Succès populaire et convivial pour la Spinassienne à Épinay-sur-Seine
Le 12 octobre dernier, Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) a vécu au rythme de la 15e Spinassienne. Sous un soleil d’automne radieux, plus de 1000 coureurs habitués ou néophytes se sont élancés sur les distances semi-marathon, 10 km ou 3,8 km. Une matinée placée sous le signe de la performance, du dépassement de soi et de la convivialité.
Il fait encore frais quand les participants, déjà nombreux, achèvent leur échauffement sans s’éloigner de la ligne de départ. Alors que certains échangent quelques mots et rires avec leurs proches, d’autres affichent un visage plus fermé, empreint de concentration. Ultimes accélérations, une dernière gorgée d’eau, les vestes tombent et les coureurs se rangent en ligne sous l’arche. Les rayons dorés du soleil d’automne effleurent l’arche et embrasent les arbres bordant la rue du Parc Municipal des Sports. Dans l’air à l’odeur de rosée, les respirations forment de petits nuages de vapeur que l’aube irise d’or. Le brouhaha se tait, l’attente est palpable, puis le coup de feu libère les courageux et déclenche les vivats des spectateurs.
La Spinassienne organisé par la ville d’Épinay-sur-Seine est l’occasion idéale de tester son niveau de début de saison, ou de réaliser sa première compétition. Les circuits sont variés et assez exigeants (112 mètres de dénivelé positif pour le semi-marathon), alternent portions en bitume et passages sur les berges sableuses de Seine. Le tracé, composé de plusieurs boucles, permet aux spectateurs de suivre les épreuves de près. Encore plus original, l’itinéraire traverse une usine et l’arrivée se fait sur la piste.
| Bataille acharnée sur le semi-marathon

Cette année, le semi-marathon était particulièrement relevé, pour le plus grand bonheur du public et de l’organisation. Plus de 600 concurrents étaient présents sur la ligne de départ de l’épreuve. Dès la première partie de course, un groupe d’une dizaine de coureurs s’est détaché. Au fil des kilomètres, ils n’étaient plus que cinq à se relayer et à pouvoir prétendre à la victoire. À la mi-parcours, l’un des concurrents a porté une attaque. Le collectif s’est réduit à trois, mais les deux poursuivants n’étaient qu’à quelques encablures.
Au 18e km, le groupe de cinq s’était presque reformé. Louis Pires, finalement médaillé de bronze, a durci l’allure pour évincer les deux poursuivants. Dans les deux derniers kilomètres, Lahoucine Dazi et Mehdi Kadri ont renchéri, et l’écart s’est creusé avec le troisième. C’est dans les derniers hectomètres, à l’entrée sur la piste, que le lauréat 2025, Lahoucine Dazi, a porté son attaque pour s’imposer en 1h09’16. « Ce n’était pas facile, entre virages, côtes, bords de Seine en sable. Mes concurrents étaient très bons. J’ai attendu derrière, avant d’accélérer au dernier kilomètre. »
Derrière lui, Mehdi Kadri (1h09’22) et Louis Pires (1h09’27) complètent le podium dans la même minute. « Il y avait quelques côtes cassantes et six kilomètres sur un sentier avec des cailloux et des aspérités, ce qui nous a fait ralentir. Dans le trio de tête, on était en contrôle, on se regardait un peu, on a attaqué dans le final, c’était plaisant », réagit le vice vainqueur, qui a déjà réalisé 1h04’40 sur la distance à Boulogne en 2024. Le Clermontois, troisième, ajoute : « J’étais à l’aise tout le long mais j’ai un peu subi à la fin. Les places étaient faites en entrant sur la piste, c’était difficile de doubler avec les dernières relances. C’était une très belle course. »
| Philippine Ruffin s’impose sans conteste

Côté féminin, la spécialiste du 800 m Philippine Ruffin était au-dessus de ses concurrentes et n’a pas eu besoin de lutter. Celle qui possède un record en 2’13″10 (2024) sur le double tour de piste l’emporte aisément en 1h24’28 pour sa première expérience sur la distance. Ses dauphines sont Alicia Clauwaert (1h26’43) et Hildegarde Lambert (1h27’44).
« Les filles sont parties un peu vite, on était ensemble pendant deux ou trois kilomètres et ensuite je suis partie et j’ai continué sur ma lancée. Je visais justement 1h24, je suis partie sur des allures de 40 minutes au 10 km, je me sentais bien. Je me suis accrochée à des groupes, je suis restée assez longtemps avec un concurrent, ce qui m’a bien aidée. Le parcours était très agréable, il y avait du public, du soleil, j’ai beaucoup aimé. »
Philippe Ruffin, gagnante du 21,1 km
| Un 10 km et un 3,8 km plus ouverts
Sur le 10 km, Yoahn Tchicaya s’est imposé en 31’49, devant Nicolas Chemel (33’20) et Benjamin Galisson (34’35.) Chez les femmes, Lauriane Tanguy (40’58) a été la plus rapide, devant Virginie Durand (42’51) et Kyliane Dorville (46’03.) La vainqueure, qui n’avait pas couru de 10 km depuis 2019, résume l’événement comme « une petite course un dimanche matin pour se faire plaisir, avec du soleil, des amis, sur un tracé agréable et varié. »
Sur les 3,8 km, Jules Desmond l’a emporté en 12’54 pour sa troisième participation. Paco Adjed (12’57) et Alexis Racher (13’30) le rejoignent sur la boîte. « L’épreuve était très roulante, j’ai amélioré mon chrono de l’an dernier. Mon coéquipier m’a tiré tout le long, c’était une belle bataille », résume le vainqueur. Le collectif féminin gagnant était composé de Lilwen Poulain (17’01), Lou-Anne Boulben (17’12) et d’Emma Bui (17’52). Des courses enfants faisaient aussi partie intégrante du programme de la journée, pour que l’événement soit ouvert à tous.
Entre duels acharnés et dépassement de soi, les quelques mille participants de la 15e Spinassienne ont vécu un dimanche matin mémorable. Entre ville, berges de Seine et passages atypiques (usine, piste), la course offrait l’occasion idéale de lancer la saison automnale 2025 en fanfare.
✔ Tous les résultats de la 15e édition de La Spinassienne

Emma BERT
Journaliste