© London Marathon

« La course comme mode de vie », Julie Garnier, entourée de sa bienveillante communauté, nous donne les clés

Interview
19/05/2025 15:57

Julie Garnier (@Julie_gnr), passionnée de course à pied, s’est emparée de la sphère numérique pour partager son expérience à travers son parcours sportif. Dotée d’une pointe de vitesse depuis son plus jeune âge, l’actuelle routarde et traileuse est reconnaissable à ses lunettes de vitesse aux branches roses. De sorties les jours où le soleil tape, elles protègent le visage lumineux de Julie, souriante même quand le ciel se voile, et la vie se durcit.


| Un record personnel au marathon de Londres

« J’ai fait mon premier marathon de manière imprévue, à Londres, en 2022. J’ai été chanceuse de gagner le dossard. À cette époque-là, je n’avais pas du tout la prépa adaptée. Je l’ai fait pour le plaisir, comme le Marathon pour Tous à Paris cet été », raconte Julie lorsque celle-ci retrace son parcours de marathonienne jusqu’à ce jour. Aujourd’hui, elle vient d’achever son deuxième Marathon de Londres, mais cette fois en 2h56. Un chrono mérité, de bonne augure pour la suite. « Six semaines avant le départ, j’ai eu l’opportunité d’avoir un dossard grâce à New Balance, donc je me suis préparée un peu plus que les autres fois. Même si ce n’était pas non plus une énorme prépa, car j’étais vraiment concentrée sur le 10 km tout l’hiver. Après, j’ai quand même la base, le volume. Je m’entraîne au moins 6 fois par semaine. » L’ambassadrice New Balance n’a pas dit son dernier mot. Pourquoi ne pas faire encore descendre le chrono ? « À la base, j’ai très envie de faire Valence à la fin de l’année, mais je suis encore jeune et je me dis que j’ai le temps. Ça fait un peu tôt d’enchaîner tous ces marathons. J’hésite car si je le fais, j’aimerais faire une vraie prépa de 12 semaines minimum. »

« Je ne me définis pas que par la création de contenu. Ma priorité, c’est d’abord d’être athlète, et si le reste roule, tant mieux, mais c’est en second plan. »

Julie Garnier

Souvent invitée par des marques sur des événements running ou trail, Julie mesure la chance qu’elle a. Pas de pression de la performance, et pourtant, elle se place régulièrement parmi les meilleures, avec des temps impressionnants : 2h56 sur marathon et 36’56 sur 10 km. L’influenceuse n’est pas élite, mais pas amatrice non plus. Pour faire vibrer sa communauté, elle s’engage à se filmer pendant les courses. « Je me suis filmée pendant tout le marathon, chose que je n’aurais peut-être pas fait si je n’étais pas là en tant que créatrice de contenus. J’aime bien, même si ça prend de l’énergie parce qu’il faut penser à sortir son téléphone, se filmer » explique-t-elle. Et de préciser : « Je ne me définis pas que par la création de contenu. Ma priorité, c’est d’abord d’être athlète, et si le reste roule, tant mieux, mais c’est en second plan. »

| Créer du contenu et rencontrer sa communauté : un mode de vie qu’elle apprécie

Depuis trois ans, la vie de Julie a pris une tournure différente. Transparente, elle gère une communauté de plus de 40 000 personnes. Un mode de vie, pas comme les autres : « C’est moi qui ai décidé de poster ma vie sur Instagram. Si j’en ai marre, j’arrête parce que je ne dois rien à personne. Il y a forcément des moments où c’est plus difficile à gérer. Quand c’est le cas, je coupe mon téléphone. Ça prend beaucoup de temps, c’est plusieurs heures par jour, mais ça vaut le coup. Il y a plein de gens qui m’envoient des photos de leurs courses, des remerciements… C’est vraiment trop bien ! J’aime motiver les gens et les aider, leur donner des conseils. » Même si elle ne dirait pas non à un peu plus de visibilité, Julie reste très attachée à sa communauté à taille humaine et elle répond « à tout le monde, dans la mesure du possible ».

Installée entre l’Essonne (91) et le Sud de la France, la vadrouilleuse prépare avec son compagnon un projet inédit : partir à la rencontre de sa communauté à travers la France. « Jusqu’à présent, j’ai organisé des événements seulement à Paris, sur les quais, ou ailleurs dans la ville. Plusieurs groupes d’allure se formaient selon les niveaux. C’était l’occasion de discuter, de partager, de faire connaissance. Et surtout, eux aussi ont créé des affinités entre eux. Certains continuent de courir ensemble, et j’en ai même recroisés sur des compétitions ! » Mais elle veut désormais élargir le concept. « Il y a plein de monde un peu partout en France. J’aimerais aller de ville en ville pour proposer des footings collectifs. L’idée serait de trouver une marque qui me sponsorise, au moins pour les trajets ou le matériel. Seule, je ne pourrai pas tout financer. Mais avec un coup de pouce, ce projet peut vraiment voir le jour. »

© @julie_gnr

| Courir, se relever, performer, partager : à plein régime dans la vie de Julie

L’ancienne pensionnaire du Stade Olympique Arlésien, puis de l’AS Meudon, n’a pas renouvelé sa licence cette année. Une manière de s’offrir une saison à son rythme, sans en faire trop : « Je m’épanouis tellement. J’aime toutes les disciplines de la course, la route, le trail et la piste. J’ai essayé de tout faire, battre mes records sur route, en même temps que je préparais les cross. Je n’ai pas pris le temps de récupérer et je me suis blessée. Il faut faire des choix. En privilégiant la route, j’ai réussi à diminuer mon chrono sur 10 km ! » Solitaire dans sa pratique, Julie s’entraîne au gré de son emploi du temps. À distance, son entraîneur lui envoie ses séances qu’elle fait avec régularité malgré sa vie à 100 à l’heure. « Le dimanche, je reçois mon planning de la semaine. Je le cale un peu comme je peux. Pour arriver à ce niveau, je pense qu’il faut être accompagné par une structure ou un entraîneur. C’est sûr que si j’étais en groupe, je progresserais encore plus vite. Mais avec mon rythme de vie, c’est impossible. Parfois, je vais m’entraîner à 22h, ou 5h du mat. »

À l’écoute de son corps, la sudiste se méfie des blessures qui ont perturbé son quotidien l’année dernière. Galvanisée par les échéances, elle avait laissé trainer deux mois durant sa douleur. « Toute ma saison de cross, je boitais. Je me disais que ça allait passer. Finalement, j’ai dû renoncer aux Championnats de France. Soit j’arrêtais, soit je me fracturais vraiment les tibias. J’ai dit stop. » Sa solution : Écouter son corps avant tout. « Quand tu cours depuis longtemps, tu connais mieux ton corps qu’un médecin que tu n’as jamais vu. J’avais déjà eu des périostites, deux fractures de fatigue… Je savais qu’il n’y aurait pas de miracle. J’ai pris mon mal en patience. Et avec mon entraîneur, on a fait en sorte que je reste active sans empirer ma blessure. » Comme beaucoup de sportifs, Julie a tiré des leçons précieuses de cette blessure, qu’elle partage volontiers : « Il vaut mieux attendre deux semaines que perdre six mois. Et quand on revient, il ne faut pas se précipiter à faire une heure de footing. Prendre le temps de reconstruire les bases. C’est comme une maison : on ne construit pas le toit avant les fondations. » Pour éviter une énième blessure, Julie apporte une attention particulière à son alimentation, essentielle pour sa santé. « Surtout, bien manger. Moi, je mangeais beaucoup. Mais, pas assez de protéines, ce qui m’a joué des tours. »

De retour sur le bitume, la routarde était mieux préparée que jamais. Pour ne pas céder à la tentation, elle s’était attelée à un programme bien ficelé : « J’ai fait de l’elliptique et du vélo pendant toute ma période d’arrêt. Beaucoup de VMA et de seuil. Au niveau cardio, j’ai donc continué en achetant un vélo bas de gamme, et en recevant un home trainer pour Noël. Et en plus, j’ai introduit la musculation là où avant ce n’était pas le cas. J’ai pris un abonnement à la salle après avoir profité de tous les essais gratuits. C’est devenu mes 30€ les mieux investis de l’année ! Il faut avoir un corps assez musclé pour enchaîner les kilomètres et supporter la charge. » Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Ce proverbe résume parfaitement le parcours de Julie, qui a repris la course progressivement et a rapidement retrouvé son niveau. On ne l’y reprendra pas : elle a appris à ne plus forcer sur son corps endolori. La morale de cette histoire en est la preuve. « Ma blessure a été bénéfique », confie-t-elle.

| L’amour de la course à pied, une histoire qui dure

13 ans que Julie a chaussé pour la première fois ses baskets lors du cross du collège, où elle montait sur le podium. Depuis, elle ne les a jamais quittées. Courir dans la boue, cette activité fascinante pour elle, ne l’était pas pour ses proches. « Dans ma famille, il n’y a pas grand monde qui court. Je suis même la seule », raconte-t-elle. « Je faisais du 400 m et du 800 m, car mon entraîneur trouvait que j’avais un potentiel en vitesse. Mais moi, je lui répétais sans cesse que je voulais faire du long ! Il avait raison, j’étais rapide, ce qui est assez inné. » Seule coureuse toujours active dans sa famille, Julie a découvert qu’elle partageait pourtant ce goût rare avec un autre membre bien particulier : « Lorsque j’étais plus jeune, mon grand-père m’a raconté son histoire. J’ai appris que lui aussi courait à l’époque, qu’il avait même fréquenté Colette Besson, une championne olympique. Par la suite, il a eu un grave accident de voiture à 16 ans, juste avant les Championnats de France de cross. Depuis ce jour-là, il est handicapé. Il n’a plus jamais recouru. Après de longues années sans pouvoir marcher, maintenant, il remarche. C’est son expérience qui m’a motivée à faire des cross et portée jusqu’aux Championnats de France. C’était déjà une passion, mais ça l’est restée. Maintenant, c’est vraiment un mode de vie. Je ne saurais même pas décrire pourquoi. C’est naturel », s’exclame-t-elle sur le ton à la fois assuré et apaisé de celles qui savent qu’elles ont trouvé ce qui fait les vibrer.

« C’est à ma communauté, majoritairement féminine, que je tiens à dire merci. C’est vraiment ça que je voulais créer avec les réseaux. Je suis tellement contente ! »

Julie Garnier

Avec son grand sourire, Julie s’élancera sur un parcours de 20 à 25 km lors de la MaXi-Race à Annecy le 31 mai prochain. Ce sera sa première expérience en relais, entourée d’une équipe. Le 14 juin, la spécialiste du bitume quittera la route pour participer au Trail du Saint-Jacques by UTMB.

Touchante, Julie laisse les mots parler d’eux-mêmes : « Je n’aurais jamais imaginé que je serais là aujourd’hui. Je suis hyper reconnaissante. » Inspirante, ce qu’elle donne, elle le reçoit de manière décuplée : « C’est à ma communauté, majoritairement féminine, que je tiens à dire merci. C’est vraiment ça que je voulais créer avec les réseaux. Je suis tellement contente ! »


Spontanée, Julie a réussi à relever le défi : devenir influente tout en restant accessible, et surtout, transmettre sa joie de vivre, afin que d’autres puissent s’épanouir à leur tour dans son sillage. La mission suit son cours… Elle voulait partager sa passion, elle a construit bien plus : un mouvement plein de promesses !

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