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La Jules Verne signe une édition record dans les rues d’Amiens

10 km
30/06/2025 18:18

Organisée par l’AUC, la Jules Verne Enedis a de nouveau affiché complet pour sa 26ᵉ édition à Amiens, accueillant 2000 inscrits de plus que l’an passé. Ce dimanche, au cœur d’Amiens, elle a fait vibrer les passionnés de course à pied sur un parcours plat mais exigeant, et animé par les encouragements d’un public conquis.


Le dimanche 29 juin, à 9h00, les 500 athlètes engagés sur le 10 km confirmé se sont élancés depuis le boulevard Carnot, exceptionnellement fermé à la circulation pour l’occasion. Daniel Saint-Paul, entraîneur à l’AUC et invité de dernière minute, a donné le départ de cette première course de la matinée. Une heure plus tard, le top départ du 10 km populaire a été donné. Ce sont alors 3 600 coureurs qui se sont lancés sur les traces des élites arrivés depuis une trentaine de minutes. Vers 11h, les deux épreuves du 5 km se sont enchaînées, avec plusieurs très bons coureurs en tête dès les premiers mètres.

| Objectif 10 000 : les organisateurs de la Jules Verne voit encore plus grand

Dans un bel élan populaire, cette édition a enregistré un record de participation. Comme beaucoup d’autres événements, elle a bénéficié de l’engouement croissant pour la course à pied. Tous formats confondus, ce sont 8500 participants qui ont pris le départ : 3600 pour le 10 km populaire et 2400 pour le 5 km populaire. Affichant complet en un temps record, le succès de la Jules Verne s’explique par son ancienneté, créée en 1999 sous le nom de L’Amiénoise par la grande marathonienne Chantal Langlacé, et initialement réservée aux femmes, mais aussi par la diversité de ses épreuves et son accessibilité.

Labellisée, la course est qualificative pour les Championnats de France. Mais au-delà de cela, l’événement attire aussi bien les athlètes de haut niveau, venus performer sur les terres amiénoises, que les coureurs amateurs désireux de se dépasser à leur rythme. Les épreuves de marche permettent quant à elles de pratiquer une activité physique, même sans courir. Cette variété d’épreuves contribue également à fluidifier les départs et les arrivées. Aucun embouteillage ne sont à signaler jusqu’ici, un point que les organisateurs tiennent absolument à préserver.

Celui qui tient les rênes de l’événement et le prépare pendant près d’un an chaque année, Christophe Guibon, a confirmé entre deux allers-retours, tant il courait partout : « L’objectif, c’est 10 000. Il va falloir faire quelques modifications de parcours. C’est une grosse charge de travail, mais on a beaucoup de bénévoles qui sont avec nous, et c’est la passion de la course à pied qui nous fait tenir. » Daniel Saint-Paul a complété : « L’année prochaine, on va changer l’arrivée pour qu’elle soit plus large et permette un meilleur accueil des participants. L’idée de deux courses séparées vise à fluidifier l’arrivée. Si l’on mélange amateurs et professionnels, cela peut prêter à confusion. C’est peut-être plus simple de faire ainsi. »

| Une ferveur populaire tout du long du parcours

« Il y avait du monde partout », ont raconté la majorité des coureurs interrogés à leur arrivée, à deux pas du stade Thédié, où les attendait le ravitaillement. Il était difficile de circuler aux abords de la zone de départ comme d’arrivée : le public semblait s’être passé le mot pour ne pas manquer l’événement ce dimanche matin. On jouait des coudes pour apercevoir le vainqueur ougandais Sailas Rotich ou encore la star des réseaux Mustapha Salmi, ravi de courir dans les rues de la capitale picarde, même « si la cathédrale est moins grande que la mienne, et qu’elle est belle, mais moins belle », a-t-il plaisanté « On met de l’ambiance ! Être bénévole, ça nous apporte de la gaité et de la convivialité », s’est exclamée Françoise Lacoste, couchée à 3h, levée à 6h, présente avec une vingtaine d’autres camarades de son club de marche.

Pour certaines coureuses, comme Mathilde Delépine, la participation revêtait une symbolique particulière. Victorieuse du 10 km populaire en catégorie Master 0, elle a largement effacé son ancien record de 46 minutes, et a fait le déplacement depuis la région parisienne pour une raison bien précise : « C’est la première course que j’ai faite il y a une quinzaine d’années, puis j’ai arrêté la course pendant deux ans. Donc c’était important pour moi de reprendre la compétition ici. » Même émotion chez trois sœurs, visiblement émues de franchir la ligne d’arrivée ensemble. La cadette, Zoé Lange, a expliqué : « J’habite ici, elles venaient me voir ce week-end-là, et je leur ai dit : “Venez, on fait une course ensemble !” Trop contente de l’avoir partagée avec elles, surtout avec Lola (la plus grande). On fait la plupart de nos courses ensemble, et là, on a battu nos records. »

| Une doublé ougandais et toutes les catégories mises à l’honneur

Silas Rotich s’est imposé en 28’48, établissant un nouveau temps de référence sur le 10 km. Invité avec sa compatriote Rispa Cherop, qui a remporté la première place chez les féminines en 31’39, il s’est dit « surpris et heureux de gagner la course ». Sa partenaire d’entraînement a donné le meilleur d’elle-même, mais ne s’attendait pas non plus à l’emporter, notamment « avec tous les virages sur le parcours ».

Pour représenter son club, ACFC Le Cateau, et marquer son retour après une blessure, Margaux Sieracki s’est engagée sur les deux distances, sans se soucier de la performance. Elle a confié en riant : « Je n’ai jamais fait un parcours aussi dur, même depuis toute petite. J’espère que le président serait content ». Intégré dans son plan d’entraînement, elle a couru le 10 km « à allure semi » en deuxième position, en établissant un temps de 33’49, avant d’enchaîner avec le 5 km « à allure 10 km », pour intensifier sa séance. Elle a bouclé la distance plus courte en 16’23, repartant avec la prime la plus importante. Tout sourire, elle a révélé « avoir un peu les jambes qui tirent ».

Après sa victoire sur le 10 km du Mémorial Bruno Willecoq début juin, le Marocain, Youssef Ben Hadi, licencié à la SCO Ste Marguerite Marseille est revenu dans la région pour s’emparer de la deuxième place en 29’04, loin de son temps d’Abbeville (28’14). « Aujourd’hui, j’ai fait tout mon possible pour rester en première position, voire battre le record de la course, mais j’étais un peu fatigué, car j’ai enchaîné plusieurs courses ce dernier mois. Je suis enchanté de cette place, et d’être encore sur le podium », a déclaré le trentenaire au sourire communicatif.

Mathilde Sénéchal, de l’AJ Blois-Onzain, a laissé sa couronne pour une troisième place en 34’26  « pas folichonne, mais acceptée, vu l’énergie du moment ». Chez les hommes, c’est Youssef Khadiri qui a complété le podium en 29’33.

Cette année, une nouveauté a été d’attribuer une récompense aux premiers de chaque catégorie pour chaque course, une belle manière de mettre en lumière ceux qui ne sont pas toujours sous les projecteurs, qu’ils soient très jeunes ou plus âgés. Jamal Moussaoui, premier Master 0 du 10 km confirmé, s’est réjoui : « Je suis content de cette deuxième course de reprise après un an d’arrêt ! J’attends le podium ! La semaine prochaine en Normandie, je vais essayer de gagner 20 secondes sur mon chrono d’aujourd’hui. Je suis sur la bonne voie. » Pour Florian Lombart, troisième du 10 km populaire en 37’29, ce premier podium a constitué un vrai bonus : « Je ne m’y attendais pas du tout. Je n’avais jamais monté sur un podium auparavant. C’est sympa, parfois, de mener la course en tête, ça donne un peu de courage. »

8 500 participants qui ont pris le départ : 3600 pour le 10 km populaire et 2400 pour le 5 km populaire !

| Un parcours plat mais rythmé par de nombreuses relances, qui divise

Malgré les relances répétées évoquées tout au long des échanges avec les participants, ce qui ressort avant tout de cette course, c’est le plaisir d’y être. « Il y a pas mal de relances, ça casse le rythme, mais ça permet de se redynamiser. Il y a des têtes d’épingle, des pavés, des bordures, donc il faut rester constamment attentif, mais c’est en centre-ville, c’est sympa, il y a toujours du monde », a décris Élodie Bellettre, de l’Amicale du Val de Somme. Pour certains, comme Mustapha Salmi, les relances font même partie du plaisir. Sixième ce matin en 30’14, il améliore son meilleur temps de la saison, établi au 10 km des Champs-Élysées, où il avait pourtant terminé quatrième, ce qui illustre le niveau relevé de la course Samarienne. Il s’est accroché au peloton avant de le distancer de quelques secondes en fin de course. En pleine préparation marathon, ce passage par la métropole amiénoise lui a beaucoup plus : « Je me sens comme chez moi, ici. »

Le couple de coureurs picards, Clément Ringard et Charline Heu, a pu célébrer la victoire de l’un et la troisième place de l’autre sur le 5 km confirmé. « C’était compliqué », s’est remémorée cette dernière, « à cause d’un manque de fer et d’une anémie », mais elle était tout de même heureuse d’être là et de courir. Son compagnon, satisfait de sa victoire face à l’un de ses meilleurs amis, Frédéric Debarros, a tenu à rappeler la complexité du parcours : « Sur un parcours comme ça, c’est beaucoup trop technique pour faire un record personnel. Il y a environ 22 relances, des virages, des pavés, des virages à 180 degrés. C’est vraiment dur. Mais je le sais, je connais le parcours par cœur. Je l’ai gagné il y a trois ans, et je suis souvent là. »

Cette édition a une fois de plus célébré la course à pied dans les rues d’Amiens, rythmée par la musique tout au long du parcours, un village partenaires animé, et un barbecue convivial pour se restaurer. Face aux 1000 personnes qui n’ont pas pu participer cette année, l’Amiens UC vise encore plus haut : 10 000 participants sont attendus en 2026. En attendant ce rendez-vous incontournable picard, une nouvelle course de 5 km, la November Kiprun, verra le jour du côté d’Amiens en novembre prochain, offrant ainsi une belle occasion de patienter jusqu’à la prochaine édition.

Retrouvez tous les résultats de l’édition 2025


Sabine LOEB
Journaliste

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