Marathon de Porto : Aspel Kiptoo Kiprop et Betty Jepleting au sommet
Les rues de Porto ont pris des airs de festival de course ce dimanche 2 novembre. Sur le marathon, les Kényans Aspel Kiptoo Kiprop et Betty Jepleting se sont imposés tandis que les Français Mael Baron (20e) et Nathalie Gaubert (13e) ont fièrement défendu les couleurs tricolores. Sur le 10 km, Rémi Olliveau a pris la première place chez les hommes et Julie Berthier s’est illustrée en 10e position. Entre pavés de la Ribeira et reflets du Douro, 15 000 coureurs ont trouvé leur rythme dans cette édition 2025 où performance a, une nouvelle fois, rimé avec plaisir et découverte.
Ce dimanche, Porto s’est réveillée au rythme des foulées. Entre les pavés dorés de la Ribeira et les reflets d’un océan encore endormi, la ville a vu défiler plus de dix mille coureurs venus du monde entier pour vivre un 21e chapitre lumineux, populaire et bien ficelé du Marathon de Porto. Chacun a trouvé son tempo entre performance et plaisir, que ce soit sur le marathon ou le 10 km.
Porto n’a pas seulement offert deux courses, elle a déroulé un spectacle. Le départ donné depuis le parc de la Cidade a mené les coureurs le long de l’océan, avant de plonger vers les rives du Douro. Entre les ponts, les ruelles et les effluves de café, l’atmosphère oscillait entre carte postale et défi personnel. Les meneurs d’allure, reconnaissables à leurs ballons colorés, ont animé les pelotons, pendant que des groupes de musique locale rythmaient les passages les plus longs.
Le public portugais, fidèle à sa réputation, n’a pas ménagé ses encouragements. Des familles postées sur les trottoirs, des restaurateurs applaudissant entre deux clients, des enfants tendant la main pour un « high five », l’énergie collective a porté les coureurs jusqu’à la dernière foulée.
| Kiptoo Kiprop et Jepleting au sommet du Douro
Chez les hommes, la victoire est revenue au Kényan Aspel Kiptoo Kiprop en 2h13’17. Un chrono solide sur un tracé exigeant par endroits, même s’il ne bat pas le record du parcours (2h09’51). Juste derrière, son compatriote Joshua Kipsang Kemboi (2e en 2h13’28) et l’Ethiopien Derara Guta Geleta (2h13’58) complètent un podium 100 % africain. Premier Portugais, Carlos Costa s’invite dans le top 6 en 2h16’19, porté par un public aux drapeaux rouges et verts agités dans chaque virage. Dans le top 20, on retrouve également un Français, Mael Baron, crédité d’un 2h36’39 pour prendre la 20e place.

Dans la course féminine, la victoire est également arrivée côté kényan car Betty Jepleting a coupé la ligne avec un temps de 2h31’05, 14e au scratch et talonnée par une nouvelle kényane Leonida Jemwetich Mosop (2h31’32). L’Ethiopienne Meseret Dinke, chronométrée en 2h32’27, s’est parée de bronze. Le trio de tête a tenu la cadence jusqu’au bout, dans une dernière ligne droite où la chaleur du public valait presque un ravito. À noter la belle 13e position de la marathonienne tricolore venue de Noisy-Le-Grand, Nathalie Gaubert, dont le chrono affiche 3h09’57.
| Rémi Olliveau, l’éclair tricolore du 10 km
À côté du marathon, le 10 km de Porto a, lui aussi, trouvé son public. Une épreuve pensée pour ceux qui veulent goûter à la magie sans se brûler sur la distance reine. Le départ commun crée un instant d’euphorie avant que les pelotons se séparent, chacun vers son aventure. Sur cette distance, le Bleu-Blanc-Rouge a brillé, mené par le Breton Rémi Olliveau, vainqueur en 31’34. Le sociétaire de l’AS22 pensait être accompagné par un compatriote tricolore sur le podium mais Louis Rischmann en a finalement terminé avec la médaille en chocolat (4e en 31’56) derrière les locaux Ricardo Pereira (2e en 31’48) et Rui Pedro Silva (31’49) tandis que Joffrey Perrot-Legros (Kiwami Racing Team) s’est infiltré parmi les 20 meilleurs coureurs du jour, achevant son 10 bornes en 35’44 (19e).

Côté dames, les Portugaises n’ont laissé aucune chance pour la breloque, guidées par Rafaela Fonseca, lauréate en 34’46 devant Carla Martinho (35’02) et Telma Pinho (35’35). Une course rapide, joyeuse, où la brise du littoral vient mystifier les ambitions. Pas celles de Julie Berthier, auteure d’un rafraîchissant 40’20 pour obtenir une 10e place méritée.
| Les chiffres qui parlent
Cette édition 2025 a rassemblé près de 15 000 participants toutes distances confondues, dont près de la moitié venus de l’étranger. Une diversité à l’image du marathon : cosmopolite, chaleureux, généreux. L’organisation, impeccable, a soigné les détails avec des ravitaillements tous les 5 km, des zones d’épongeage, une consigne gratuite, une pasta-party d’avant-course et des douches à l’arrivée. Des attentions simples, mais qui font la différence.
Le Marathon de Porto a cette singularité rare d’offrir un tracé rapide tout en conservant une âme de ville-carte-postale. Le contraste entre la puissance des foulées et la douceur du décor crée un charme particulier. On y vient pour le chrono, on en repart avec des images plein la tête comme celles les reflets du Douro au petit matin, le cri des mouettes et l’odeur du pain chaud qui s’échappe d’une boulangerie. Un parfum de « reviens-y » !
✔ Retrouvez tous les résultats de l’édition 2025 du Marathon de Porto

Dorian VUILLET
Journaliste