La 8e édition de l’ENDOrun a rassemblé 1700 participants. Engagés sur 10 km, ils ont couru pour soutenir la recherche sur l’endométriose. © ENDOrun

La huitième édition de l’ENDOrun signe une participation historique pour la recherche sur l’endométriose

10 kmMarathonSemi-Marathon5 km
24/11/2025 12:13

La huitième édition de l’ENDOrun a rassemblé 1700 participants à Paris, et 6300 partout en France, tous vêtus d’un t-shirt rose fuchsia orné du nom de l’événement. Engagés sur 5 ou 10 km, ils ont couru pour soutenir la recherche sur l’endométriose.


Depuis 2018, l’ENDOrun s’affirme comme un rendez-vous caritatif majeur. Créée par l’association ENDOmind, la course invite chacun et chacune à courir contre l’endométriose, transformant l’effort sportif en acte d’engagement. L’événement est à la fois un défi personnel pour les participantes et participants, et un moyen concret pour leurs proches de soutenir la cause en collectant des fonds pour la recherche. « Nous sommes très contents de cette édition. Nous avons battu tous les records de participation : 1700 coureurs à Paris, 4600 à Nice, Quimper, Mulhouse, Rouen, Toulouse, et donc plus de 6300 au total partout en France », explique Juliette Ryan, présidente d’Endomind.

Depuis sa création, l’ENDOrun a mobilisé plus de 30 000 coureurs et permis de réunir 250 000 € au profit de la Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose, la seule en France entièrement dédiée à cette maladie. Plus qu’une simple course, c’est un mouvement collectif qui s’inscrit dans la durée : près de 600 bénévoles ont contribué à faire grandir cet événement.

| Deux épreuves pour un événement accessible à toutes et tous

Dans la brume matinale, les participants se sont élancés avec enthousiasme sur les parcours de 5 et 10 km, portés par les encouragements du public et le rythme entraînant d’un groupe de percussions. Au cœur du bois de Vincennes, les deux parcours contournaient le lac Daumesnil : une boucle unique pour le 5 km, deux pour le 10 km. Accessible, mais pas dénué de défi pour ceux qui l’abordaient comme tel.

Héléna, engagée sur le 5 km, en témoigne. Pour elle, la distance représentait « un challenge personnel ». Peu adepte de la course à pied à l’origine, elle s’entraîne depuis deux ans pour participer à cette course, associée à une cause qui lui tient profondément à cœur. « C’est un moyen de me dépasser tout en aidant une cause importante pour moi, malgré certaines limites de santé. Mon objectif, c’était juste de terminer, peu importe le temps. » Dans une autre dynamique, Alexa prenait le départ du 10 km, encore amoindrie par une crise de douleur survenue cinq jours auparavant. En famille, elle s’élançait avec pour objectif, non pas de terminer l’épreuve, mais de battre son record personnel, établi sur le même événement autour de 44 minutes. « C’est une rencontre au niveau du 4e kilomètre qui m’a permis de rester dans le rythme et de tenir », raconte-t-elle, ravie d’avoir franchi la ligne d’arrivée en 41’44. « Objectif atteint, même si l’important reste de rendre visible une souffrance invisible, car chaque foulée est une victoire. »

Cette édition 2025 apportait son lot de nouveautés. Le Centre sportif Léo Lagrange, situé dans le 12e arrondissement, accueillait désormais l’événement, offrant un cadre plus spacieux et renouvelé. Le t-shirt officiel, entièrement repensé, symbolisait force, douceur et solidarité, tandis qu’une médaille inédite récompensait l’engagement de chacun.Le village rassemblait partenaires santé, animations, rencontres et même un foodtruck, sans jamais perdre de vue l’essentiel : faire avancer la recherche sur l’endométriose. « C’est une course très mixte, homme/femme, mais aussi diversifiée en termes de participants, insiste la présidente de l’association. « Certains viennent simplement pour le plaisir de courir, d’autres, atteints d’endométriose, pour se prouver que malgré la maladie, ils peuvent participer. »

Pour cette édition, un double podium a été mis en place pour chaque course : les trois premiers hommes et les trois premières femmes sur le 5 km et le 10 km. « Lors de la première édition, nous n’avions prévu des trophées que pour les vainqueurs. Comme il s’agit d’une course liée à une pathologie féminine, il nous semblait essentiel de récompenser également les femmes. Nous sommes ravis d’avoir pu mettre ce système en place. »

|L’ENDOrun Digitale : courir pour la cause depuis n’importe où dans le monde

Chaque mois de novembre, l’ENDOrun réunit des milliers de participants autour de deux formats complémentaires : l’ENDOrun Paris, organisée ce dimanche dans la capitale, et l’ENDOrun Digitale, ouverte à tous, quel que soit le pays, la discipline choisie ou le rythme. Une formule pensée pour permettre à chacun de s’engager à sa façon. « Le but, c’est que ce soit vraiment accessible à tous les niveaux, poursuit l’organisatrice ravie du record de participation à la version connectée. C’est pour cela que nous proposons ces deux distances. Pendant le Covid, nous avions lancé la version digitale et nous avons souhaité la conserver après, en complément du présentiel. Elle permet à ceux qui préfèrent marcher plutôt que courir ou qui ne peuvent pas se déplacer de participer à leur manière. »

Les SQD, acronymes de Les Sportives qui Déchirent, sont un exemple inspirant. Ce groupe d’amies martiniquaises, qui pratique le sport depuis plus de onze ans « de la petite marcheuse à l’ultratraileuse », ne pouvait pas rejoindre la course parisienne depuis les 7000 km qui les séparent de l’Hexagone. L’ENDOrun Digitale leur a donc offert une alternative idéale.

Sandrine Gros-Desormeaux-Morjon, présidente de l’association, présente leur projet : « Nous soutenons la lutte contre l’endométriose depuis longtemps. La version digitale a permis à plusieurs de nos adhérentes de contribuer à leur manière : certaines ont couru, jusqu’à 32 km pour les plus aguerries, d’autres ont marché 3, 4 ou 5 km, et celles plus à l’aise dans l’eau ont nagé. C’est notre façon de soutenir la cause, comme toujours ». Leur engagement ne s’arrête pas là. Six d’entre elles se préparent désormais pour un nouveau défi : le Raid des Alizés, une épreuve mêlant kayak, VTT et trail, toujours dans la même dynamique de solidarité et au profit d’ENDOFrance.

| Une cause qui mérite d’être reconnue

Grâce aux fonds collectés depuis 2018, ENDOmind a pu faire avancer la recherche et concrétiser un projet majeur : la création de la Fondation pour la Recherche sur l’Endométriose, unique organisme en France entièrement dédié à cette maladie. Cette fondation permet aujourd’hui de financer des projets essentiels pour mieux comprendre l’endométriose, améliorer le diagnostic et réduire ses impacts, grâce à l’engagement des participants et des donateurs.

Parmi eux, Cécile, atteinte d’endométriose depuis l’âge de 11 ans et aujourd’hui âgée de 35 ans. « J’ai subi plusieurs interventions chirurgicales, des traitements lourds… À ce jour, ma maladie affecte beaucoup la mobilité de ma jambe droite », confie-t-elle. Au départ du 5 km, participer à l’ENDOrun était pour elle un acte fort, une manière de se prouver qu’elle continue d’avancer malgré la maladie. « Le chemin est long pour que l’endométriose soit connue et reconnue. On en parle davantage, mais souvent seulement à travers l’infertilité ou les douleurs menstruelles. Ça ne s’arrête pas là. Il faut que ça devienne visible… que les jeunes filles ne vivent pas ce que nous avons subi. Si cette course permet de faire parler, je ne peux que l’approuver. »

Pour la deuxième année consécutive, Héléna était elle aussi au départ du 5 km, avec à la clé un record personnel, bien que sa présence n’ait rien à voir avec la performance. « Cette cause, j’y crois et je la soutiens. Il faut des fonds pour décrypter les mécanismes de cette maladie. Ma génération n’a pas été diagnostiquée : nous avons connu l’errance médicale totale, assure-t-elle. Aujourd’hui seulement, on explique que l’endométriose ne disparaît pas à la ménopause. Les prises de conscience arrivent enfin, et des symptômes que l’on minimisait en disant “c’est dans votre tête” sont désormais écoutés. »

La croissance de cet événement « montre bien l’intérêt des citoyens pour la recherche sur l’endométriose », se réjouit Juliette Ryan. C’est important car cette pathologie est très fréquente, avec le même taux de prévalence que le diabète, et pourtant, on ignore encore ses causes. Il n’existe pas de traitement curatif, et le délai moyen de diagnostic reste de dix ans. Il y a un réel besoin de progrès en recherche pour avancer sur ce sujet. »

Retrouvez toutes les informations sur la ENDOrun


Sabine LOEB
Journaliste

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