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Damien Monier, du cyclisme professionnel à la course à pied : « J’ai trouvé beaucoup de similitudes dans le dépassement de soi »

Interview
14/05/2025 23:33

Coureur cycliste professionnel pendant près de vingt ans, aujourd’hui coureur à pied passionné et performant, le sport de haut niveau a toujours animé l’Auvergnat Damien Monier. L’ex-poulain de la formation Cofidis incarne parfaitement l’abnégation et le courage propre aux athlètes d’élite. De ses débuts difficiles dans le cyclisme à sa participation aux trois grands tours et à la victoire de la 17ème étape du Giro en 2010 jusqu’à ses premiers pas en course à pied en 2020, l’histoire de Damien Monier est terriblement fascinante et inspirante.

Les 5 chiffres clés de Damien Monier

  • 1 victoire d’étape sur un Grand Tour
    Giro 2010 – 17ᵉ étape à Peio Terme : son plus grand fait d’armes.
  • 19 ans de carrière professionnelle
    De 2004 à 2022, dont 10 ans en France (Cofidis) et 9 ans au Japon.
  • 3 titres de champion de France de poursuite
    2003 (espoirs), 2005 et 2008 (élite), une reconnaissance sur piste au niveau national. Une 8ème place aux Championnats du Monde de poursuite individuelle en 2008.
  • 1 participation au Tour de France, 2 au Giro, 2 à la Vuelta
    2010 : une expérience marquante dans la plus grande course du monde.
  • 1 victoire au classement général – Tour international
    Tour de la Guadeloupe 2016 : victoire finale + victoire sur le contre-la-montre.

« Petit, j’avais un rêve : devenir footballeur professionnel, comme beaucoup de garçons », rigole Damien Monier. Celui qui est né à Clermont-Ferrand a rapidement compris qu’il ne deviendrait pas une star du ballon rond. Qu’importe, l’obstiné trouvera un autre chemin pour atteindre le sport professionnel. « J’ai voulu m’investir dans un sport beaucoup plus individuel, où ma réussite ne dépendrait uniquement que de moi-même. Je ne voulais pas non plus d’un sport en un contre un non comme le tennis, parce que je n’aime pas vraiment perdre non plus, ça m’aurait vite gonflé. » C’est ainsi que l’Auvergnat se dirige vers le vélo, parce que c’est un milieu où il y a « un gars qui gagne une course, et 199 qui perdent. » L’athlète pense ainsi pouvoir gagner des compétitions, monter les échelons, et donc atteindre le plus haut niveau. Le futur est en marche, le passé de footballeur est enterré, le cycliste est né. Le sportif prend sa première licence au Vélo Club Riomois, « tard, très très tard », à 17 ans, en catégorie junior 1.

Le jeune rouleur-grimpeur démontre beaucoup de talent. L’actuel président du VCR, Frédéric Champion, lui propose de participer aux Championnats de France de poursuite individuelle. Le compétiteur s’essaie au vélo de piste sur l’anneau en béton de Clermont-Ferrand, l’actuelle piste d’athlétisme Philippe Marcombes. « C’était flippant au début, puis au bout d’un moment j’ai trouvé ça marrant. J’ai gagné les Championnats d’Auvergne, puis je me suis rendu aux Championnats de France à Hyères. C’était la première fois que je roulais sur une vraie piste, ça allait très vite, les sensations étaient complètement différentes de ce que j’avais connu, » explique l’intéressé. Ce jour-là, le néophyte est sacré vice-champion de France. Quelques années plus tard, en 2006, le coureur longiligne s’illustre avec une 8ème place de la poursuite individuelle des Championnats du Monde sur piste (Bordeaux.) Un coup de pédale de plus vers la reconnaissance, même si la route est encore longue et semée d’obstacles.

« Fred Champion connaissait bien le mécanicien de Cofidis qui avait une grosse équipe de piste à l’époque. Il lui a demandé si c’était possible de me prêter une paire de roues. Le mécanicien lui a répondu que c’était possible, si je me qualifiais aux demi-finales puis à la finale, ce que j’ai fait. » De quoi susciter l’intérêt de l’équipe pour le phénomène, qui le félicite de sa 2ème place acquise sans réelle expérience. « Ils m’ont encouragé à continuer, en me disant qu’ils allaient surveiller mes résultats et pourquoi pas me proposer des contacts un peu plus poussés si je continuais. La même année, j’ai eu la bonne idée de remporter le Championnat de France contre-la-montre espoirs. » Fin 2003, le triple champion de France de poursuite espoir entre « à la Cof’ » comme stagiaire avant de commencer véritablement sa carrière professionnelle en 2004.

| Un début de carrière épineux et la consécration au sommet

Aux prémices de sa carrière de cycliste, Damien Monier excelle dans les épreuves de contre-la-montre, mais moins dans les courses en lignes. « J’étais tout jeune dans le vélo, je ne m’entraînais pas beaucoup, il me fallait du temps pour apprendre sans me cramer non plus. J’avais du mal dans les courses en ligne parce que j’étais avec des gars qui s’entraînaient énormément. Je ne roulais qu’une à deux fois par semaine, avec les courses le week-end, donc je n’avais pas leur niveau », met en lumière l’athlète d’1m88. A cette époque, son but était d’arriver à terminer les compétitions, parce que la différence de niveau entre les amateurs et les professionnels est énorme. « Sur quarante jours de course, si j’en finissais cinq c’était un exploit. Ça a été très difficile pendant 2 ans. »

Il en faut plus pour décourager le dur au mal. Les premiers entraîneurs de l’équipe Cofidis sont recrutés, ce qui permet au talent de bénéficier d’un plan d’entraînement professionnel. Les kilomètres s’enchaînent, Damien Monier roule alors 30 000 km par an, soit 25h de tours de pédales hebdomadaires. Le nouveau manager de Cofidis lui accorde sa confiance et le fait signer pour une 3ème année. Le surnommé « Momonne » dans le peloton « prend le pli », « commence à pouvoir bosser pour l’équipe », et à performer au bout de la 5ème année au sein de la formation. Puis, tout s’enchaîne, et le cycliste se retrouve au départ des plus prestigieuses courses du monde, à l’image des trois grands tours. Le rêve de tout mordu de cyclisme. D’abord la Vuelta, « pour prendre de la caisse et passer un cap », puis le Giro, de nouveau le Tour d’Espagne, le Tour d’Italie et enfin, le Tour de France.

« Sur quarante jours de course, si j’en finissais cinq c’était un exploit. Ça a été très difficile pendant 2 ans »

Damien Monier

Le besogneux connaît sa première et sa plus belle victoire de sa carrière professionnelle, à 27 ans, en s’imposant sur la 17ème étape du Giro en 2010. Une émotion indescriptible, la récompense de plusieurs années de doutes et d’investissement total. Au sommet, le vainqueur enchaîne avec le Tour de France où le coéquipier en rouge et blanc se classera 71ème (20ème à une semaine de la fin.) « En deux ans j’ai fait les trois grands tours, mais l’enchaînement m’a coûté ma carrière chez Cofidis. » L’année suivante, le gagnant du Tour de Guadeloupe est contraint de faire une saison blanche. Deux chutes lors du Tour de France et un enchaînement chargé ne permettent pas au professionnel de bien récupérer. Quelque chose cloche, la fatigue est de plus en plus importante, l’équipe le met au repos. « J’avais contracté une bactérie dans l’estomac, qui m’a mis complètement à plat. Il m’a fallu un an pour comprendre ce que j’avais. J’ai dû me soigner avec des régimes stricts, sans gluten, sans lactose, sans agrumes », se souvient le discret Auvergnat.

| Un accident destructeur

Damien Monier se remet sur pied en début d’année suivante, avec beaucoup de motivation, une forme ascendante et un stage en Espagne prometteur. « En rentrant de stage, à mon retour à Clermont, j’ai sorti le vélo pour m’entraîner. Une voiture m’a coupé la route, j’ai tapé tête première dans la carrosserie. » Le verdict est lourd pour l’accidenté : fracture de la mâchoire, du nez, de l’orbite, avec des dents cassées et un traumatisme crânien. Deux opérations se suivent pour réparer les dégâts, le personnel médical lui annonce que deux mois d’hôpital l’attendent.

« Je leur ai répondu que j’avais un contrat à renouveler, une saison à courir et donc que je ne pouvais pas rester hospitalisé deux mois. Au bout d’une semaine j’étais déjà en train de tourner autour de l’hôpital à pied avec ma perfusion à la main pour pouvoir me remettre en route. J’ai signé une décharge et je suis sorti au bout de moins de deux semaines », détaille le cycliste. Aussitôt rentré, l’acharné se remet en selle, sur son home traineur. « Je ne voulais pas perdre de temps », se justifie le champion. « J’avais une sonde nasale pour pouvoir manger parce que je ne pouvais pas utiliser ma mâchoire à cause de la fracture. Je ne mangeais que des yaourts pendant un mois, et je pédalais quand même. C’est ça le mental du sportif de haut niveau, ça peut aller jusqu’à ce niveau là. »

© Alanis Duc

Sa discipline et son courage ne suffisent pas, après que ce dernier effleure l’espoir de voir son contrat avec Cofidis reconduit. Le manager de l’équipe qui avait exprimé son souhait de le garder est remplacé, avec lui, la possibilité de continuer dans la formation. Damien Monier est contraint de signer dans une équipe japonaise, Bridgestone Anchor, où il restera de 2013 à 2017. Puis, il finira sa carrière avec l’équipe Aisan Racing de 2018 à 2022. « C’est difficile à gérer, ce genre d’épreuve. Deux ans auparavant, j’étais le roi du monde, avec ma victoire d’étape. Beaucoup d’équipes me faisaient les yeux doux. Deux ans après, je me retrouve à courir au Japon, dans l’anonymat total. C’est la cruauté du haut niveau », conclut amèrement le Clermontois.

| Une nouvelle vie après le cyclisme professionnel

« Momonne » met un terme à sa carrière de cycliste professionnel fin 2022. En 2020, le Covid met nos sociétés à l’arrêt avec les nombreuses restrictions de circulation. Le besogneux ne peut plus rouler librement. « J’ai essayé de mettre les baskets et de courir, ça m’a tout de suite plu », sourit le néophyte. « Dans mes dernières années de pro, ça me grattait beaucoup d’essayer. J’y suis tombé dedans tardivement, ça m’attirait énormément de voir tous ces Kenyans à la télé sur marathon. J’ai voulu essayer, c’est deux sports différents en terme de temps et de distance, mais j’ai trouvé beaucoup de similitudes dans la manière de s’entraîner et dans le dépassement de soi. »

Damien Monier s’inscrit à la première course autour de Clermont qui s’ouvre après le Covid. « Au bout de cinq mois de course, à raison de trois, quatre sorties par semaine, et tous les jours en vacances, j’ai voulu essayer le Trail des Volcans. » Un 10 km et un 25 km sont inscrits au programme. « Pour commencer, comme tout bon cycliste qui se respecte, j’ai voulu bourriner, donc j’ai choisi le 25 km ! »

Le coureur solitaire coupe la ligne à la 2ème place, un « pas trop mauvais résultat pour commencer », avec « beaucoup de plaisir pris. » Sa motivation digne d’un jeune cadet le pousse à retenter l’expérience sur plusieurs trails, un semi-marathon et la mythique Marvejols Mende avant d’être rattrapé par ses premières blessures. L’ex-cycliste parvient à courir deux mois, avant de stopper trois mois, coincé dans un cycle infernal d’arrêts forcés pendant deux ans. L’entraînement croisé devient son allié « pour faire du volume », parce que les douleurs se manifestaient au bout d’une cinquantaine de kilomètres à pied par semaine.

| Une licence dans un club d’athlétisme

Ses aptitudes pour la course à pied ne passent pas inaperçues dans le département du Puy-de-Dôme. Il n’en faut pas plus pour l’entraîneur Cyrille Merle, ancien coureur de niveau national, pour mettre le grappin sur l’athlète au profil atypique. « En général, je ne me trompe pas trop sur le potentiel des coureurs », souligne le coach. « Je voyais souvent Damien dans les résultats, et j’ai été frappé par ses remarquables 1h22 réalisés à Marvejols Mende alors qu’il n’était pas licencié et qu’il débutait. J’ai souhaité lui proposer un challenge, celui de rejoindre le groupe Victory Track Club que j’encadre avec Badredine Zioini (international Français, sélectionné une dizaine de fois en Equipe de France sur cross et piste.) » Cyrille Merle est frappé par « sa caisse énorme » et son « gros potentiel. »

Damien Monier, d’abord un peu réticent se laisse convaincre par les nombreuses sollicitations du coach et prend finalement sa licence au Clermont Auvergne Athlétisme en 2021, sans vraiment savoir s’il allait mettre un terme ou non à sa carrière de cycliste. Ses entraîneurs apprécient son côté « pro, carré, sans prise de tête non plus », mais aussi le fait qu’il soit « facile à entraîner, et qu’il n’hésite pas à faire part de son ressenti et à écouter son corps. »

Cyrille Merle convainc le débutant de s’aligner sur cross, mais se heurte aux réticences de l’ancien roi de la route, qui avait « horreur des cyclo-cross. » « Je ne voulais pas du tout essayer, j’avais l’image du cyclo-cross avec le vélo entre les jambes qui m’embêtait plus qu’autre chose. Je suis arrivé à mon premier cross, à Beaumont, avec mes chaussures de trail, à la stupéfaction de Cyrille. Je lui ai dit que je n’avais pas de pointes parce que je pensais que ça n’allait pas me plaire. Finalement, j’ai vraiment adoré, j’ai trouvé ça très amusant », rigole le membre de la Victory Track Club.

Damien Monier n’a pas perdu le goût de l’effort et de cette volonté de se frotter aux meilleurs, ce qui le pousse à questionner son coach sur les favoris de la course. « Il avait désigné deux, trois personnes puis un gars au tee-shirt orange fluo, en me disant, que je ne devais pas le suivre parce qu’il était un niveau au dessus. Mais moi, il ne faut pas me dire ça, je me suis dit que ce que j’avais à faire c’était essayer de le suivre. Ce que j’ai fait, je l’avais joué à la cycliste en restant dans sa foulée et je l’avais attaqué sur la fin de course après être resté à l’abri tout le long. Ce n’était pas super de ma part, c’était mon premier cross, j’espère qu’il me l’a pardonné. »

Une mental, un dépassement de soi et une humilité qu’il tire de ses années de professionnel. « Un coureur pro, c’est 50 % de jambes et 50 % de mental. Il faut avoir un mental d’acier, se débrouiller, apprendre à gérer son stress pour performer dans le sport au plus haut niveau », estime le passionné qui assure que cette manière de penser est un vrai moteur non seulement dans le sport, mais aussi dans la vie en général, par exemple dans un métier.

| Un emploi dans sa toute première équipe, la Cofidis

Les blessures ont arrêtées d’harceler Damien Monier depuis deux ans. Aujourd’hui, celui qui court entre 100 et 120 km par semaine compose avec un travail d’assistant et de masseur dans sa première équipe, Cofidis, mais aussi avec sa vie de famille. « Ce n’est pas un volume énorme non plus, mais je vais sur mes 43 ans, donc je suis obligé de ne pas trop en faire », concède ce dernier. En vacation pour Cofidis, parce que sa femme « travaille beaucoup », et que sa fille de 16 ans est très investie dans des études « de haut niveau », le crossman enchaîne les contrats de 180 jours par an pour l’équipe. L’athlète est toujours en déplacement, des quatre coins de la France à ceux de l’Europe.

« Un coureur pro, c’est 50 % de jambes et 50 % de mental. Il faut avoir un mental d’acier, se débrouiller, apprendre à gérer son stress pour performer dans le sport au plus haut niveau. »

Damien Monier

« Je fais mon maximum pour aider ma fille à atteindre ses ambitions dans les études, elle vise HEC à Paris. En plus de cela, je m’occupe de la maison, du jardin, du chien, et de mon travail où j’accompagne les coureurs de la Cofidis, hommes et femmes. Je suis leurs aventures, mais de l’autre côté de la barrière maintenant » sourit celui qui est connu pour son tempérament calme. L’Auvergnat se décrit comme une « sorte de nounou du coureur », où son rôle est de tout faire pour que les athlètes soient dans les meilleures conditions pour performer. Damien Monier connaît mieux que personne les besoins spécifiques des athlètes d’élites. Un mode de vie qu’il continue de cultiver avec sa nouvelle passion, la course à pied.

| Passion cross…. mais aussi route

L’ex-coureur et le cross, c’est une grande histoire d’amour. Depuis 2022, le crossman n’en loupe pas une saison, qu’il s’agisse de cross locaux ou du traditionnel circuit quart de finale, demi-finales et Championnats de France. En 2023, pour ses premiers grands championnats nationaux dans les labours, le licencié du Clermont Auvergne Athlétisme s’octroie une prometteuse 18ème place chez les masters, à Carhaix, « une expérience de dingue, que ce soit pour le vélo ou la course, les Bretons sont les meilleurs pour mettre de l’ambiance. »

L’année suivante, au grand rendez-vous national dans les labours à Le Garric, le passionné s’offre une 8ème place, en plus d’un nouveau record personnel sur route en 30’53. Le coureur récidive en 2025 sur l’hippodrome de Challans, où il se classe 15ème. Cet hiver, sa polyvalence a de nouveau sidéré, avec une toute première expérience sur semi-marathon bouclée en 1h08’6 à Berlin, suivie d’un incroyable 1h07’17 à Annecy deux semaines plus tard.

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Cross ou route, plat ou vallonné, long ou court, l’athlète a du mal à déterminer ses préférence, tant l’univers de la course à pied lui plaît. Le trail l’attire aussi, histoire de revenir « à ses premiers amours », mais les saisons sont déjà bien chargées, « il y a toujours une course sur route à préparer. » Physiquement, Damien Monier a changé, il ne peut plus autant compter qu’avant sur sa « musculature de cycliste », qui constituait un avantage conséquent dans les terrains de type trail. « A mes débuts, j’étais vraiment fort dans les bosses, maintenant mes cuisses ont fondu de manière impressionnante. Je suis plus léger que pendant mes années vélo, je sens que je n’ai plus la puissance de mes premières années en course à pied. »

Si une discipline le fascine plus que tout, c’est bien les cross et leur ambiance unique. « Dans les cross ce que j’aime, c’est mettre les pointes, avoir les pieds dans la boue, le départ à bloc, ça ressemble au 10km, c’est la baston, il ne fait pas beau, c’est l’enfer. La boue ne me dérange pas, j’avais horreur de me mouiller à vélo, mais pour un cross, ça ne me dérange pas plus que ça. » L’ex professionnel rapproche le cross ou le 10 km à un contre-la-montre, mais où « tout le monde part en même temps, sans stratégie, sans énorme attaque mais avec un rythme au train. » Un type d’effort qui lui rappelle le cyclisme. « C’est ce que j’aimais bien dans le vélo, quand on montait les cols et que ça commençait à sauter par l’arrière, c’est satisfaisant de voir le groupe s’égrener quand tu es toujours là », s’amuse l’expert.

Celui qui estime « ne pas être très rapide » s’est découvert cette année un attrait pour les distances plus longues, les efforts « de type seuil. » « J’adore la prépa semi, et probablement marathon. Je trouve ça plus sympa qu’une prépa 10 km ou cross avec de la VMA, de la piste à gogo, où ça va vite, trop vite pour moi. J’adore ces épreuves mais je déteste la prépa. Pour suivre les meilleurs, je suis obligé de me mettre la misère à l’entraînement. »

| Le record du monde du marathon des anciens cyclistes

L’obstiné, « éternel insatisfait » a dans la tête plusieurs chronos et objectifs pour ses prochaines années en course à pied. A commencer par abaisser sa marque sur semi, en dessous des 1h07. Puis pourquoi pas le mythique moins de 30 minutes sur 10 km, son « rêve ultime », où il lui reste encore « beaucoup de travail. » Le père de famille a déjà goûté à son premier podium national, en M1, avec une médaille d’argent aux Championnats de France de 10 km à Roanne en 2024, à une dizaine secondes de l’or. « J’ai sûrement encore un ou deux ans pour performer, le temps m’est compté. Je pense que je suis au sommet de ce que j’arrive à faire », ajoute l’intéressé.

Pourtant, un record du monde étonnant lui fait de l’œil, celui du record du monde du marathon des anciens cyclistes. Damien Monier n’en avait jamais entendu parler jusqu’à un récent stage en Sierra Nevada où il accompagnait l’équipe Cofidis. « Je massais un cycliste espagnol qui adore la course à pied et il m’a parlé de ce record que je ne connaissais pas du tout. Je lui ai demandé plus d’infos et le lendemain, sur la table de massage, il m’a tout sorti tous les chronos et les classements des ex-cyclistes. Le détenteur est un professionnel italien peu connu, qui a fait 2h26’26 en 2007. Il y a aussi le Français Jérôme Ciotti, en 2h28, puis un de mes anciens coéquipiers espagnol de la Cofidis, Daniel Atienza en 2h29… Ça serait un super objectif d’aller casser cette barre et de dépoussiérer ce record. Je suis en réflexion pour voir ce qui est faisable, pour l’instant ce n’est qu’à l’étape de projet. »

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