L’Ekiden Villeneuve d’Ascq, l’incontournable marathon en relais du Nord
Pour sa sixième édition le 12 octobre, l’Ekiden Villeneuve d’Ascq a battu un nouveau record de participants avec près de 3500 coureurs. Une ambiance de folie, des chronos canons… Marathons.com vous fait revivre cette matinée magique.
Un parking bondé. Un stade plein à craquer. « Freed from Desire » de Gala en toile de fond. À croire que l’on allait assister à une rencontre de l’Olympique Marcquois Rugby. Raté. Dimanche 12 octobre matin, 3390 coureurs répartis en 565 équipes ont foulé la piste du Stadium Lille Métropole lors de la sixième édition de l’Ekiden Villeneuve d’Ascq, un marathon en relais en équipe de 6 qui fait vibrer le Nord. « On a limité parce que d’année en année on progresse. Pour la sécurité, on s’est donné une jauge à 550 équipes. Si on ne l’avait pas mis en place, on serait entre 700 et 750 équipes », glisse Didier Cauchy, organisateur de l’événement.
À vrai dire, on a presque cru que l’enceinte allait exploser. À 9 heures, coureurs du dimanche ou marathoniens assidus se sont lancés pour cinq kilomètres. « Après, on alterne entre 10 et 5 bornes avant que le dernier relayeur ne fasse 7,195 kilomètres ». Une pluralité de couleurs pour un sourire commun. Quartier d’orange en main, Hélène Andrzejak et Francois Dellatre, licenciés à l’Union Sportive Douvrin Athlétisme, sont venus avant tout pour le plaisir. Elle a commencé la course en début d’année, lui est spécialiste de l’ultra-trail (trois participations au Grand Raid de La Réunion) : tous deux ont foulé l’Est de Lille en 22 minutes. « Place à la bière maintenant », sourissent-ils.
| Une médaille éco-responsable pour compléter le puzzle
Partage, bienveillance, entraide : des valeurs que Louis Grattepanche a l’intention d’incarner. Baskets New Balance aux pieds, ce Lillois, installé dans le quartier du Bois Blanc avec son frère jumeau Victor, initie depuis quatre années un projet qui lui tient à cœur. « Je voulais embarquer mes collègues du groupe Advens (entreprise de cybersécurité, ndlr) en association avec LADAPT qui m’a suivi lorsque j’étais plus jeune », souffle l’intéressé, un léger cheveu sur la langue. Atteint d’une hémiparésie droite (paralysie partielle), le titulaire d’une licence de mathématiques veut casser la barrière du handicap. Comme un signe, c’est lui qui a bouclé les derniers hectomètres en 49 minutes et 6 secondes.
Les cheveux légèrement plus grisonnants, Éric Delannoy est venu avec ses partenaires d’entraînements de l’OSM Lomme Athlétisme. « J’ai découvert la course à pied il y a 15 ans, explique le soixantenaire. J’en faisais en complément du vélo. Puis elle a pris le dessus ». Depuis, le Nordiste a multiplié les grands marathons, avec un record en 3h55 à Rome en 2014. Cologne, Porto et Paris, son préféré. « Le parcours est magnifique. C’est la plus belle ville au monde ». Il participera à celui de Fribourg l’année prochaine, avec l’objectif de passer sous les 5 heures.
Compléter la collection, c’était aussi possible dimanche. Alors que certains repartiront avec leur première médaille, d’autres pourront acquérir la dernière pièce du puzzle (voir photo ci-dessus). Six médailles pour six éditions. « Nous allons retravailler le modèle pour l’année prochaine », souffle le patron de l’évènement Didier Cauchy. Côté chronos, la Team Jean-Luc Lemire (ancien spécialiste du 3000 m steeple) a été flashé en 2h26’12 (17,32 km/h de moyenne). Les Girls, l’une des quatre équipes exclusivement féminines, ont signé une course honorable (3h11’09) avec un joli temps d’Inès Leuwers (5 km en 20’52 lors de l’avant-dernier relais). Une matinée presque trop courte.
Entre collègues, amis, familles, enfants, l’Ekiden Villeneuve d’Ascq a vibré au rythme des foulées des 3390 coureurs. Un marathon de partage et une aventure humaine avant tout. Si la nostalgie est déjà dans la tête des participants, l’année prochaine promet d’être encore plus belle.

Renaud Chevalier
Journaliste