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L’héritage olympique comme fer de lance des Voies Royales de Saint-Denis
Née de la fusion du Grand Marathon de Saint-Denis et de la Voie Royale, la réunion dionysienne a réuni 8500 passionnés répartis dans 6 formats, du 5 km à allure libre jusqu’au marathon, un record. Avec une arrivée mythique au Stade de France, les Voies Royales de Saint-Denis ont perpétué l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques.
On a beau vouloir fermer le livre, il revient vers nous. Inlassablement. Le chapitre des Jeux olympiques et paralympiques. L’une de ses plus belles pages s’est écrite au Stade de France. Le 27 juillet 2024, Antoine Dupont et ses coéquipiers de l’équipe de France de rugby à 7 réalisaient l’exploit de vaincre les double champions olympiques fidjiens sur un score sans appel de 28 à 7 dans une ambiance incandescente. Sa piste violette sacrait Cyréna Samba-Mayela vice-championne olympique du 100 m haies sur ce même tartan le 10 août 2024.
Ces souvenirs, les 8500 participants des Voies Royales de Saint-Denis les ont vécus plus d’un an après cette parenthèse enchantée. Elle voulait inscrire son nom au palmarès et « suivre les traces » des athlètes tricolores pour ses 21 ans. Anaïs Herlangue, étudiante en master 1 de droit du sport à Dijon, a bouclé son premier semi-marathon avec sa mère Florence Poupard, 47 ans, en 2h14. « L’arrivée était vraiment pas mal », glissent-elles en coeur. Un euphémisme tant les frissons nous ont parcourus dès notre arrivée dans cette enceinte.
| « Faire du sport avec un matériel de tous les jours »
Faire de ses rêves une réalité. Alors que le sprinteur malvoyant Timothée Adolphe avait triomphé sur ses terres l’an passé (vice-champion paralympique sur 100 et 400 m), l’héritage des Jeux a séduit Céline Casside, 46 ans. Après le marathon de Paris en fauteuil, l’artiste tatoueuse s’est attaquée au 21,1 km, du centre Aquatique Olympique à la sublime Basilique de Saint-Denis, entourée de ses deux neveux, Liam et Dorian. « Je veux montrer que l’on peut faire du sport avec un matériel de tous les jours et que c’est possible. Je n’ai pas déboursé des sommes astronomiques », souffle celle qui rêve de participer au Marathon de Berlin.
Eux ont préféré jouer la carte de l’humour. « Je sais qu’il court pour Strava » et « Je cours pour elle » peut-on lire sur les maillots de Clémence Guittonneau et Guénolé Corbin. Blessés tous les deux, le couple s’est laissé emporter par la folie parisienne. « Il y avait un pont sympa », sourissent-ils. Nul doute qu’il s’agissait du Pont du village olympique, l’un des héritages concrets du plus grand événement planétaire sportif. L’ouvrage symbole a d’ailleurs pris le nom, le 7 décembre dernier, de Louafi Bougueraen, en hommage au premier Franco-Algérien médaillé d’or olympique sur marathon pour la France en 1928.
Enfiler leur plus beau costume et briller à l’intérieur de la Cité du Cinéma. Un cadre idyllique pour Corentin Bellego et François Jumeau, non sans péripéties. « C’était un petit peu glissant. Nous avons failli tombé », décryptent ceux qui se sont rencontrés à l’école polytechnique. Alors qu’ils se sont rejoints au 20e kilomètre pour ne plus se lâcher et avaler le semi-marathon en moins d’1h24, ces deux trentenaires ont déploré le « manque d’ambiance » dans l’entrée du plus grande stade hexagonal. « Ils nous manquaient un concert de Beyoncé en plein milieu. »
Il a pourtant essayé de donner de la voix et d’enflammer les tribunes. Accompagné de son acolyte Romain Babillon, Mathieu Poplimont, speaker, a de nouveau foulé l’antre dionysien. Ce conférencier était déjà venu… pour l’inauguration du Stade de France le 28 janvier 1998. Le 12 juillet, en finale de la Coupe du monde de football, Zinédine Zidane et Emmanuel Petit envoyaient les Bleus au paradis. Vingt-six ans plus tard, l’enceinte reprenait des couleurs pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Dimanche 26 octobre 2025, un goût d’exploit sportif régnait dans le temple du sport français.
Le Maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin ne s’est pas trompé : « L’héritage olympique est un héritage vivant ». Portées par le club de Saint-Denis, les Voies Royales nous ont replongés dans la mythique arène des Jeux olympiques et paralympiques : le Stade de France.
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Renaud Chevalier
Journaliste
