Sale temps pour un chrono

29/11/2024 15:56

Dans l’histoire récente de la course à pied, quelques courses ont été rendues encore plus difficiles en raison de situations météo. Un drôle de podium, non exhaustif, où l’on trouve deux marathons.

Marathon de Boston 2018

Le Marathon de Boston est le plus vieux marathon annuel du monde ! Née en 1897, un an après le Marathon d’Athènes, la course fait partie de la fameuse famille des World Marathon Majors qui regroupe aussi les marathons de Berlin, Chicago, Londres, New York et Tokyo. Chaque année plusieurs dizaines de milliers de coureurs prennent le départ. Il y en a eu un peu moins en 2018… Cette année-là, des pluies torrentielles s’abattent sur la ville du Massachusetts, accompagnées de vents violents. La course a lieu le 16 avril mais la température dépasse à peine le 0… Dans ces conditions météo, de nombreux coureurs y compris professionnels décident de ne pas prendre le départ du marathon. Un homme parmi les coureurs ne semble pas gêné par les conditions de course : le japonais Yuki Kawauchi, coureur amateur. Pas si amateur que ça dans le sens où l’homme est connu pour avoir disputé plus de 100 marathons sous la barrière des 2h20 ! Un vrai amateur professionnel, fonctionnaire public la semaine et coureur sur son temps libre…

Ce jour-là, bravant la pluie et le froid, il a fini par vaincre le grand favori ce jour-là, le Kényan Geoffrey Kirui. Ce dernier mènera la meute de coureurs jusqu’au 40ème kilomètre avant de voir le coureur japonais s’envoler vers la victoire, en 2h15’54 ! Un amateur devant un champion du monde en titre, vainqueur de l’épreuve l’année précédente. Incroyable… Chez les filles, c’est l’américaine Desiree Linden qui terrassa toutes les favorites avec le temps le plus lent des 40 dernières années à Boston, en 2h39’54. Chez les filles aussi de nombreuses professionnelles ont abandonné dès les premiers kilomètres devant les conditions de courses exécrables…

météo marathon
© GR 5555 / under creative commons

Ultra-Trail du Mont-Blanc 2010

Créée en 2003, l’UTMB est devenue en deux décennies seulement une des courses trail les plus mythiques de la planète. 3 pays traversés, 166 kilomètres d’épreuve, 9500 mètres de dénivelé positif… La difficulté fait le prestige de la course. Mais en 2010, les organisateurs de la course ont dû faire preuve d’un courage hors norme pour stopper la course après son départ… Retour sur ce vendredi 27 août 2010. Ce jour-là, de fortes tempêtes de neige s’abattent sur le Mont Blanc. Le départ est tout de même donné en fin d’après-midi, après des heures de doute et d’attente pour les 2300 coureurs engagés ce jour-là. Toutes ces femmes et ces hommes qui ont préparé pendant des mois ce rendez-vous unique… Mais devant l’intensité du mauvais temps, la course est stoppée à 21h15, un peu de moins de 3 heures après le départ et juste avant que les coureurs abordent le col du Bonhomme, un passage technique de la course dans le massif des Vosges. ”Le bulletin météo a annoncé des pluies fortes et intenses qui ne devraient pas s’estomper avant la fin de matinée » précise la directrice de course Catherine Poletti, dépitée mais portée par la responsabilité.

Elle ajoute « sur 6 km, les balises ont été arrachées dans une zone montagneuse particulièrement problématique« . La crainte que les coureurs ne s’égarent et chutent est trop grande. Après le rapatriement de tous les coureurs, un nouveau départ sera donné à 10h15 à Courmayeur le samedi matin pour les 1253 coureurs encore présents, avec un parcours modifié évitant la zone sensible. Leur marathon d’organisation a été arrêté sec par la météo… Mais au vu des évènements récents ayant touché le trail, on ne peut que féliciter les organisateurs pour leur courage ce jour-là.

Marathon de New York 1994

6 novembre 1994. Ce jour-là aussi météo et marathon ne vont pas de pair. Des vents forts et des températures froides sont à l’œuvre sur la ville de New York, qui s’apprête à vivre son plus grand événement annuel : la 25ème édition du Marathon de New York. Le public américain brave la pluie et les rafales pour être au rendez-vous. Météo exécrable, pas d’importance, le marathon est sacré ! Les rues de la Grande Pomme sont pleines et vont se régaler d’un final exceptionnel. Ayant manqué un virage à quelques kilomètres de l’arrivée à Central Park, le numéro 10 mexicain German Silva remporte finalement l’édition 1994 en 2h11’21, 2 secondes devant son compatriote Benjamin Paredes après l’avoir dépassé dans les derniers mètres de la course (voir vidéo ci-dessous) ! Le mexicain remportera encore l’édition suivante, améliorant son temps de 21 secondes et la légende de “Wrong Way Silva” peut s’écrire. Chez les femmes, c’est la kényane Tegla Loroupe qui termine en tête, devenant la première athlète africaine à gagner le marathon de New York ! Elle aussi remportera aussi l’édition suivante… En 2016, Tegla Loroupe fonde l’Athlete Refugee Team (ART), composé d’athlètes ayant souffert de conflits violents et injustes.

Sa plus belle victoire contre le vent.

Miniature de la vidéo
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