prend goût à l’impro, on trouve ses assaisonnements, ses plats fétiches. Un matin on fait court et efficace, un autre on se perd pour le plaisir. L’essentiel, c’est que la ligne tracée sur la carte donne envie de mettre les baskets. Qu’elle ouvre une fenêtre, même petite, vers quelque chose de nouveau. Parce qu’au fond, courir ce n’est pas juste avaler des kilomètres, c’est aussi apprendre à habiter l’espace, à dessiner ses propres chemins. Et ça, franchement, ça vaut tous les plans d’entraînement du monde.

Dorian VUILLET
Journaliste