Élève de l'école de cinéma EICAR à Paris pendant trois ans, Océane Magne a réalisé en 2024 un court métrage nommé « Genial Running ». Un membre de marathons.com est tombé sur ce film et sur son synopsis, où il est question de running et de génie de la bouteille. Alors, pourquoi ce film, présenté en 2025 au Nikon Film Festival ? On en a discuté avec Océane. © Genial Running

« Genial Running », ou comment trouver son superpouvoir

Interview
31/10/2025 14:06

Élève de l’école de cinéma EICAR à Paris pendant trois ans, Océane Magne a réalisé en 2024 un court métrage nommé « Genial Running ». Un rédacteur passionné de Marathons.com est tombé sur ce film et sur son synopsis, où il est question de running et de génie de la bouteille. Alors, pourquoi ce film, présenté cette année au Nikon Film Festival ? On en a discuté avec Océane.


Meg 25 ans, se force à aller courir pour répondre aux attentes de sa famille et de ses amis. Pour se booster, elle boit une boisson énergisante d’où sort un génie ! Celui-ci lui offre alors un vœu… L’ avenir de sa course va alors changer. À la lecture de ce synopsis, on était curieux d’en savoir plus sur le court métrage d’Océane Magne, jeune réalisatrice. Son film Genial Running a concouru au Nikon Festival 2025.

| Océane, avant de parler du film, pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ?

Avant de rentrer en école de cinéma, j’avais commencé une licence de biologie et une prépa. Je voulais devenir vétérinaire. J’ai toujours aimé la science, parfois en relation avec le sport. Je suis sportive depuis que j’ai 10 ans, en l’occurrence avec le badminton. Mais à la fin de ma troisième année d’études je ne trouvais plus l’énergie et la volonté pour continuer dans cette voie. Les débouchés ne me plaisaient pas. Trop bureaucratique et très axés industrie. Ce n’était pas ce que je voulais vivre. Je me suis réorienté vers ma deuxième passion, le cinéma et je suis donc rentré à l’EICAR en 2022. Je viens de finir l’école. Pendant trois ans, j’ai profité de toutes les opportunités pour apprendre et essayer de me mettre au service de cet art. Actuellement, je travaille pour une société de production. Mon environnement de travail actuel me rend très heureuse. Je vise la réalisation plus tard car transmettre ses idées et les mettre en forme avec un film, c’est ce que je veux. Mais par exemple j’apprécie beaucoup de travailler à la production, se mettre au service des idées d’un autre c’est aussi très gratifiant.

| D’où vient cette idée du scénario de « Genial Running » ?

C’est l’histoire de Meg, une jeune fille qui n’est pas super bien dans sa peau. Enfin, c’est plutôt son environnement qui lui fait ressentir qu’elle n’est pas bien. C’est mon histoire : j’ai commencé le sport par injonction sociale. Ma mère m’a fait débuter le sport en me disant « Océane tu as un peu de surpoids faudrait faire du sport ». J’ai ainsi commencé le sport non pas par plaisir mais parce qu’il le fallait. J’ai fait de la natation, de l’athlétisme, puis enfin le badminton est arrivé. C’est au club du quartier que j’ai commencé en plein air et comme j’ai ressenti un vrai plaisir, pour la première fois, j’ai pris une licence et débuté la compétition. J’y suis toujours. A travers ce film, je veux crier que personne ne doit nous dicter une conduite. Le but c’est de s’aimer soi-même, pas à travers le regard des autres.

| Meg a pourtant l’air motivée…

A travers tout le matériel qu’elle a, j’ai essayé de mettre en avant cette façon que l’on a de montrer aux autres quand on se met à une activité, à travers notamment le matériel, les goodies. Je trouve comique le fait qu’elle ne sait pas courir correctement mais elle a des équipements de pro, la totale. Ensuite il y a une évolution de sa façon de courir entre le début du film et la fin : plus il y a de gens à la suivre, plus elle court vite. A la fin du film elle court pour les bonnes raisons, pour elle-même.

« À travers ce film, je veux crier que personne ne doit nous dicter une conduite. »

Océane Magne

| Que représente le running pour vous ?

Dans mon histoire, il a une place un peu particulière, j’ai un rapport difficile avec lui (sourire). La course à pied en parallèle du badminton a toujours été un problème. Dans les stages la partie course me plaisait moins que le reste. Je dois toujours m’y « remettre » un peu et tenir dans le temps. J’aime courir derrière un volant ! Le film traite quelque chose de l’ordre de l’intime. A travers le sport, Meg essaye de mieux se connaitre, il y a une question de recherche d’identité aussi. Le regard des autres va la pousser à se poser des questions sur elle-même. Le regard des autres fait parfois mal dans la rue, on a peur d’être jugé. C’est quelque chose que j’ai vécu. Je galère à courir dehors, je n’ai aucun problème à le faire en salle. Je me sens moins scruté.

| Avez-vous autre chose à nous livrer sur la mise en scène, le scénario ?

Si vous êtes fan de cinéma, vous connaissez forcément Forrest Gump. Je voulais vraiment recréer quelque chose qui ressemblait à ce passage où il court avec énormément de gens derrière lui. Toutes ces personnes poussent Meg dans une direction inconnue.

| Quelle a été la vie de « Genial Running » ?

Le film a été initié pour le Film Nikon Festival, qui a lieu tous les ans. C’est un festival de court-métrage très spécifique. Tous les films présentés font 2’20. L’exercice c’est de réussir à condenser et concentrer tout le concept dans un temps aussi court. Je n’aime pas les films avec des cuts partout, hyper saccadés. Il fallait que l’on puisse se « poser ». C’est le défi que j’ai voulu relever. On prend le temps de s’attacher au personnage et ensuite tout s’accélère, avec ce génie complètement ubuesque. Le thème du festival l’année où j’ai concouru était les supers-pouvoirs. Le film a reçu de bons commentaires, c’était une super expérience.

| Que faites-vous depuis la fin de votre école ?

Je travaille actuellement dans une société de production et je participe à des projets bénévoles à côté. J’essaye aussi de me consacrer à l’écriture de scénarios, pour nourrir ce plaisir de raconter des histoires, de faire passer des idées. C’est vraiment ce que j’aimerais continuer à faire plus tard. Sinon comme j’ai plus de temps je vais deux fois à l’entraînement de badminton et je fais des tournois le week-end. 14 ans de pratique, j’essaye de faire fructifier les acquis !

On ne résiste pas à livrer la dernière réplique du film, inspirante : « rien ne vaut l’amour-propre  ». Ou comment trouver son superpouvoir…


Charles-Emmanuel PEAN

Charles-Emmanuel PEAN
Journaliste

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