Alice Michel : la course à pied, son alliée pendant la grossesse
Alice Michel est une jeune femme de 27 ans qui vit à Vincennes. Diététicienne, nutritionniste, professeure en biotechnologies et intervenante à la fac, elle trouve, au milieu de cet emploi du temps chargé, encore du temps pour courir et s’entraîner. L’activité physique, c’est un besoin, une passion, une nécessité dans la vie de cette femme : course à pied, vélo, randonnée, renforcement musculaire… Depuis quelques mois, une heureuse nouvelle est venue animer ce quotidien bien chargé. En août 2024, en vacances au Pérou, la licenciée du Zoom Volt Runners découvre qu’elle est enceinte.
| Dans cette interview, la future maman se confie sur ses derniers mois, ses appréhensions ainsi que sa pratique de la course à pied durant cette période.
Avais tu des appréhensions concernant la grossesse ?
« Oui bien sûr, j’avais quelques appréhensions, c’est normal. Je ne savais pas du tout comment ça allait être, comment ça allait se dérouler… Je craignais ne plus pouvoir courir et puis tout est allé très vite. Je n’ai presque pas eu le temps de réfléchir pour me poser trop de questions. »
Que pensaient tes médecins de la pratique de la course à pied durant la grossesse ?
« Aucun médecin ne m’a parlé de risque, je vois mon gynécologue tous les mois pour des visites de contrôle, à chaque fois il me donne le feu vert comme quoi je peux continuer de courir. Je suis vigilante à mon ressenti, j’écoute mon corps et je ne prends aucun risque. Le plus difficile à gérer c’est ce sentiment de culpabilité face aux remarques des autres personnes qui émettent des avis, des remarques et des jugements non fondés… C’est aussi pour cela que j’ai souhaité faire l’annonce de ma grossesse tardivement sur les réseaux sociaux. Je voulais me préserver de tout cela. »
À désormais 8 mois de grossesse, comment te sens-tu ?

« Je vais bien et le bébé aussi. Je continue de courir régulièrement, juste des petits footings sans intensité, entre 30 et 40 minutes. Les 5 premières minutes ne sont pas très agréables, ça tiraille un peu, je sens le poids du ventre et puis une fois échauffée ça va mieux. Je fais aussi des exercices de mobilité, de la proprioception et un peu de renforcement musculaire. J’essaie de m’adapter à ce nouveau corps et à ces kilos supplémentaires, c’est important pour les articulations, notamment mes genoux et mes chevilles. »
Durant cet échange, la Vincennoise nous confiait son besoin de rester active, aussi bien pour son bien-être physique que psychologique. Pour cela, footings, vélo d’appartement et marche occupe son quotidien, tout en écoutant son corps et ses sensations.
Courir enceinte : concrètement, qu’est-ce que ça change ?
« Ma fréquence cardiaque a changé, quasiment de 10 pulsations de plus au repos mais sinon disons que ça ne change pas les mêmes choses tout au long de la grossesse. Ça varie en fonction des femmes. Personnellement j’ai vraiment vu des changements à chaque trimestre, comme si tous les 3 mois commençait un nouveau cycle. Le premier trimestre c’était plutôt des nausées, de la fatigue et des douleurs au niveau des ligaments utéro-sacrés. Au second trimestre, c’était des douleurs au niveau du pubis et du haut de la cuisse. Au troisième trimestre, je n’ai plus vraiment de douleur, c’est plutôt le poid du ventre qui peut créer une forme de gêne. »
| Après avoir discuté de ces différentes phases avec des symptômes différents, Alice a ajouté combien les footings et les exercices de mobilité lui faisaient du bien, ils permettaient à son corps de s’adapter à tous ces changements physiques.
Enceinte de 4 mois, Alice a couru le Marathon de New York en novembre dernier, en 3h04. Un rythme bien plus facile qu’à son habitude, pour cette marathonienne qui possède une marque personnelle en 2h39 sur la distance reine, chrono réalisé au Marathon de Valence en 2023. C’est évidemment en respectant l’aval de son gynéco et en écoutant son corps et ses sensations qu’elle a passé la ligne d’arrivée. Malgré des douleurs supportables aux ligaments et quelques envies pressantes, Alice avait à cœur de courir cette course mythique, tout en écoutant ses sensations au fil des kilomètres.
Comment appréhendes-tu le retour à la compétition post-accouchement ?
« Le terme est pour fin mars, je ne me mets pas de pression, pas d’objectif trop rapide dans le calendrier. Les 6 semaines qui suivent l’accouchement seront off complet côté course à pied. Pour après, je veux prendre le temps. Dans l’idéal, j’ai le Marathon de Valence début décembre en ligne de mire. Je prendrai sûrement des dossards avant mais ce sera sans exigence, juste pour le plaisir de retrouver l’ambiance de course et l’arche d’arrivée. »
Pour terminer cette interview, nous pouvons dire que la grossesse est tout à fait compatible avec la pratique de la course à pied à condition d’écouter son corps, ses sensations et de privilégier la basse intensité. Bien sûr, chaque femme et chaque grossesse est différente, l’aval des médecins est necessaire pour continuer une activité physique durant cette période.
| Merci à Alice pour cette interview. On te souhaite plein de belles choses à toi et ton conjoint Nicolas pour cette nouvelle et prochaine vie à 3.