La Baule a vibré sous le souffle des meilleurs coureurs africains et des champions français au Marathon de la Côte d’Amour 2025. © Marathon International de la Côte d'Amour/Arthur Aumond

Marathon de la Côte d’Amour : Félix Bour retrouve des couleurs à La Baule

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10/11/2025 08:54

La Baule a vibré sous le souffle des meilleurs coureurs africains et des champions français lors de la deuxième édition du Marathon de la Côte d’Amour. Evans Kipkorir a émergé en héros des 42,195 km, imposant son rythme pour s’offrir la victoire en 2h09’51, tandis que la Rennaise Amélie Sinquin signait une performance éclatante chez les femmes. Sur le semi-marathon, Félix Bour s’est fait plaisir une semaine après avoir abandonné à New York, et Lucile Mary a dominé la course féminine. Du marathon aux 5 km, la Côte d’Amour et ses 16 000 participants ont offert un festival de performances et de vitesse, célébrant autant la puissance que le plaisir de courir au bord de l’Atlantique.


La Baule a pris des airs de championnat d’Afrique de l’Est, ce dimanche. Face à l’océan, près de 7 000 engagés se sont élancés sur la deuxième édition du Marathon de la Côte d’Amour, sur un tracé roulant entre remblai baulois et Presqu’île guérandaise où près de 80 000 spectateurs sont venus se délecter tout du long. Sur la distance reine, un plateau élite en grande canne avait fait le déplacement. Les favoris ont profité d’un luxe rare avec la présence de lièvres cinq étoiles, avec Hassan Chahdi, Abderrazak Charik ou encore Duncan Perrillat, vainqueur à Rennes il y a deux semaines, pour tenir la cadence et assurer le tempo. Très vite, les coureurs kényans ont imposé leur tempo. On a senti que l’affaire se jouerait entre eux, tant les foulées semblaient aériennes face à un peloton déjà éparpillé après quelques mètres seulement.

Au terme d’un scénario animé, le jeune Evans Kipkorir, qui découvrait la distance, a surgi dans les derniers kilomètres pour remporter l’épreuve en 2h09’51. Le précédent record, 2h19’20 établi par Adrian Piticco en 2024, a volé en éclats. L’impression de facilité du vainqueur, sur le retour du Pouliguen jusqu’au casino, donnait presque l’illusion d’un footing matinal.

| Evans Kipkorir, révélation du jour

On pensait pourtant voir Absel Rutto lever les bras. Longtemps seul en tête, il avait pris les commandes dès la sortie du remblai, en abordant la côte vers le Pouliguen avec un rythme difficile à suivre. Pourtant, Kipkorir a choisi le bon moment pour remonter son compatriote, avant de filer vers l’arrivée pour s’emparer du jackpot. Il franchit la ligne en 2h09’51, Rutto doit se satisfaire de la deuxième place, et un troisième Kenyan, Davis Kiplangat (2h11’41) complète le podium d’un matin sans partage. Kenya en haut, Kenya partout, Kenya sans contestation.

Pour son premier marathon, Evans Kipkorir a mis une claque au record de l’épreuve. © Marathon International de la Côte d’Amour / Arthur Aumond

Le niveau observé donne un premier marqueur très clair pour cette épreuve encore jeune, qui s’installe en un clin d’œil parmi les rendez-vous appréciés du calendrier. Les regards des coureurs élites n’y atterrissent plus par hasard.

| Les régionaux n’ont pas couru pour rien

Au milieu de ce défilé venu des hauts plateaux pour observer la plus belle plage d’Europe, quelques tricolores se sont offert une course courageuse. Seuls dans le top 10, Guillaume Ruel (8e, 2h20’22) et Jonathan Billaud (10e, 2h27’20) ont représenté au mieux les couleurs bleu-blanc-rouge.

Derrière, la performance du jour revient à Matthias Gourgues. Milieu de peloton à l’entame, puis vite calé dans un groupe français avec Jordan Thiré et David Bernier, il a fait front avec méthode. Après le 25e kilomètre, il s’est retrouvé seul, avec l’écume du vent et l’envie de garder son tempo. La barrière symbolique des 2h30 se dérobait à l’horizon, à une cinquantaine de secondes près. Pourtant, sa 12e place reste solide, presque surprenante pour un premier 42,195 km.

Pour Matthias Gourgues, l’enjeu était aussi ailleurs. Une manière de préparer le Marathon de Paris 2026, sans pression excessive. « Je voulais prendre des informations, voir comment mon corps allait répondre », résumait-il. Quelques secondes perdues sur la fin, un peu de frustration dans la bouche, mais la satisfaction contenue d’avoir tenu l’allure presque jusqu’au bout.

| Amélie Sinquin, matinée lumineuse sur la course féminine

Chez les femmes, la Rennaise Amélie Sinquin a pris les commandes avec un plan simple : effectuer une sortie longue en vue du marathon de Valence, où l’objectif personnel sera de descendre sous les 2h40. L’idée initiale a rapidement évolué. La sensation du jour lui soufflait qu’elle pouvait jouer quelque chose de fort. Elle a suivi cette intuition et s’est offert une victoire pleine d’allant. « Je me sentais vraiment bien », glissait-elle après l’arrivée. Un premier signal positif à quelques semaines du rendez-vous ibérique. La Bretonne s’est dépêtrée sans souci d’Audrey Provost (2h48’10), loin devant la troisième Aurélie Gonzales-Bandres (2h53’50).

| Félix Bour relance la machine sur le semi

Une semaine à peine après son abandon au prestigieux Marathon de New York, Félix Bour avait besoin d’air, d’allongement, d’un cap simple pour oublier les regrets. Direction La Baule. Au menu, vingt-et-un kilomètres tout en contrôle pour se dégourdir l’esprit. Il en ressort avec une victoire maîtrisée en 1h04’39, le chrono le plus solide du jour sur le parcours partagé entre avenues et bords de mer, entre baies et presqu’île.

Sans chercher à se battre contre le temps, Bour a géré sa matinée comme un gros entraînement. Changements de rythme par-ci par-là, zones de récupération, travail d’allure. Derrière lui, la course est restée à distance. Le triathlète Martin Laurent finissait le boulot en 1h06’54. Rémi Lemercier, troisième, bouclait l’histoire en 1h09’01. Un trio français pour entourer un homme en mission : retrouver le chemin de la confiance.

Félix Bour peut avoir le smile après avoir dominé le semi à La Baule. © Marathon International de la Côte d’Amour / Arthur Aumond

Dans un coin de la tête de Félix Bour, une date : le marathon de Valence, le 7 décembre. Il y avait signé un record personnel deux ans plus tôt en 2h06’46. Sa présence reste en suspens. « Cela va dépendre de la semaine qui arrive. Si je tiens le programme prévu, l’option devient réelle. Si la fatigue persiste, ce sera plus difficile », avançait-il, lucide, entre satisfaction et prudence.

Chez les femmes, Lucile Mary s’est imposée en 1h18’43, une performance qui lui permet de marquer les esprits. Corinne Herbreteau et Ophélie Lecomte complètent le podium, respectivement en 1h21’50 et 1h22’55, montrant que la France a de quoi être fière sur la distance.

| Le rythme fut intense lors du 10 bornes

Sur le 10 km masculin, Elie Combat a mis tout le monde d’accord en franchissant la ligne en 30’41. Aurélien Gaboriau (31’54) et Clément Desnoes (32’11) ont pris place sur la boîte, avec un trio qui a su maintenir une allure soutenue du départ à l’arrivée. Chez les femmes, Agathe Maupoux s’est imposée en 39’20, devant Anna Gerke (39’57) et Bénédicte Garlatti (40’37). Trois chronos sous les 41 minutes qui témoignent d’une belle densité et d’un niveau élevé sur cette distance courte mais exigeante.

| L’explosivité et vitesse sur le 5 km

Le 5 km a finalement offert un spectacle rapide et nerveux. Thomas Peigne a mené la danse chez les hommes avec un chrono de 15’08, suivi de près par George Bazley et Renaud Vincent, tous deux chronométrés en 15’36. Une bagarre jusqu’au dernier mètre qui a tenu le public en haleine. Côté dames, Elise Audouin a pris le dessus en 17’12, devançant Léa Roy (17’40) et Maëlys Le Roy (18’23). Des performances rapides et percutantes qui ont transformé ces 5 km en véritable sprint stratégique.

Retrouvez tous les résultats de l’édition 2025 du Marathon de la Côte d’Amour


Dorian VUILLET
Journaliste

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