Margaux Sieracki accroche une époustouflante huitième place au Marathon d’Amsterdam
Après deux échecs sur la distance reine, Margaux Sieracki a signé une performance majuscule au Marathon d’Amsterdam dimanche. Flashée en 2h25’47, la protégée de Stéphane Valenti devient la sixième meilleure performeuse tricolore de tous les temps. C’est simple, aucune Française dans l’histoire n’est allée plus vite sur son premier marathon. Récit d’une matinée inoubliable, en direct du stade olympique.
C’est sûrement le plus beau cadeau qu’elle pouvait offrir à sa mère. « Son anniversaire était hier. On ne l’a pas encore fêté ». La voix chevrotante, Margaux Sieracki salue avec de grands signes de la main sa plus fervente supportrice depuis la piste du stade olympique d’Amsterdam. « Elle me lièvre à vélo électrique et c’est un métronome en 3’28 au kilomètre. Elle sait que j’ai galéré pendant deux ans et demi », dévoile-t-elle. Même dans ses rêves les plus fous, la vice-championne de France du semi-marathon (1h10’14) derrière Alessia Zarbo (1h09’53) à Auray-Vannes le 14 septembre n’aurait jamais imaginé claquer un chrono aussi étourdissant (2h25’47) dans la capitale des Pays-Bas.
« C’est énorme. Je m’attendais à 2h27-2h28. Mais pas moins de 2h26 », décrypte-t-elle. Après deux mésaventures sur cette distance, la faute à une fracture de fatigue à J6 et à des passages manqués aux ravitaillements, la pensionnaire des Coureurs de Fond du Cateau signe le plus beau chrono d’une Française pour un premier marathon dans l’histoire. « J’étais dans le troisième groupe féminin. J’ai mis les moyens pour payer un lièvre. Un propre lièvre. Il a été jusqu’au 35e kilomètre (Pierre Denays). Et après, j’ai fini toute seule. Tout s’est bien passé. J’étais calme. »
Entraînée depuis janvier par Stéphane Valenti (champion de France master de cross en 2021), dont elle « apprécie les méthodes », la recordwoman du 10 km des Hauts-de-France (31’49 à Rotterdam le 6 septembre) a réalisé une course quasi-parfaite. « On est passé en 1h13’27 au semi. On était parfait. Et ensuite, on a fait un négatif split ». Une deuxième partie de marathon avalée en 1h12’22 et une huitième place féminine stratosphérique à la clé (première européenne). « Quand j’étais au pôle de Fontainebleau, Thierry (Choffin) a tout de suite vu que j’étais faite pour le long ». Paroles d’expert.
Alors qu’elle participera au 10 km du Marathon Vert de Rennes dimanche prochain, la lauréate de l’Adidas 10 k Paris en 2024 (32’18) est « un peu perdue » au sujet de ses futurs objectifs. « On a appris il y a seulement deux jours qu’il y avait le marathon aux Europe l’année prochaine (à Birmingham le 16 août 2026, ndlr) ». Une course qui pourrait l’intéresser. Celle qui s’entraîne à Mouscron en Belgique a aussi l’intention d’aller chercher un gros chrono sur semi-marathon, en moins d’1h09’30.
On en oublierait presque de lui poser la question de ses impressions. « En fait, c’est bizarre. C’est comme si je ne réalisais pas encore. Mais quand je vais la voir (sa mère), je vais réaliser. J’ai juste envie d’en profiter avec elle ». Le dimanche après-midi n’a sûrement dû pas être de tout repos.
À 26 ans, Margaux Sieracki continue de franchir des paliers. Du 1500 m au marathon, la Nordiste, originaire de Croix, a confirmé son statut de cador de l’athlétisme tricolore. Après son temps canon à Amsterdam, ses chronos sur la distance reine sont désormais à surveiller. De très près.
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Renaud Chevalier
Journaliste