Championnats du monde de Tokyo : Faith Kipyegon indomptable sur 1 500 m
Elle avait déjà tout gagné, mais elle a encore trouvé le moyen d’impressionner. À Tokyo, Faith Kipyegon a décroché son quatrième titre mondial sur 1500 m, avec une maîtrise et une accélération dont elle seule a le secret. Derrière la Kényane, la course s’est transformée en lutte pour les accessits, où Sarah Madeleine a brillé en s’offrant un record personnel.
Quatre tours de piste, quatrième titre mondial de rang et une seule patronne. Dans un Stade national de Tokyo chauffé à blanc ce mardi, Faith Kipyegon a ajouté une nouvelle ligne dorée à son palmarès déjà royal. En célébrant avec les quatre doigts de la main à l’arrivée, la Kényane s’est adjugée un nouveau sacre planétaire sur 1 500 m en 3’52’’15, confirmant qu’elle règne sur la distance depuis presque une décennie. On savait que Kipyegon n’était pas venue pour faire de la figuration. Fidèle à son style, l’impératrice du demi-fond a pris les devants et choisi le moment de vérité : à 700 mètres de l’arrivée, elle déclenchait son accélération, irrésistible.
🗼 #WCHTokyo25 | 🇰🇪 La légende Faith Kipyegon sacrée sur 1500 m avec un chrono canon 💥
La Française Sarah Madeleine se classe 8e en battant son record personnel d'une seconde 🔥
📺 Le direct : https://t.co/yJ0ZT7gY8P pic.twitter.com/jHcDwu9LH6
— francetvsport (@francetvsport) September 16, 2025
Dans la ligne droite finale, l’icône kényane ne pouvait que s’échapper en solitaire, laissant ses adversaires se battre pour les miettes. Avec ce quatrième sacre, Faith Kipyegon consolide son statut d’athlète hors norme. Déjà détentrice du record du monde (3’48’’68), établi en juillet, elle continue d’écrire une histoire qui dépasse la simple statistique. Derrière la star, le Kenya place deux autres finalistes. Dorcus Ewoi décroche l’argent en 3’54’’92 et Nelly Chepchirchir (3’55″25) finit au pied du podium. L’Australienne Jessica Hull, longtemps accrochée au rythme infernal, arrache le bronze en 3’55’’16. Trois Kényanes dans le top 4 : le signe d’une domination collective sans partage.
| « Je veux gagner deux médailles d’or ici à Tokyo«
« Être capable de défendre mon titre et de remporter une quatrième médaille d’or est vraiment spécial, soufflait en zone mixte la championne aux quatre couronnes mondiales. Je voulais juste être moi-même. Après avoir battu le record du monde à Eugene, je me suis dit : « Je dois aller à Tokyo et défendre mon titre ». Je savais que je pouvais le gérer sous contrôle. Ce sport me motive. J’ai besoin de me pousser pour être la meilleure. J’ai gagné ici en 2021 (aux Jeux olympiques) juste après être devenue mère, donc être de retour ici, gagner à nouveau, signifie que je peux montrer une nouvelle médaille d’or à ma fille. Je veux gagner deux médailles d’or ici à Tokyo. Je prends une course à la fois et la médaille du 1 500 m est maintenant dans la poche. Je vais maintenant me concentrer sur le 5 000 m et essayer de le gagner. » Rendez-vous samedi dès 14h29 pour le doublé ? Le duel face à sa compatriote et amie Beatrice Chebet s’annonce dantesque.
| Les Françaises entre ombre et lumière
Si Agathe Guillemot n’a pas franchi le cap des demi-finales, arrêtée prématurément dans son aventure japonaise, la finale a offert un joli rayon bleu-blanc-rouge. Sarah Madeleine termine 8ᵉ en 3’58’’09, record personnel pulvérisé (ancien : 3’59’’06). Sa place de finaliste, dans une course au niveau stratosphérique, résonne déjà comme une performance fondatrice. « Record personnel en finale des Championnats du monde, je ne peux pas rêver mieux, se félicitait la Francilienne au micro de france.tv Je suis là où je veux être. Merci à toute mon équipe. ll y a des moments où je ne me suis pas fait suffisamment confiance (sur la course) mais ce n’est que du positif. Je suis très satisfaite de moi, j’ai fait 3 courses en 3 jours. J’adore la confrontation, j’adore le show, j’ai hâte de la suite. J’ai encore une longue carrière qui m’attend, je prends de l’expérience et de la confiance, rien n’est impossible. Il suffit que j’améliore mon chrono de base et après je serai beaucoup plus au combat. » À 25 ans, elle est devenue seulement la deuxième tricolore depuis 2005 à décrocher une place en finale du 1 500 m.
| Une absente de marque
À noter que cette finale s’était courue sans l’une des grandes rivales annoncées. L’Éthiopienne Diribe Welteji, vice-championne du monde en 2023, a été suspendue provisoirement par le Tribunal arbitral du sport, pour une violation présumée des règles antidopage. Une affaire qui laisse un goût amer, mais qui ne retire rien à l’autorité de Kipyegon, une reine incontestée.

Dorian VUILLET
Journaliste