© Reynald Valleron

Le Relais pour La Vie de la Somme : quand sport rime avec émotions et solidarité

10 km5 km
16/09/2025 17:00

1 500 coureurs et marcheurs ont participé ce week-end au Parc de La Hotoie à Amiens, au Relais pour La Vie de la Somme, organisé par la Ligue contre le cancer et le Comité de la Somme. Un record absolu de participation pour cette 5e édition de l’événement, avec pas moins de 67 équipes mobilisées pour soutenir la lutte contre la maladie pendant 24h d’épreuve.


« On court, on rit, on sauve des vies » : c’est le slogan affiché sur une pancarte pour encourager les participants, prêts à prendre le départ de ce relais de 24 heures.

À peine quelques tours de terrain parcourus au bout d’une heure d’épreuve, une pluie torrentielle s’abattait sur les participants de la course. Bourrasques de vent, giboulées et trombes d’eau : c’était la recette dantesque servie aux engagés dans ce relais, face à des éléments météorologiques impitoyables. Les hésitations furent de mise côté organisation, mais finalement la course reprit de plus belle, chaque équipe déployant une stratégie qui lui convenait. Certaines d’entre elles enchaînaient les relais, changeant de relayeurs à chaque tour, tandis que d’autres choisissaient de faire courir un membre de leur groupe plusieurs tours d’affilée pendant une trentaine de minutes, voire plus. La plupart allèrent au bout de l’effort, pas tant pour la performance que pour une cause plus grande qu’eux, qui les dépassait. 

| Une course riche en émotions

En premier lieu, ce n’est pas le sport qui rassemble les 1 500 coureurs et marcheurs de cet événement, mais bien son caractère solidaire et commémoratif. Comme le rappelle Jean-Paul Joly, le Vice-président de la Ligue contre le cancer de la Somme, « frappé par les sourires sur tous les visages pour une cause qui peut faire tellement pleurer », c’est la résilience de chacun qui a poussé les organisateurs à ne pas baisser les bras face aux intempéries de ce samedi.

« Chacun a une raison de participer : pour collecter, pour marcher, pour faire du sport, ou en mémoire d’une personne disparue ou qui combat la maladie », explique Florian Fortin, en charge de l’organisation de la course depuis quatre ans. Cette année, plus de 23 000 € ont été récoltés pour financer des projets essentiels et concrets au CHU d’Amiens.

Adeline Lemay se sent fortement concernée par cette cause, puisqu’elle a perdu sa fille d’un cancer en 2017. Pour lui rendre hommage, elle a créé une antenne de l’association Le Point Rose, baptisée Maëlycorne au sein de la Somme. Depuis, une trentaine de ses membres participent au Relais pour la Vie dès qu’ils le peuvent. « Le mélange des soignants et des bénévoles de l’association, dont des parents endeuillés, c’est la force de notre équipe : tous unis pendant ces 24 heures. C’est une ressource pour nous, même si c’est fort en émotions », témoigne la représentante de l’association.

Elle n’est pas la seule à se sentir envahie d’une profonde énergie pour cette course. Les membres de l’équipe Les Lièvres d’Handisport Amiens Métropole en tirent également une grande force. « Cette année, ce qui est particulièrement intense pour nous, c’est qu’on court pour Ethan, un joueur de l’équipe de basket décédé l’année dernière. On y va vraiment à fond, comme lui le faisait lors des éditions précédentes », confie Pierre Midou, le salarié de l’association HAM.

« Je voulais juste dire merci à me mère parce que c’est pour elle que j’ai fait ça. »

Noah Pioli, participant qui a couru pendant 24h

| Mettre un point d’honneur à se dépasser, coûte que coûte

L’équipe des Chronos du Cœur n’a pas fait acte de simple présence ce week-end : elle était là « pour relever le défi sportif avant tout ». Inscrits « sur un coup de tête lors d’un repas de famille », les membres n’ont pas démérité, alors qu’ils n’étaient que six dans l’équipe. Parmi eux, la maman, Séverine Casier, aux côtés de sa fille Lola, à l’initiative du projet, qui a rassemblé ses amis sportifs pour relever ce challenge. « On s’est dit qu’on se bat quasiment toute une vie contre un cancer, alors nous 24h, c’est rien », clarifie Zackari Crico. Le groupe termine cinquième, après avoir « bien galéré, et finalement réussi » sans jamais marcher, même en pleine nuit.

Le jeune Noah Pioli, lui, a couru en continu pendant 24 heures, en hommage à sa mère. Une performance à la fois remarquable et émouvante, tant elle comptait pour lui. Sur l’estrade installée pour l’occasion, il a déclaré au micro : « Je voulais juste dire merci à l’équipe SAS, car je ne connaissais personne à la base, et ils m’ont aidé tout le long. Merci à tous de m’avoir supporté, de m’avoir donné de la force, car je n’aurais pas pu tenir comme ça. Pour finir, je voulais juste dire merci à me mère parce que c’est pour elle que j’ai fait ça. »

D’autres ont aussi peiné dans les dernières heures, comme Florian Bertrand, le président de la Fédération des Associations Etudiantes Picardes, qui avait du mal à rester debout à une heure de la fin du relais. « J’ai fait 50 km, pas d’affilée, mais sur 24 heures. Si j’avais pu, j’en aurais fait moins, j’aurais même voulu en faire moins… mais nous n’étions qu’une vingtaine, dont 4 ou 5 présents sur toute la durée », plaisante-t-il, heureux d’avoir couru pour une cause qui lui tient à cœur.

Le Relais pour la Vie a une nouvelle fois rencontré un vif succès, grâce à l’engagement des associations, des entreprises, mais aussi de nombreuses équipes étudiantes, dont la célèbre « Kellian’s Team UPJV », victorieuse pour la quatrième fois avec 384 kilomètres au compteur. Cette course reste avant tout un défi humain, au-delà de l’effort sportif, pour (re)donner vie à ceux qui nous sont chers.

Retrouvez tous les résultats du relais ici


Sabine LOEB
Journaliste

Dernières news
16/09/2025 Championnats du monde de Tokyo : Faith Kipyegon indomptable sur 1 500 m
Mondiaux Tokyo+1
Championnats du monde de Tokyo : Faith Kipyegon indomptable sur 1 500 m
16/09/2025 La Parisienne 2025 : une armée de Super-Héroïnes dans les rues de Paris 
10 km+1
La Parisienne 2025 : une armée de Super-Héroïnes dans les rues de Paris 
Le Grand Raid du Finistère n'est pas une course comme les autres. L'évènement est né juste après le Covid en 2020, quand un coureur demande à François Hinault (aujourd’hui organisateur) s’il est partant pour faire le tour de la Presqu’île de Crozon. Ce dernier accepte et décide d’en faire profiter les potentiels intéressés. Une cinquantaines de curieux veulent s’essayer aux deux distances proposées, le 140 km et le 57 km. Le départ et l’arrivée se font… dans le jardin de la mère de François Hinault. Le principe est simple, chaque coureur part quand il le souhaite entre 17h et 18h, à partir d’une trace GPX. Aujourd’hui, les inscrits sont cent fois plus nombreux. Pour cette 3ème édition, 2 000 participants sont attendus ainsi que 300 bénévoles.
15/09/2025 Grand Raid du Finistère : la course bretonne fête sa 3ème édition
Ultra run
Grand Raid du Finistère : la course bretonne fête sa 3ème édition
Voir plus
Inscrivez-vous
à notre newsletter
Ne manquez rien de l’actualité running en vous inscrivant à notre newsletter !