Ce dimanche 19 octobre, l’Amicale du Val de Somme a rassemblé plus de 1600 coureurs le long de la Somme à l’occasion du Marathon d'Amiens. © Adilio Sanches

Marathon d’Amiens : Plus de 1600 coureurs au cœur de la fête

Semi-MarathonMarathon
20/10/2025 07:48

Ce dimanche 19 octobre, l’Amicale du Val de Somme a rassemblé plus de 1600 coureurs le long de la Somme à l’occasion du Marathon d’Amiens et de ses deux épreuves phares de la journée : le semi-marathon, lancé à 9h, et le marathon, disputé à partir de 13h30, proposé en individuel ou en relais par équipes de quatre.


Pas de 100 km de la Somme cette année, mais une journée entière dédiée à la course de longue durée. La grande nouveauté de cette édition a résidé dans la répartition des courses. L’an dernier, les 100 km de la Somme se sont déroulés le même jour, permettant un départ groupé des différentes distances dès la matinée. Cette fois, le semi-marathon de l’Amicale du Val de Somme et le marathon d’Amiens Métropole occupaient seuls la scène dominicale. Un changement qui, malgré une météo maussade, n’a pas entamé la motivation des participants, bien décidés à égayer un dimanche d’automne sous la grisaille.

Les engagés sur le semi-marathon ont eu la chance de s’élancer avec une météo généreuse, sans pluie ni grand soleil, mais une température adaptée, malgré un vent capricieux qui freinait parfois les ardeurs. Quelques grands noms de la Somme ont répondu présent, à commencer par Brahim Zouaoui, habitué des victoires locales, ou encore Aurélien Dassonneville, champion de France du 100 km en 2024.

Côté marathon, le scénario a tourné à l’avantage de la pluie, venue rafraîchir les organismes et compliquer la tâche des coureurs. Mais si le ciel s’est assombri, les chronos, eux, ont éclairci la journée. L’ultrafondeur Julien Nison a confirmé son statut, inscrivant un peu plus son nom dans l’histoire de l’épreuve, après sa victoire sur les 100 km en 2023.

| Le parcours propice à la performance

Autant sur le semi-marathon que sur le marathon, le tracé se voulait idéal pour les néophytes comme pour les coureurs confirmés en quête de performance. Étendu le long du canal de la Somme, le parcours, malgré deux petites côtes, restait très roulant. Les participants s’élançaient depuis une route bitumée, l’Avenue des Cygnes à proximité du Parc du Grand Marais, en direction de Camon. Pendant plus de 12 km, ils longaient le fleuve, alternant entre chemins bétonnés et portions plus souples, avant de rejoindre le fameux chemin de Halage, magnifique sentier de promenade bordé de demeures fleuries dans les hortillonnages.

Au terme de ce segment, les coureurs faisaient demi-tour et repassaient près du centre-ville, pour revenir vers le Parc du Grand Marais, où se situait la borne du 21e kilomètre, marquant le passage au semi-marathon pour les marathoniens. L’aventure se poursuivait pour eux : direction Picquigny, petite ville connue pour sa course du Château. Il leur fallait ensuite revenir sur leurs pas par le chemin de la Marine avant de franchir la ligne d’arrivée sous la halle couverte du parc du Grand Marais.

Les semi-marathoniens, eux, n’ont fait qu’un aller-retour en bord de Somme jusqu’à Picquigny. Hélène Lemay, représentante de l’US Camon et habituée du marathon, confirmait « Quand on veut battre son record, c’est parfait. » L’avis était partagé par Perrine Ysbaert, locale de l’étape et 10e du semi-marathon en 1h39 « C’était un beau parcours, et c’est motivant de croiser les autres sur l’aller-retour ! C’est vraiment très roulant. »

| Des beaux podiums sur le semi-marathon

Brahim Zouaoui s’offre la victoire en 1h11’12 au terme d’une course menée au coude à coude avec Aurélien Dassonneville, diminué par une douleur mais bien décidé à ne rien lâcher. Connaissant les qualités foncières du champion de France du 100 km, le sociétaire de l’Amicale du Val de Somme savait qu’il devrait porter son attaque dans les derniers kilomètres. C’est exactement ce qu’il a fait à deux kilomètres de la ligne d’arrivée. « Quand je mettais des à-coups, je voyais qu’il n’avait pas de vitesse. Je me suis dit que j’allais rester au chaud avec lui jusqu’aux deux derniers kilomètres, puis le faire sauter au train ». Le master sera prochainement au départ des 10 km de Houilles et de Lille, avec l’ambition de battre son record personnel, sous les 31’30.

Le vainqueur de la dernière édition des 100 km de la Somme, Aurélien Dassonneville, souffrait avant le départ d’une inflammation au niveau de la jambe. Il abordait donc la course comme un test, après deux semaines d’entraînement uniquement à vélo. Cela ne l’a pas empêché de faire tomber son record sur la distance « Au début, j’avais de bonnes sensations. On part sur du 3’15, plus vite que prévu. Mais sur le retour, avec le vent, on ralentit. Ce n’est que sur les 4-5 derniers kilomètres que mon pied m’a laissé tranquille. J’ai essayé de garder l’allure et la place. C’est déjà très bien ! ». Le podium est complété par Robin Dourlens, nouvel arrivant dans la métropole, qui bouclait ici son premier semi-marathon, accompagné de sa compagne Anaïs Maquinghen. « J’ai fait 1h12’51, exactement ce que je visais. J’ai réussi à rattraper le troisième que j’avais en ligne de mire. C’était une vraie course-poursuite jusqu’au dernier kilomètre ! »

Anne-Laure Salomon, du RCA Triathlon, s’impose en tête et franchit la ligne d’arrivée en 1h23’47. Pour seulement son deuxième semi, Anaïs Maquinghen, plus habituée des trails et des 10 km, n’a pas démérité, elle bat son record de dix minutes et franchit la ligne sans signe d’épuisement en 1h24’48. Elle s’est régalée sur « ce parcours roulant » dans la foulée de son père et entraîneur à Boulogne AC. C’était également une deuxième sur la distance pour Louisa Dezaele, qui s’entraîne pourtant seule, trois à quatre fois par semaine. Arrivée à peine cinq minutes avant le départ, elle a signé une belle troisième place en 1h30’17… tandis que son compagnon local suivait un peu plus loin derrière.

| 42,195 km et des victoires qui se sont jouées au mental

Sur le marathon, la victoire s’est jouée en 2h32’53. Une délivrance pour Julien Nison, coureur d’ultra-endurance, vainqueur des 100 km il y a deux ans en 6h39 et sélectionné l’an dernier aux Championnats du monde avec l’équipe de France, contraint de manquer l’épreuve locale. « Les quatre derniers kilomètres, c’était une bataille contre moi-même. D’habitude, ce sont des allures que je maîtrise, peut-être que j’ai fait une petite hypoglycémie, pourtant je me suis bien alimenté, ou peut-être le froid ». Mal en point comme sa femme qui a d’ailleurs dû abandonner, il termine loin de son record personnel (2h24), mais satisfait « Ce n’est pas le chrono espéré en moins de 2h30, mais je pense que personne n’a réussi le sien aujourd’hui. »

Derrière lui, le deuxième, Boris Estrine, un master 3, n’était pas venu pour courir un marathon. « Je devais juste faire une séance pour préparer la finale des 5 km de la semaine prochaine… et puis les jambes étaient bonnes. » Porté par le vent jusqu’au 32e kilomètre, il a ensuite subi sur la fin, mais garde le sourire « Avec une meilleure santé et un peu plus de densité, ça aurait pu être encore mieux ! ». Léo Crowet, habitué du podium du marathon amiénois, est venu tout droit du Nord pour décrocher une troisième place au goût de victoire. Victime d’ampoules sous les pieds dès le 30e kilomètres, il a tenu jusqu’au bout « J’ai serré les dents ! L’objectif, c’était de récupérer de Rouen que j’ai couru il y a trois semaines. C’est un de mes moins bons chronos, mais bon, on est partis trop vite. »

Chez les féminines, la victoire revient à une coureuse venue de Blois, Virginie Cochereau, première en 3h15’54. « Le marathon l’après-midi, c’était une première. Je suis hyper contente de gagner, même si c’est pas un chrono exceptionnel. » Venue avec son mari, lui aussi coureur, elle découvrait Amiens « On a choisi ce marathon pour la cathédrale, c’est notre dixième. On ne fait jamais deux fois le même ». Derrière elle, Sandra Humbert, venue du Nord, signe un record personnel malgré une fin de course compliquée. « Je suis contente, mais un peu déçue. Je suis partie trop vite et la fin a été dure avec le vent. Heureusement, il y avait mes enfants et mon mari pour m’encourager ». Gwendoline Cerouter, courageuse et lucide, a couru au mental après avoir dû s’arrêter au 15e kilomètre « Je me suis accrochée. J’ai vu des filles craquer et faut le dire, on s’alimente un peu de ça pour tenir. Je voulais faire 3h30, je fais 3h34, mais avec un arrêt, ça passe. Franchement, je n’y croyais pas du tout. C’est top ! »

| Les bénévoles, maillon essentiel des courses

C’est indéniable, sans eux, les courses sur route n’existeraient pas. Il y a ceux qui viennent ponctuellement donner un coup de main, et puis il y a les indétronables, ceux qu’on retrouve à chaque édition. Parmi eux, Marie Dubuc. Présente à tous les événements de l’Amicale du Val de Somme, soit plus de six par an, elle était une nouvelle fois au rendez-vous, un peu fatiguée, mais bien entourée, notamment de son fils, qu’elle a embarqué avec elle dans l’aventure du bénévolat. Son nom, tout le monde le connaît. Gilles, un autre bénévole, sourit « Marie, c’est la star des bénévoles ! ». Lui aussi fait partie des habitués. Coureur régulier, il tient à rendre la pareille à ceux qui, d’ordinaire, l’encouragent sur les courses.

Originaire de Reims, il gérait ce matin le flux des coureurs « Dimanche dernier, j’ai fait un semi à Reims. J’ai apprécié le travail des bénévoles, et aujourd’hui, c’est mon tour. » Il lui arrive même d’allier les deux. Au prochain événement de son club, en décembre, il sera bénévole à 7h et coureur à 10h. Mathilde Gillon, licenciée à l’Amicale du Val de Somme depuis vingt ans et membre du comité directeur, coordonne l’équipe en charge des médailles et du ravitaillement final. Elle résume parfaitement l’esprit de cette journée : « J’aime le lien avec les gens, voir leur sourire… Parce que sans bénévoles, il n’y a pas de course. L’entraide, c’est important et humainement, ça fait du bien. On en a tous besoin ». Au total, plus de 150 bénévoles ont contribué au bon déroulement de la journée.

| Du bruit pour accueillir les finisheurs

Sous la grande halle du parc, une centaine de supporters s’étaient entassés pour ovationner les finishers du marathon. Mais pour le semi-marathon, les encouragements n’étaient pas en reste. Les membres de la Brigade du kiff ne couraient pas ce dimanche, mais impossible pour eux de rester sur la touche. Cette bande d’amis d’enfance, tous coureurs à leurs heures perdues, est venue encourager l’un des leurs, pancartes colorées à la main et bonne humeur contagieuse. Présents dès le 5e kilomètre et à l’arrivée, ils ont mis l’ambiance partout où il se trouvait. Leur ami, Raphaël Viguier a vécu une édition un peu particulière, tant sur le plan humain que de la performance : « Ça fait du bien de les revoir à l’arrivée. C’est mon troisième marathon, mais la première fois avec un objectif. Je voulais faire 3h35, j’ai fait moins et c’est en partie grâce à eux ! »

Cette édition amiénoise a encore fait forte impression, malgré l’absence des 100 km de la Somme cette année. Les coureurs du marathon d’Amiens Métropole ou du semi-marathon de l’Amicale du Val de Somme ont animé les chemins de promenade de la ville par leur bravoure et leur détermination.

Retrouvez tous les résultats du marathon et semi-marathon d’Amiens.


Sabine LOEB
Journaliste

Dernières news
Pour encourager chacun à s’engager pour le climat, la Fondation PARC permet à ceux qui le souhaitent de se mobiliser avec Run For Climate.
22/10/2025 Run For Climate : Un challenge connecté et un 10 km pour « se bouger »
Semi-Marathon+1
Run For Climate : Un challenge connecté et un 10 km pour « se bouger »
Le Marathon de Cape Town 2025 annulé 90 minutes avant le départ à cause de vents violents laissant 24 000 coureurs sur la touche.
19/10/2025 Le Marathon de Cape Town 2025 annulé quelques minutes seulement avant le départ
World Majors+1
Le Marathon de Cape Town 2025 annulé quelques minutes seulement avant le départ
Marathon d'Anvers : Nicolas Saké et Loes Rönne éblouissants
19/10/2025 Marathon d’Anvers : Nicolas Saké et Loes Rönne éblouissants
Marathon+2
Marathon d’Anvers : Nicolas Saké et Loes Rönne éblouissants
Voir plus
Inscrivez-vous
à notre newsletter
Ne manquez rien de l’actualité running en vous inscrivant à notre newsletter !