Depuis la Tour Eiffel jusqu’au Château de Versailles, 25 000 coureurs ont avalé les 16,2 km de ce parcours mythique. Récit de la course 2025. © Paris-Versailles

Paris-Versailles 2025 : Mélody Julien et Faustin Guigon couronnés

MarathonSemi-Marathon
29/09/2025 20:48

La 46e édition de Paris-Versailles a une nouvelle fois fait vibrer les rues, du 16e arrondissement au Château de Versailles, avec près de 25 000 coureurs au départ au pied de la Tour Eiffel. Ciel bleu, soleil éclatant et ambiance populaire : l’événement, organisé par l’association Paris-Versailles, a mobilisé 1800 bénévoles pour assurer son bon déroulement. Sur les 16,2 km de ce parcours mythique, entre fête populaire et véritable défi sportif, ce sont Mélody Julien (53’03) et Faustin Guigon (50’13) qui ont brillé en signant deux très beaux chronos.


46 ans que la course existe, et depuis, elle ne cesse d’attirer des coureurs, venus à 85% de la région parisienne. Si aucun record de participation n’a été battu, la jauge maximale étant atteinte chaque année depuis 2013, le succès de cette course « historique » reste impressionnant.

| Mélody Julien, reine de Versailles

C’est une course qu’apprécie particulièrement la fondeuse de l’AM Montredonnaise. Un parcours vallonné, une compétition féroce, des conditions météo idéales, la course Paris-Versailles réunit tous les ingrédients pour une sortie solide. À deux semaines de son principal objectif, le Marathon de Chicago, Mélody Julien a confirmé sa grande forme. Elle a survolé la course pour conserver son trône face au Château de Versailles avec un chrono de 53’02 (contre 55’29 lors de l’édition 2024). Derrière elle, beaucoup de talent, avec Anaïs Quemener qui prend la deuxième place (57’21) et Émilie Christel (1h02’06) qui complète le podium.

Désormais, cap sur deux semaines d’affûtage pour Mélody Julien avant de s’aligner sur le mythique Marathon de Chicago, là où sont tombés les deux records du monde du marathon, féminin et masculin, en 2023 et 2024. Le décor est planté. La Tarnaise de 26 ans tentera de continuer son ascension spectaculaire dans le fond français en allant chercher un nouveau record personnel (2h25’00 signé à Valence en 2023).

Mélody Julien, venue spécialement du Tarn pour défendre son titre, l’a emporté à nouveau. Revenir sur les traces des Jeux olympiques de Paris représente pour elle une belle manière de lancer sa saison. « Je savais que j’étais en forme, mais je sors de deux grosses semaines d’entraînement, donc j’avais un peu peur d’être fatiguée, comme l’année dernière, où j’avais couru juste après les Jeux. J’ai eu de très bonnes sensations et je suis optimiste pour le marathon de Chicago le 12 octobre. Ça me fait vraiment plaisir de courir ici, et l’objectif était de faire le doublé », a-t-elle confiée, épuisée mais heureuse.

Anaïs Quemener, toujours licenciée à La Meute, sollicitée de toutes parts pour échanger quelques mots et prendre des photos, s’est montrée enchantée de sa deuxième place : « J’y allais un peu en mode découverte, car je n’ai pas fait de compétition officielle sur Paris depuis la naissance de mon petit garçon (Elyo). Je n’avais donc pas vraiment d’objectif en prenant le dossard. Mais au fur et à mesure de la course, je me suis laissée prendre au jeu et comme d’habitude, j’ai adoré. Je me suis retrouvée dans un paquet avec d’autres coureurs, c’était génial ! La place est un bonus, car ce n’était pas mon objectif principal, mais disons que la saison démarre bien. »

Loin derrière, c’est Emilie Christel qui a accroché la troisième place, en 1h01’42. Amatrice de course à pied depuis son plus jeune âge, la Versaillaise s’est illustrée dès sa première participation. « J’ai appris que j’étais troisième à un kilomètre de l’arrivée. Je suis très contente d’arriver à la maison, prête à savourer le poulet du dimanche. Avoir pu partir dans les sas préférentiels m’a vraiment facilité la course. C’était super ! », a livré l’ancienne athlète du club de Saint-Quentin-en-Yvelines.

« C’est un plaisir de courir ici, merci à l’organisation et aux bénévoles. L’année dernière, j’avais couru après les Jeux et j’étais un peu fatiguée. Je viens de faire deux grosses semaines de préparation et j’ai de très bonnes sensations pour le 12 octobre : mon objectif c’est le Marathon de Chicago début octobre. »

Mélody Julien

© Paris-Versailles

| Faustin Guigon, une victoire qui fait du bien

10h50 sonnait à peine et Faustin Guignon franchissait la lignée d’arrivée, largement en tête, avec un temps de 50’13. Le favori Florian Carvalho, international français (23 sélections), n’a pas démérité, terminant en 50’54. Le représentant du Pays de Fontainebleau Athlétisme privilégie désormais le plaisir avant tout. « La forme reste anecdotique, je sors du semi-marathon d’Auray-Vannes qui laisse encore des traces et j’ai eu une semaine un peu compliquée sur le plan personnel. Je suis content d’avoir été aux avant-postes avec Faustin et Sacha, c’était un beau dimanche. On reviendra plus fort. Aujourd’hui, je cours pour le plaisir, mais je transmets aussi mon expérience aux jeunes du club, et je continue de m’épanouir : c’est le plus important ». Sacha Liguori a complété le podium, ravi de monter sur la boite avec deux athlètes de ce calibre.

« Je suis surpris. C’est ma troisième participation et j’avais quelques repères au niveau du chronomètre. Je voulais passer sous les 52 minutes et j’ai fait 50’13. C’est incroyable ! Les conditions sont favorables, la météo est parfaite, je connaissais le parcours et je me sentais bien. C’est une magnifique victoire en partant de la tour Eiffel jusqu’au château de Versailles. Je ne peux pas rêver mieux pour cette grande classique. »

Faustin Guigon

© Paris-Versailles

| La redoutable Côte des Gardes : le défi des coureurs

La Côte des Gardes, longue de 2 km avec un dénivelé moyen de 7% (pic à 12%), bénéficie déjà d’une petite renommée dans la sphère parisienne, notamment grâce au tracé mythique de la course. Elle suscite fascination, attirance… mais aussi appréhension. Fadila Imerglik, qui a bouclé l’épreuve en 1h18, améliorant largement le record de l’an passé (1h22), a témoigné de sa difficulté : « Ce que je redoutais le plus, c’était la côte. J’en faisais vraiment des cauchemars. Elle est hyper difficile, avec des passages à 11 %, compliquée à travailler. Je ne suis pas une grimpeuse, donc je savais qu’il fallait que je compense sur le reste de la course. Même à une allure de 7 min/km, elle fait mal aux fessiers et aux cuisses… mon dieu, quel cauchemar !  ». Lola Le Brestec, de la Team Infinity Run, conseillait de « ne faut pas partir trop vite, car la côte se fait en deux temps. Arrivé à l’Observatoire de Meudon, on croit que c’est fini… mais il reste encore un morceau. Il faut vraiment garder de l’énergie jusqu’au bout : encore 2 ou 3 côtes, puis un faux-plat de 2 km jusqu’à la ligne d’arrivée qu’on aperçoit au loin. »

| Les scouts, moteur de l’ambiance sur le parcours

Créée en 1976, l’épreuve repose sur un modèle associatif unique. Aucune subvention publique, un budget assuré uniquement par les inscriptions et la mobilisation de près de 2 500 personnes, dont 1800 bénévoles issus des clubs locaux. Plus qu’une course, Paris-Versailles est ainsi une grande fête populaire et une vitrine du running français en matière d’organisation.

Les bénévoles jouent un rôle central tout au long de l’événement. Les clubs locaux sont bien sûr impliqués, mais les Scouts et Guides de France se distinguent particulièrement par leur énergie et leur enthousiasme. Présents au départ, aux ravitaillements et même dans la redoutable Côte des Gardes avec leurs cornes de brume, ils étaient partout. Environ 400 d’entre eux avaient pour mission d’accueillir les finishers à l’arrivée, et ne se sont pas limités aux consignes : cris d’encouragement et olas fusaient à chaque remise de médaille ou de bouteille d’eau. Pour les scouts, participer à Paris-Versailles est presque un rite de passage, impossible d’y être absent !

| Paris-Versailles, une classique populaire et exigeante

Si Paris-Versailles occupe une place si particulière dans le cœur des coureurs, c’est pour son mélange unique : une course populaire (25 000 participants) mais aussi un défi sportif exigeant. La fameuse côte des Gardes, longue de 2 km, est une portion légendaire du parcours, qui avait d’ailleurs été utilisée pour le Marathon des Jeux olympiques de Paris 2024. Mais une fois passée, l’arrivée face au Château de Versailles efface bien des douleurs et offre aux runners un sentiment de joie exceptionnel.

Entre efforts intenses, paysages emblématiques et solidarité sur le parcours, Paris‑Versailles confirme une fois encore sa place incontournable dans le calendrier du running français. Sous un soleil éclatant, cette 46e édition a montré toute la magie de l’épreuve : Mélody Julien a confirmé sa supériorité, Faustin Guigon a écrit l’une des plus belles pages de sa jeune carrière, et des milliers de coureurs anonymes ont, eux aussi, vécu leur moment de gloire en franchissant la ligne face au Château de Versailles. Le rendez-vous est déjà pris pour le 27 septembre 2026, date de la 47e édition. L’histoire d’amour entre Paris-Versailles et la course à pied est loin d’être terminée.

Retrouvez tous les résultats de la 46e édition Paris-Versailles


Sabine LOEB
Journaliste

Clément LABORIEUX
Journaliste

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