Kent Ohori, la métamorphose inspirante d’un ancien fumeur
23/07/2025 19:47Le 6 juillet dernier se courrait l’ASICS Gold Coast Marathon en Australie. Ce jour-là, un coureur s’est fait remarquer pour un détail étonnant. Que faisait en effet Kent Ohori avec une cigarette en main pendant toute la course, que le coureur a achevé en 2h29’08 ?
| Une performance symbolique
L’image a fait le tour des réseaux sociaux et d’internet : l’australien Kent Ohori franchissant la ligne d’arrivée du dernier Asics Gold Coast Marathon en 2h29’08, une cigarette éteinte fermement serrée dans sa main droite. « C’était ma manière de rendre hommage à mon ancien moi », a expliqué à l’issue de la course l’Australien de 35 ans, qui a tenu une allure impressionnante de 3’32 au kilomètre. La cigarette n’était pas une simple provocation mais un hommage à son parcours. « Chaque fois que la douleur devenait intense, je la regardais et me souvenais d’où je venais« , confie-t-il. Une stratégie mentale qui a porté ses fruits : son temps le place parmi les meilleurs amateurs mondiaux, seulement cinq ans après ses débuts en endurance. À l’image du français Yoann Stuck, autre « métarmophosé » que Marathons.com a interviewé il y a quelques mois, Kent Ohori ne se fixe aucune limite, bien au contraire ! Les deux hommes ont en commun d’avoir connu une vie éloignée des exigences du sport avant de se découvrir dans la performance.
| Du paquet quotidien à l’Everestman
En 2017, Kent Ohori avait une vie très éloignée de sa vie actuelle. Il enchaînait cigarettes et dîners arrosés. C’est paradoxalement une blessure en courant qui va le faire découvrir une autre partie de lui. « Je ne faisais que courir auparavant, mais j’ai découvert mon amour pour le cyclisme à cause d’une blessure au tendon d’Achille qui m’a fait ranger mes chaussures de course pendant six semaines », a déclaré Ohori. « Pendant la récupération, j’ai aussi commencé à nager, ce qui m’a conduit à m’inscrire à ma première course ». Ce qui devait être une convalescence devient une révélation. « J’ai découvert que mon corps de fumeur pouvait encore se surpasser. » En six mois, il passe de rien à son premier triathlon sprint, puis enchaîne les distances olympiques. « Chaque nouvelle épreuve était une victoire sur mes démons« , se souvient-il.
Les performances notables d’Ohori depuis ses débuts :
➜ 2020 : Qualification pour les championnats du monde d’Ironman après sa première participation à un Ironman (9h47′)
➜ 2022 : Everestman triathlon de 40 heures (voir publication ci-dessous).
➜ 2024 : Podium au Ultra-Trail Australia (100 km)
➜ 2025 : Chrono de 2h29’08 au Gold Coast Marathon
| Une leçon de résilience
Avec son club de Running Rebound Club, Kent Ohori le martèle : si il le fait, vous pouvez le faire. C’est sans doute un peu optimiste de la part de l’Australien, mais son histoire est inspirante. La course à pied est un formidable révélateur et enchaîner les sorties permet de rapidement progresser. « Ce qui me fascine chez Kent, c’est sa capacité à transformer chaque obstacle en tremplin« , analyse quant à lui son coach Matt Hanson, qui le coache depuis le début de l’année 2025. Et Kent n’a pas l’intention de s’arrêter là. A l’issue du marathon de Gold Coast Marathon, il a déclaré : « Ce n’est que le début ».
On a hâte de voir la suite alors, d’autant que Kent est encore jeune (35 ans) ! Bientôt sur une ligne de départ aux côtés de Yoann Stuck, autre prodige de résilience ? Histoire de bien nous convaincre que tout est possible si le corps le permet.

Charles-Emmanuel PEAN
Journaliste