La grande finale de la Course des 4 Saisons a rassemblé près de 600 coureurs, venus de la contrée amiénoise mais aussi de plus loin, notamment du bassin parisien, pour se présenter à une, deux ou trois des épreuves qui se sont succédé ce dimanche 2 novembre au parc du Grand Marais, fidèle lieu de cet événement organisé quatre fois par an par l’Amicale Val de Somme. © Adilio Sanches

La grande finale de la Course des 4 Saisons, un tremplin vers de nouvelles échéances

10 km5 km
02/11/2025 20:51

La grande finale de la Course des 4 Saisons a rassemblé ce dimanche 2 novembre près de 600 coureurs, venus de la contrée amiénoise mais aussi de plus loin, notamment du bassin parisien, pour se présenter à une, deux ou trois des épreuves qui se sont succédé ce dimanche 2 novembre au parc du Grand Marais, fidèle lieu de cet événement organisé quatre fois par an par l’Amicale Val de Somme.


Cette 166e édition, marquant le passage en automne et clôturant cet événement décliné par saison, s’est une nouvelle fois déroulée dans une ambiance conviviale et familiale, portée par des organisateurs attentifs et généreux. Peu importe le niveau des coureurs ou la distance parcourue, le ravitaillement final récompensait chacun pour son effort, encore garni à foison de gourmandises, et une tombola célébrait la participation de tous. La scène des deux enfants d’Élodie Bellettre, visage familier des podiums locaux, piochant dans le carton où étaient rassemblés tous les dossards, laissait chaque coureur et spectateur à la fois conquis et apaisé de cette matinée, qui avait échappé de justesse à la pluie et s’était même vu ponctuée de rayons de soleil, éclairant les trois formats : le 5 km découverte, le 10 km des Joggers et le 10 km des As (réservé aux coureurs au chrono en deçà des 44 minutes).

Dominique Lazure, le président du club organisateur de la course, accompagné de sa femme, starter, forme le noyau dur de cet événement qui perdure depuis plus de 40 ans et compte aujourd’hui plus de 12 000 participants au total. « On avait plus d’une centaine de licenciés du club engagés sur la course, et parmi eux, il doit y en avoir à peu près la moitié qui font du bénévolat. Cette course, c’est notre fond de commerce, c’est notre ADN ». Pas de répit pour les organisateurs, déjà tournés vers l’année 2026 : entre le calendrier à préparer et les demandes de subvention, ils sont toujours sur le pont. « On ne s’arrête pas », a-t-il sourit, et c’est vrai qu’il y a toujours quelque chose à faire, même si l’organisation est déjà bien rodée. Ils ont dû à nouveau repenser le parcours pour cette édition : « Là, on a trouvé une autre configuration de départ, après celle de septembre avec des travaux. Normalement, c’est le parcours définitif… Jusqu’au prochain changement (rires). Il y a moins de dénivelé, et c’était bien de les voir passer trois fois. C’est un bon parcours, on est content ! »

| Une fratrie victorieuse du 5 km

La matinée a débuté par les victoires de Joaquin Witte en 15’32, suivie de sa soeur en 19’22, Pilar Witte sur le 5 km. Tous deux sont originaires de la région, mais s’entraînent au club de Villeneuve-d’Ascq Triathlon en sport-études. Cette course s’inscrivait dans leur préparation avant la véritable échéance de cet hiver : le 5 km de Lille, dans deux semaines. « C’est toujours sympa de revenir dans le coin. Ça m’a permis de prendre mes marques pour aller chercher un bon chrono dans la semaine », a déclaré l’aîné, reconnaissable à sa tenue verte pâle, dans les mêmes tons que sa cadette, âgée de 15 ans. « Je suis venue pour essayer et ça s’est très bien passé pour mon deuxième. Je suis contente ! »

| Vainqueur du 10 km des Joggers, Lilian Eudier n’a pourtant rien d’un simple jogger

Dans le cadre de sa préparation pour le marathon de Valence, Lilian Eudier s’est aligné sur le 5 km, qu’il a conclu en troisième position, en 15’43. Il a ensuite pris le départ de la course initialement destinée aux moins rapides des engagés et a littéralement explosé le chrono requis pour y participer : passage en 10’ au 3 km, 22’ au 6,5 km, et une arrivée en 33’44, à une allure de 3’20, plus de cinq minutes devant son poursuivant.

Venu spécialement de Paris, où il était monté sur la deuxième marche du podium du semi-marathon des Voies Royales une semaine plus tôt, pour « faire un peu de volume et prendre du rythme », il en a profité pour découvrir la Somme. « Ça m’a permis de découvrir Amiens. J’ai même fait un petit tour en courant dans le centre-ville hier, c’était très sympa », a-t-il confié à propos de son footing de 18 km du samedi. Arrivé sur le lieu du départ en courant, après 5 km d’échauffement et avoir caché son pull dans un buisson, il a apprécié sa sortie dominicale « avec un ouvreur et découvrir de nouveaux coins ».

| Des « joggeuses » méritantes

Lunettes de soleil sur le nez, concentrée pendant toute la course sur son camarade du club de Saint-Ouen DSL, qui l’a emmenée sur le rythme désiré, Perrine Ysebaert Segur s’est imposé en 44’03. « J’avais peur d’être dans les dernières, je ne savais pas quel chrono je pourrais réaliser, donc je n’ai pas osé m’aligner à la Course des As… En plus, j’avais un copain pour m’accompagner sur cette course et m’aider à faire moins de 45 minutes », a précisé la locale, qui a accompli sa mission avec succès.

La Master 6, Catherine Honoré, âgée de 65 ans, cavale encore à pleine balle et mérite une mention spéciale. Championne de France du marathon dans sa catégorie, « Riri » a encore fait descendre son record personnel il y a quelques semaines à Val de Reuil, qui est désormais de 3h30. Elle a adoré le nouveau parcours, « avec des relances, des côtes, des descentes, bien plus varié », et s’est réjouie de se qualifier pour les Championnats de France de 5 km en 22’17 et de 10 km en 45’54. La devise de cette marathonienne, qui s’envolera pour Le Cap l’année prochaine afin de battre encore son chrono, est simple : « Tout se joue dans la tête. Hier j’étais fatiguée, mais ce matin, je me suis levée à 6 h et j’y suis allée ! ». L’âge ne compte pas quand le plaisir perdure. Elle confirme : « Il n’y a pas d’âge pour se faire plaisir. »

| Trois « As » sur le 10 km confirmé

À trois jusqu’au 8e kilomètre, c’est finalement Ilyas Ghandaoui qui ressort vainqueur du combat contre deux grandes figures régionales dans la Course des As. Sa stratégie a payé : « Je suis parti dans la descente à 2 km de la fin. C’est là que je peux accélérer le plus, et souvent ceux qui sont un peu fatigués craquent, alors que ceux qui ont la pêche peuvent gagner beaucoup de secondes. C’est le moment optimal ». Ce jeune étudiant, né dans la région mais désormais installé à Paris, ne consacre plus autant de temps à la course à pied qu’auparavant. Il la pratique maintenant « pour le plaisir ». En visite chez ses parents, il a saisi l’opportunité de participer localement à « cette belle course, assez tactique avec des attaques à chaque virage et à chaque ligne droite. »

Il a eu des concurrents de taille à écarter. Aurélien Dassonneville, ultrafondeur et champion de France des 100 km en 2024, s’était bien remis de sa blessure au pied et semblait ne plus en souffrir pendant l’épreuve. Après une semaine correcte d’entraînement, il a amélioré son record de plus de 20 secondes, malgré un parcours venteux peu favorable. « Je suis plutôt satisfait de la formule. Je fais le marathon de Valence, donc ça sert de préparation : mettre un dossard et faire un peu de volume en compétition. Être trois, ça a fait plaisir et le meilleur a gagné (rires). J’ai essayé de revenir au train, mais je n’ai pas réussi », a avoué Aurélien.

Fin connaisseur des qualités foncières d’Aurélien, le local Brahim Zouaoui a tenté de le déposer grâce à ses pointes de vitesse, ce qui a aidé leur jeune concurrent, encore espoir. « Je m’amuse, la performance, c’était avant. » Il n’a pas eu les jambes pour s’offrir la victoire ce dimanche. « Le problème quand on enchaîne les courses, c’est qu’on ne sait jamais si le corps va tenir. J’ai donné tout ce que je pouvais, je savais qu’Aurélien se jouait au train, et j’ai fait du vite-lente-vite. À ce jeu-là, j’ai fait le boulot pour Ilyas, et la jeunesse a gagné ». La nouvelle recrue de l’Amicale du Val de Somme sera au départ des 10 km de Lille : « Je vais chercher un chrono, car c’est un parcours pour les coureurs rapides. Ici, c’était plus musculaire, mais moi je préfère la route. Quand on vieillit, on perd de la force musculaire. »

| Un podium féminin en moins de 39 minutes

Le podium féminin n’était pas en reste et a mis en lumière différents profils. Mélanie Doutart, maman depuis seulement huit mois, a profité d’une faiblesse de la coureuse en tête pendant 8,5 km, pour l’emporter en 37’59. « Je suis remontée progressivement, je pense que je l’aurais quand même eue, sauf que la fin aurait été deux fois plus difficile. J’aurais dû mettre les bouchées doubles pour essayer de la distancer », a raconté cette ancienne athlète de haut niveau, médaillée de bronze aux Championnats de France en salle en 2018 à Liévin sur 3000 m. Très solide pour son retour à la compétition, elle n’était pourtant pas là pour gagner à tout prix. « Je fais une préparation marathon, donc je n’ai pas forcément d’entraînements adaptés au 10 km ». Même si elle ne s’est pas relâchée physiquement, elle insiste sur le fait que ça a été vraiment dur de revenir. Le vrai rendez-vous est début décembre pour représenter son nouveau club de Nogent sur Oise Athlétisme au marathon de Valence : « J’y vais sans prétention, vraiment pour découvrir la distance. Si je fais à peu près 3 heures, je serai très contente ! »

Sabrina Bentobji a dû ralentir et réduire sa foulée à cause d’une douleur au mollet. L’Yvelinoise a apprécié de « découvrir un nouveau lieu, une autre organisation, un environnement différent », même si son objectif n’a pas été atteint. La pensionnaire du club de Cergy aura l’occasion de retenter sa chance dans deux semaines à Lille, accompagnée de son conjoint, qui a lui aussi souffert de mauvaises sensations pendant la course.

Élodie Bellettre enchaîne. Après sa sixième place aux Championnats de France de 5 km à Fréjus en Master 0, elle a encore régalé ses enfants qui ont accompagné leur maman récupérer sa récompense. « Je savais qu’elle était meilleure, mais c’est dommage, car je suis revenue sur elle à la fin. À peu de choses près, j’aurais pu la battre, mais ce n’était pas le but », a retracé la pensionnaire de l’Amicale du Val de Somme en 38’44. Son mari a terminé, quant à lui, 5e. Pour une fois, ils ont pu faire la même course, car une baby-sitter s’est déplacée exprès pour garder les enfants. À Lille, ce ne sera pas le cas : l’un s’alignera sur le 10 km, tandis que l’autre sera sur le 5 km.

Pour cette 42e saison, l’Amicale du Val de Somme a encore frappé fort, en accueillant de plus en plus de coureurs venus d’ailleurs. Qualificatif pour les Championnats de France, le 10 km des As attire et s’intègre parfaitement dans les préparations de chacun. Les meilleurs coureurs de cette édition seront, pour la plupart, au départ de l’Urbain Trail de Lille le samedi 16 novembre ou du marathon de Valence le dimanche 7 décembre.

Retrouvez tous les résultats de La grande finale de la Course des 4 Saisons


Sabine LOEB
Journaliste

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