Des grands rendez-vous à l'instar des Foulées de l’éléphant aux Glow Runs façon dancefloor, en passant par des courses et ekiden plus discrets en pleine nature, les courses à pied nocturnes gagnent du terrain. Moins codifiées, plus libres dans leur format et souvent empreintes d’une ambiance festive, elles séduisent un public toujours plus large, en quête d’une autre manière de courir : un peu plus loin du chrono, un peu plus proche des sensations. Tour d’horizon d’un phénomène qui ne ronfle jamais. © OC SPORT

Course nocturne : pourquoi tout le monde veut courir quand tout le monde dort ?

Marathon
22/07/2025 20:37

Des grands rendez-vous à l’instar des Foulées de l’éléphant aux Glow Runs façon dancefloor, en passant par des courses et ekiden plus discrets en pleine nature, les courses à pied nocturnes gagnent du terrain. Moins codifiées, plus libres dans leur format et souvent empreintes d’une ambiance festive, elles séduisent un public toujours plus large, en quête d’une autre manière de courir : un peu plus loin du chrono, un peu plus proche des sensations. Tour d’horizon d’un phénomène qui ne ronfle jamais.


Il est tard. Parfois 21 heures, minuit, ou même bien après. Tandis que les rideaux de fer se ferment dans les villes et que la campagne plonge dans le silence, les plus téméraires sortent s’échauffer. Frontales vissées sur le front, lacets des baskets bien serrées, ils s’élancent dans la nuit. De plus en plus nombreux à préférer l’obscurité à la lumière crue du jour, ces coureurs n’attendent pas le lever du soleil pour s’aligner sur la ligne de départ. Courses urbaines fluo, trails semi-sauvages, ekiden entre potes ou 10 kilomètres dans les ruelles encore tièdes d’un soir d’été… Les formats se multiplient, les dossards partent en un temps record, et les pelotons de nuit ne sont plus une curiosité, ni un simple caprice d’insomniaques en manque d’endorphines. C’est une véritable tendance, et elle ne cesse de grandir.

| Des étoiles dans les yeux, pas des watts dans les jambes

Courir de nuit, c’est avant tout une ambiance. Une sensation. Une expérience à part. Pas besoin de partir loin pour avoir l’impression de vivre un petit moment d’aventure. Il suffit de mettre une frontale, de quitter les lampadaires et de s’enfoncer sur un chemin ou une avenue vidée de sa circulation. Le décor change tout : les repères se brouillent, le regard se recentre, la respiration devient guide. « La nuit, je cours différemment, révèle Thomas, coureur amateur avec 6 marathons au compteur. Je suis moins dans la performance, plus dans le ressenti. Je suis plus concentré sur mes appuis, sur ma respiration. C’est presque méditatif. » Fini le soleil brûlant, fini la chaleur étouffante, juste le souffle, les pas, parfois les cris d’oiseaux ou les sons de la ville lointaine.

On pourrait croire que la fatigue prend le dessus, que la nuit démotive. C’est tout l’inverse. Les coureurs nocturnes ne parlent pas de performance, mais de frisson. D’excitation. De cette impression d’être seuls au monde, ou au contraire, de vivre un moment fort à plusieurs. Une sorte de pacte tacite : si tout le monde est là à cette heure, c’est qu’il y a une bonne raison. Comme pour Les Foulées de l’éléphant, un 10 km nocturne qui a lieu la veille du Marathon de Nantes, « créé pour compléter une offre running peu existante, explique Julien Gaborieau, le fondateur des Foulées de l’éléphant, néées en 2016 en lien avec le fameux éléphant des Machines de Nantes, dans le cadre du marathon de Nantes. « C’est un peu un ovni dans le monde du running ! », ne peut-il qu’en attester. Mais il n’y a pas que les coureurs débordant d’une énergie féroce : le public non plus n’a pas dit son dernier mot. L’événement est devenu populaire, les locaux se sont appropriés cette épreuve et répondent chaque année présents pour encourager les participants. C’est également le cas lors de la Ronde Nocturne de Ponts Bleus, organisée à Martigues, où « la course fait partie des événements phares de l’été de la ville », puisque de nombreux spectateurs assistent à l’événement. Entre « ceux qui se promènent, et ceux qui mangent sur les terrasses, ça fait énormément de monde et ça crée une ambiance qui s’inscrit parfaitement dans les festivités », souligne le président actuel du club Martigues Sport Athlétisme, Thierry Daurelle.

« Je pense que c’est la première épreuve nocturne sur route créée en France. « 

Julien Gaborieau

| De l’ultra à l’urbain : des formats à la pelle, pour tous les goûts (et toutes les heures)

La SaintéLyon, avec son départ à minuit et ses presque 80 kilomètres entre Saint-Étienne et Lyon, fait figure de maître en la matière. Mickaël s’est inscrit à la prochaine course rhône-alpine. « Quand tu es seul au milieu des bois à 3h du mat’, tu ne triches plus, témoigne cet habitué des runs de nuit. Tu cours avec ce que t’as. Et ça rend l’arrivée encore plus forte. » C’est d’ailleurs cet événement qui a inspiré le créateur des Foulées de l’éléphant. « Je pense que c’est la première épreuve nocturne créée sur route en France », introduit le directeur général adjoint de OC Sport, une société spécialisée dans l’organisation d’événements d’envergure, qui a une antenne spécialisée à Nantes.

Le départ de la SaintéLyon 2024 ©SaintéLyon

Cette course a vu le jour suite à un premier constat, dont le coureur, également organisateur de l’événement, nous fait part : « D’abord, dans le cadre du Marathon de Nantes, il n’y avait que deux épreuves, et pas de semi-marathon. J’ai suggéré au club organisateur « Courir à Nantes » d’en créer un. » L’ajout du semi-marathon a entraîné un afflux massif de participants, auquel les organisateurs ont dû s’adapter. Pour intégrer cette nouveauté au programme du dimanche, et ne pas impacter les riverains trop longtemps, ils ont trouvé une solution, qui s’est avérée être un grand succès. Le rêve de Julien de courir la SaintéLyon s’est transformé et l’idée de faire courir les gens de nuit s’est imposée. La transition de ce 10 km du dimanche matin au samedi soir ne s’est pas faite sans effort, mais grâce à la détermination de son initiateur, la course a trouvé sa place, avec un départ exclusif depuis les Machines de l’île.

| Entre apéro nocturne, DJ set et chrono amélioré : la course a trouvé son été

D’autres courses, comme la Ronde Nocturne des Ponts Bleus se déroulent en plein mois de juillet, dont la meilleure alternative pour affronter la chaleur est sa temporalité décalée. Entre deux baignades à la plage, et un dîner sur le port, cette course est incontournable pour les passionnés du running qui souhaitent garder le rythme ou vivre une expérience inédite. Mais elle l’est aussi pour ceux qui ont envie de se challenger un soir d’été. La plupart des participants sont des locaux, mais chaque année, de nombreux vacanciers se laissent tenter. Forte de sa réputation, l’événement attire même des coureurs qui n’hésitent pas à faire le déplacement spécialement pour y participer. À la fois festive et propice à la performance, malgré quelques côtes au niveau des deux ponts, cette course très populaire a accueilli des beaux noms de la discipline, comme Nicolas Navarro, qui a fait le show en 2021. Ce qui fait sa force ? Son côté vivant qui s’inclut dans les animations de la ville, son côté touristique et découverte, et le fait qu’elle offre l’opportunité de courir en plein été sans subir les fortes chaleurs de la journée.

Et puis il y a le versant festif, où le running flirte avec l’électro. Glow Run ou Color Night Run incarnent ces soirées fluo où les coureurs ressemblent à des lucioles géantes sur un dancefloor géant. Ambiance light show, DJs en bord de route, et un dossard qui tient autant du ticket de concert que de la perf sportive. « Je ne cours pas souvent, mais là c’était une vraie soirée. DJ, lumières, gens déguisés, c’était fun du début à la fin, raconte Julien, 24 ans, participant au Color Run de Bordeaux le 25 mai dernier. Tu ne regardes pas ton chrono, tu profites. » On est clairement à mi-chemin entre la course et la soirée. Et ça cartonne. Un compromis qui n’exclut pourtant pas la performance. Les Foulées de l’Éléphant en sont la preuve : à la fois grande fête dans les Nefs, entre pyrotechnie et ambiance boîte de nuit – car son fondateur est « un fan de musique » – et terrain de jeu où certains font tomber leurs records personnels. « Le noyau dur des bons runners vient encore, car on a la chance d’accueillir des athlètes régionaux qui sont d’un bon niveau », précise Julien Gaborieau. L’année de la naissance de l’épreuve, il rêvait d’en faire un « petit New-York français », en référence à « une sacrée fête américaine où les New-Yorkais acclament les coureurs comme des héros » Et le défi semble accompli : « Quand je vois la fête que c’était en avril dernier, on se dit qu’on a réussi notre pari », conclut son fier créateur.

« Je n’avais jamais couru la nuit, j’y suis allée pour le côté insolite. Finalement, j’ai adoré l’ambiance. On se parle plus, c’est moins individualiste « 

Charlotte, nouvelle amatrice de run nocturne

| La course, mais pas que

Le boom des événements nocturnes traduit également une aspiration plus profonde. Une envie de sport, oui, mais surtout d’expérience. Le running devient un prétexte pour sortir, rencontrer, respirer, ralentir ou s’évader. « Je n’avais jamais couru la nuit, j’y suis allée pour le côté insolite, confie Charlotte qui apprécie de plus en plus ces horaires décalées pour courir. Finalement, j’ai adoré l’ambiance. On se parle plus, c’est moins individualiste. » Les compétitions ne sont plus seulement des tests chronométrés, elles deviennent des parenthèses. Et ça, la nuit le permet mieux que le jour. C’est le sourire aux lèvres que les coureurs des Foulées de l’éléphant s’apprêtent à prendre le départ. « Les gens sont tous contents d’être là, pas forcément avec l’objectif de faire un record personnel, mais de passer un bon moment entre proches », décrit celui qui donne le départ de l’événement depuis bientôt 10 ans.

Pas inquiet au sujet de la vente des dossards, le président du MSA détaille : « L’année dernière, on a bloqué à 1 000 participants, et dès le jeudi, c’était complet. Cette année, on va monter à 1 200 participants. La semaine dernière on était déjà à 600. » Même si la Ronde Nocturne des Ponts Bleus est labellisée FFA, donc qualificative pour les Championnats de France de 10 km, et que son prix est très attractif, ce n’est pas ce qui justifie son très large succès. Thierry tient à ce que « ça reste une course abordable pour tout le monde, autant pour les coureurs loisirs qui veulent participer entre amis ou en famille. » L’engouement qu’elle suscite vient autant de son côté festif que des magnifiques sites qu’elle fait découvrir à ses participants.

| Un terrain d’expression pour un running qui se réinvente

Le succès de ces formats nocturnes témoigne aussi de la mutation majeure du running. Depuis maintenant une dizaine d’années, fini le modèle unique du semi-marathon dominical à 9h avec ravito banane tous les 5 kilomètres. Déjà, lors de la création des Foulées de l’éléphant, en 2016 à Nantes, Julien Gaborieau avait « envie d’amener une expérience inédite pour les participants et de faire un pas de côté dans le monde du running » qu’il trouvait un peu ronronnant. « Il y a toujours une belle ligne de départ et d’arrivée, mais ça ne va pas plus loin », constatait-il. Cette vision rejoint celle des coureurs, qui recherchent aujourd’hui autre chose dans leur pratique : du sens, du fun, de l’émotion. C’est ce que propose l’épreuve nantaise qui a rassemblé 6 000 coureurs dès sa première édition. Et ce que permet également de vivre La Ronde Nocturne des Ponts Bleus, qui « perdrait tout son charme si elle se déroulait le matin, admet l’organisateur de la course. Ça fait partie de l’histoire et de la spécificité de notre course de la faire en nocturne, au coucher du soleil, avec un départ fixé à 21h15 et pas à 21h pile », reconnaît Thierry Daurelle. Participer à ces courses constitue un moment marquant, qui ne s’oublie pas dans la semaine. La nuit, avec tout ce qu’elle transporte d’intimité et de liberté, représente l’aboutissement de cette quête en offrant, sur un plateau, tout ce dont les coureurs ont besoin.

Le rythme de vie pousse de plus en plus à courir tard. Après le boulot, après les enfants, après la journée chargée, c’est l’heure de s’entraîner. Sauf que certains ont décidé d’en faire un moment de plaisir plutôt que de résignation. La course du soir devient alors une bouffée d’air, un shoot de calme ou d’adrénaline selon l’humeur. Pourquoi pas même une aventure entre potes, une tradition, un rituel. Une fois l’habitude prise de courir dans le noir, autant poursuivre dans cette dynamique en prenant le départ des Foulées de l’éléphant, course nocturne qui, pour certains, marque un cap : celui d’achever un 10 km une première fois, ou, qui sait, de se lancer dans des courses de plus en plus fréquentes. C’est l’occasion parfaite : une première course nocturne entre amis, et tout repart dans la vie ! Peu importe l’objectif, le plaisir reste le maître-mot.

« La ronde nocturne, c’est parce que c’est autour de Martigues« 

Patrick Thibaut, Ronde Nocturne des Ponts Bleus

| Redécouvrir sa ville au rythme de la nuit

De jour comme de nuit, notre perception change, tout comme nos sensations. Peut-être que traverser la ville en courant à la lumière des lampadaires, mais aussi aux rythmes des flashs des projecteurs mis en place pour l’occasion, donnera une toute autre dimension à une métropole que vous avez pourtant déjà sillonnée en long, en large et en travers. À Nantes, les participants passent par tous les plus beaux sites de la ville : place Graslin, place Royale, le long des anneaux… Le but est d’éviter les zones commerçantes et industrielles, peu propices à l’appréciation du patrimoine. Grâce aux petits artifices sur le parcours, la course des Foulées de l’éléphant permet même de qualifier Nantes de « petit Disneyland du running » pendant quelques heures. Même son de cloche à Cahors où Benoît Bosc, ancien coureur de fond passionné d’outdoor, et son équipe organisent un ekiden nocturne « parce que ça permettait aux gens d’avoir la journée de libre et le soir, cela donne une autre ambiance, plus grisante et magique. »

En journée, certains lieux ne peuvent pas être réquisitionnés pour une course, tandis que de nuit, ils deviennent souvent plus accessibles. La Ronde nocturne des Ponts Bleus a vu le jour il y a 7 ans dans l’optique de faire « visiter les quartiers historiques de Martigues, une ville spécifique, découpée en trois quartiers séparés par l’eau », explique le président actuel, Thierry Daurelle. L’ancien président du club Martigues Sports Athlétisme, Patrick Thibaut, lui a donné ce nom en référence aux deux ponts qui relient les quartiers à l’île aux couleurs bleues, et qui sont empruntés plusieurs fois pendant la course. « La ronde nocturne, c’est parce que c’est autour de Martigues », précise Thierry. Le fait qu’elle se déroule de nuit permet de mieux « centraliser le centre-ville de toute circulation ».

« Sur des formats plus natures, il faut savoir s’orienter, connaître un peu les chemins. De nuit, les données changent.« 

Benoît Bosc, président de l’organisation de l’Ekiden de Cahors

| La nuit tout change… même le matos

Courir dans l’obscurité bouleverse les repères, et le matériel n’y échappe pas. Courir dans l’obscurité impose une préparation adaptée. L’éclairage devient central : hors de question de partir avec une frontale de dépannage. Il faut une vraie lampe, puissante, avec un faisceau large et stable, capable d’assurer tout le long du parcours. « La nuit, il faut avoir un bon éclairage, ça c’est indispensable. On a un sacré frontal quand on fait du VTT, et pour la course, c’est pareil », souligne le patron de l’Ekiden de Cahors. Lui sait de quoi il parle : depuis plusieurs années, il coordonne cet événement urbain qui attire près de 1 000 participants dans les rues de la ville, en relais de nuit.

Mais au-delà de la lumière, tout le reste doit suivre. Le terrain peut surprendre, les appuis deviennent plus incertains, la concentration monte d’un cran. « Oui, il faut quand même être un peu préparé, et oui, il faut un peu d’expérience », confie-il. « Sur une course comme la nôtre, tout est bien balisé, donc ce n’est pas très compliqué. Mais sur des formats plus natures, il faut savoir s’orienter et connaître un peu les chemins. De nuit, les données changent. » L’équipement doit donc anticiper les imprévus : coupe-vent dans le sac, vêtements respirants mais chauds, accessoires réfléchissants, chaussures à bonne accrocheEt surtout, éviter l’improvisation. « C’est comme toute épreuve sportive, il faut se mettre dans les conditions. Pour moi, il faut s’entraîner un peu de nuit avant, sous les mêmes conditions. C’est idéal pour ne pas avoir de mauvaises surprises. » Le conseil vaut pour tous les profils, du coureur occasionnel au traileur aguerri. La nuit, rien ne se passe tout à fait pareil : les ombres trompent, les sons perturbent, la fatigue a un goût différent. Mais c’est aussi tout ce qui fait le charme de ce format.


Un constat est sans appel, ces courses de nuit remettent au centre une chose essentielle : le lien. Dans le noir, on parle plus. On s’encourage, on rit, on se rassure. On oublie un peu la montre et on se reconnecte à ce qui nous fait courir : un instant pour soi, mais pas forcément en solitaire. Une sensation de liberté, mais jamais d’isolement. Un défi, certes, mais pas une guerre contre soi-même.

Et puis, il y a cette petite euphorie du départ, les « bon courage » soufflés dans l’obscurité, les sourires échangés au ravito, la musique au loin qui fait vibrer l’air. Ce moment d’unité un peu flou, presque hors du temps, mais terriblement humain. Courir de nuit, ce n’est pas seulement avancer dans le noir. C’est être baigné de lumière : celle des lampes des autres coureurs, celle des regards solidaires, et cette chaleur humaine qui éclaire plus fort que n’importe quel projecteur.

Découvrez le calendrier des courses nocturnes.


Sabine LOEB
Journaliste

Dorian VUILLET
Journaliste

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