Océane Andréa : « À mes débuts, personne ne parlait de la course à pied sur les réseaux »
Connue pour ses posts inspirants sur les réseaux sociaux et pour son club de running Fasta Pasta Club, Océane Andrea connaît une ascension fulgurante. En partageant son quotidien de créatrice de contenu running et lifestyle à New York, elle inspire toute une génération à courir pour soi, en essayant d’être la plus transparente possible.
✓ Dans cet entretien, la créatrice de contenu aborde son année à New York, son statut d’influenceuse et sa manière de percevoir ce business naissant.
| Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Océane Andrea. Andrea, c’est en réalité mon deuxième prénom, mais beaucoup pensent que c’est mon nom de famille, ce qui me fait toujours sourire ! Je suis née au tout début des années 2000 et je me décrirais comme une créatrice de contenu passionnée, entre univers « Running et Lifestyle ». En parallèle, j’ai suivi une formation en école de commerce et, en ce moment, je vis une nouvelle aventure à New York où je poursuis un master.
| Comment se déroule votre année à New York ?
À la fin de mon bachelor, je me suis rendue compte que je ne savais pas vraiment quoi faire de mon diplôme. Comme j’avais commencé à faire un peu du contenu sport sur les réseaux, je me suis dit que j’aimerais bien, même hors de mon propre contenu, travailler dans l’industrie sportive. J’avais fait un double diplôme à UC Berkeley quand j’étais en bachelor en France, et c’est là que j’ai vu l’ampleur que prenait le sport aux Etats-Unis. C’est en regardant les matchs de football américains que je me suis dit qu’il y a vraiment un marché à exploiter. En Europe, on a beaucoup à apprendre sur les États-Unis vis-à-vis du sport. À part le football et peut-être un peu la boxe, le basket ou le rugby, on n’est pas assez centré sur le sport au quotidien.
Le sport occupe une énorme place dans le quotidien des américains. Je voulais absolument pouvoir avoir un diplôme et plus comprendre en général cette industrie, ce secteur. Du coup, mon diplôme se termine à la fin d’année et j’aimerais bien pouvoir potentiellement rester parce qu’il y a quand même pas mal de choses qui vont se passer aux Etats-Unis. Entre la Coupe du Monde en 2026 et les Jeux Olympiques de 2028, il va se passer énormément de choses. C’est une période unique pour apprendre, contribuer et saisir toutes les opportunités qui vont émerger, et j’y réfléchis très sérieusement.
« En Europe, on a beaucoup à apprendre sur les États-Unis vis-à-vis du sport, il n’est pas assez centré sur le quotidien. »
Océane Andréa
| Aujourd’hui, vous êtes notamment connue sur les réseaux sociaux avec des centaines de milliers d’abonnés sur Instagram. Quel est votre parcours ?
J’ai commencé à partager du contenu pendant mon bachelor. C’était après le Covid, pendant la période où on n’était plus en confinement, mais il y avait un couvre-feu. Du coup, c’était un peu ennuyant. J’ai commencé à partager du contenu un peu sportif, je postais des séances de sport sur YouTube. Ça a duré quelques temps jusqu’à ce que je me lasse. En fin d’année 2023, quand j’ai voulu prendre un an de césure avant d’aller à mon master, je me suis dit que pour pouvoir profiter au max de ma césure, il fallait que je nourrisse mes réseaux.
C’est là, en mai 2023, que je me suis sérieusement mise à la course à pied, même si ça faisait un an que j’avais commencé à courir. Personne ne parlait de la course à pied sur les réseaux à l’époque. J’ai donc commencé il y a à peu près un an et demi à parler de course à pied et à partager toutes mes aventures, mes doutes, mes galères. Ça a évolué très rapidement. J’ai compris que l’influence, c’était bien plus que poster des vidéos sur internet.
| Aujourd’hui, vous vous considérez créatrice de contenu running, ou influenceuse running ?
Je pense que c’est un peu biaisé. Je suis un peu les deux en soi. On est des créateurs de contenu et je considère que je suis une vraie créatrice de contenu parce que je fais très attention à ce que je poste. Je fais très attention à avoir toujours ma patte, à que ce soit toujours mes idées. Je ne veux pas aller chercher d’inspiration chez qui que ce soit et que je crée tout entièrement. Je crée tout, je filme tout toute seule, je monte tout toute seule, les idées me viennent toutes seules, je ne suis pas accompagnée sur la création.
On reste aussi des influences parce qu’il y a quand même un aspect d’influence derrière ces vidéos-là. Je vais influencer les gens à aller courir, à s’inscrire à des courses, à porter certaines chaussures… Mais tout ça, c’est pas forcément toujours calculé. Des fois, certains abonnés me disent « Tu m’as trop donné envie de faire ça », alors que je ne l’imaginais même pas.

| Tout ce qui est publié sur votre compte est fait le jour même ?
Oui ! La plupart du temps, c’est tout le jour même. J’aime beaucoup avoir ce lien-là de « c’est un événement que je viens de vivre et je le poste tout de suite ». Je pense que je peux vraiment compter sur les doigts d’une main ou deux les vidéos qui, au plus, on été tournées le jour d’avant. J’essaye de faire le contenu le plus spontané possible.
| On imagine qu’avec précisément 688 000 abonnés, il y a une sur-sollicitation par les marques, aussi par les organisateurs de courses. Comment est-ce que vous faites pour choisir les collaborations ?
C’est un peu dingue de dire ça parce que je fais des études de business, mais je n’aime pas du tout ce côté-là. Je n’aime pas les chiffres, je n’aime pas du tout parler business. Comme je fais des choses qui me plaisent et que j’aime mon contenu, je me sens moi. C’est horrible de devoir mettre un prix sur soi-même. Du coup, j’ai un ami qui est aussi mon agent et c’est lui qui gère tout ça. Comme il me connaît, il sait que je deviens très vite un peu sur-stimulée avec tout ce qui peut se passer. Après, je ne sais plus où mettre ma tête, et ma créativité en prend un coup. Pour les marques, ce que je valorise le plus c’est une marque qui ressemble à ce que j’essaie de véhiculer, que le message ne soit pas toxique.
Ce qui fait toute la différence pour moi dans une collaboration avec une marque, c’est quand elle comprend vraiment mon univers et que je ne deviens pas simplement « une publicité ». Si tu décides de collaborer avec moi, c’est que tu aimes ce que je fais et ma créativité. Je n’aime pas qu’on me dicte de A à Z tout ce que je dois dire, ce que je dois montrer et combien de temps… C’est vraiment le plus important pour moi, je pense que c’est aussi une collaboration à deux, sinon ce serait pas une collaboration.
| Est-ce que ça vous arrive de prendre un dossard, faire votre course et ne pas forcément la partager sur les réseaux sociaux ?
Je crois que ça m’est arrivé que deux, trois fois. J’ai commencé à faire des courses que quand j’ai commencé à poster. Typiquement, quand je cours dans la ville de mes parents, je ne le partage pas, puisque ça touche à ma vie personnelle. Mais c’est vrai que ça m’est pas venu à l’idée de faire ça. Ce n’est pas parce que j’ai l’impression que si je ne le fais pas, ça n’existera pas, un peu comme Strava. C’est plutôt parce que je trouve que c’est toujours des moments cools à partager, donc ça me fait plaisir de les poster.
| Pour finir, si vous deviez choisir entre Marathon de New York et le Marathon de Boston ?
Le Marathon de New York. C’est une réponse évidente. J’ai des très mauvais souvenirs de Boston. La ville est magnifique, c’est juste que j’ai des mauvais souvenirs de la course, du coup j’ai du mal à l’apprécier. Pour moi, New York est vraiment la plus belle course du monde. Tu passes par tous les boroughs, par tous les quartiers. C’est juste trop trop beau et l’ambiance est absolument dingue.

La rédaction