Le défi solidaire de Christophe Chartier : 24 marathons en 24 jours !

Du 2 mai au 25 mai prochains, le sarthois Christophe Chartier se lancera seul dans un défi fou : courir 24 marathons par jour en 24 jours. Assidu d’ultra-trail, c’est sur la route qu’il se lancera dans cette épopée, pour soutenir l’Association Cime, qui lutte pour la reconnaissance du handicap invisible. Entretien avec un solide au grand cœur.

| Christophe, on va bientôt vous appeler « 24/24 » ? A moins que vous ayez déjà un autre surnom vu votre tableau de chasse en termes de courses (sa fiche sur utmb.world)…

(sourire) Je suis conseiller municipal dans ma commune de Ballon-Saint-Mars et hier (NDLR, le 4 février), un de mes homologues m’a accueilli en me lançant “voilà 24 marathons”. On m’appelle parfois Forrest dans mon club de course à pied…

| Avant de parler de votre défi incroyable de courir 24 marathons en 24 jours, pouvez-vous nous en dire plus sur cette passion de la course à pied ?

Le sport a toujours fait partie de ma vie, depuis que j’ai 4 ou 5 ans. J’ai été licencié dans un club de boxe pendant 8 ans et un jour, mon coach a arrêté, le club a fermé… Je me suis retrouvé comme orphelin. C’est là que la course à pied est entrée dans ma vie. Un ami m’a emmené courir… Et de sortie en sortie, les distances se sont allongées. J’ai débuté la course à pied à 33 ans. Je pense que la boxe a été source d’inspiration pour moi sur certains trails. Quand on est seul, dans le froid, dans la nuit, dans la souffrance, c’est un peu comme “être dans les cordes”. Le mental te sort de là.

| Vous allez chercher quoi dans tous ces défis ?

… (il coupe) mes limites. Et je ne les ai pas encore trouvés alors je continue ! Les sensations que m’amène la course sont incroyables. J’ai commencé par un 10 km, puis un semi, un marathon enfin l’ultra trail… Mon premier ultra fut “Les gendarmes et les voleurs de temps”, dans le Limousin. Je n’ai abandonné qu’une seule fois une course, parce que j’ai eu peur des conditions dans lesquelles on courrait, avec notamment des orages et des passages dangereux. J’avais préféré stopper.

| Comment est née l’idée de ce défi sur route ?

J’ai très vite couru pour des associations, depuis 2017 si je ne me trompe pas. Pour moi courir c’est courir utile, c’est une évidence. Courir pour ceux qui ne peuvent pas le faire, leur donner un peu de courage, leur montrer qu’on pense à eux, et les aider concrètement parfois aussi… J’ai couru pendant de longues années pour l’association “Vaincre Parkinson” mais elle s’est malheureusement arrêtée il y a peu. C’est là que l’histoire avec l’association CIME a débuté. L’idée de 24 étapes est un hommage à la course des 24 Heures du Mans, si connue dans notre département.

| Pouvez-vous nous en dire plus sur cette association sarthoise ?

L’Association Cime œuvre pour la reconnaissance du handicap invisible. Anthony Archenault son fondateur est un ami de longue date et c’était le moment pour nous d’écrire un chapitre ensemble. Ces 24 marathons en 24 jours sur 24 communes sarthoises, je vais les courir pour toutes les personnes qui souffrent sans que leur douleur ne soit forcément reconnue. C’est une association dans laquelle je me retrouve, c’est apparu comme une évidence.

| Comment préparez-vous ce défi ?

Je suis très bien entouré depuis plusieurs années. J’ai mon coach perso, un ami et une coach dans le club d’athlétisme où je suis licencié (NDLR, Patriote de Bonnetable). Je suis plutôt épargné par les blessures : la dernière c’est à l’UTMB 2023, où je me suis éclaté un ongle qui s’est détaché de l’orteil et je me suis bloqué le bassin. J’ai réussi à finir la course mais je pouvais à peine marcher après la blessure… Je fais pas mal de séances de cryothérapie aussi et je fais très attention aussi à mon corps, avec un suivi régulier chez le podologue et l’ostéopathe.

| Pourquoi avoir choisi d’effectuer les 24 jours uniquement en Sarthe ?

Depuis un an et demi, je cherchais un nouveau défi. Pourquoi en Sarthe ? Il y a une raison bien précise à ça. J’ai choisi de faire 24 communes sarthoises pour marquer le coup. Je ne sais pas si je suis le seul à le déplorer mais il n’y a plus de marathon en Sarthe depuis plusieurs années. C’est un petit appel personnel aux autres passionnés du département. Le 25 mai, la dernière étape aura lieu au Mans pour que l’écho soit le plus fort possible. A bon entendeur…

| Une dernière question : vous avez prévu un rythme particulier pour ces 24 marathons en 24 jours ?

Oui je vais viser entre 4h30 et 5h00 à chaque marathon pour pouvoir terminer le défi. Mon record au marathon c’est 3h20 mais là c’est un autre objectif, je vais être raisonnable… 

Du 2 mai au 25 mai prochains, Marathons.com et tous les passionnés de course à pied auront un œil en Sarthe !