Courir pieds nus : quand les marathoniens reviennent à l’essentiel

Marathon
27/02/2025 18:33

Dans un monde où les technologies de pointe dominent l’équipement sportif, un nombre croissant de marathoniens choisissent de délaisser leurs chaussures pour courir nus pieds. Ce “barefoot running”, loin d’être une simple excentricité, trouve ses racines dans des motivations variées, allant de la quête d’une foulée plus naturelle à des raisons culturelles et historiques.

On a tous connu un ami foufou se lançant corps et âme dans un marathon… pieds nus. Et pourtant, l’un des principaux arguments avancés par ses adeptes de la course sans chaussures ni chaussettes n’est d’autres que le retour à une biomécanique naturelle. Nos ancêtres parcouraient de longues distances sans chaussures, et le pied humain est anatomiquement conçu pour absorber les chocs et propulser le corps sans artifice. Courir sans chaussures sollicite davantage les muscles et tendons du pied et de la cheville, renforçant ainsi ces structures souvent négligées. La légende dit que l’absence de semelle intermédiaire favorise une foulée plus légère et une meilleure proprioception, améliorant la posture et réduisant le risque de certaines blessures. Mais qu’est-ce qui motive encore plus ces athlètes à opter pour le “barefoot running” ?

Déjà, imaginez-vous, pieds nus, foulant le sol avec une légèreté retrouvée, chaque pas vous connectant intimement à la terre ou à l’asphalte. Le “barefoot running” n’est pas seulement une manière de courir sans chaussures, c’est une invitation à redécouvrir la course sous son aspect le plus pur et instinctif. En abandonnant les chaussures modernes, le coureur adopte une foulée plus naturelle, sollicitant davantage les muscles intrinsèques du pied et améliorant la proprioception. Cette pratique, bien que nécessitant une transition progressive pour éviter les blessures, offre une expérience sensorielle unique, rapprochant le coureur de ses racines ancestrales.

| Des bienfaits physiologiques reconnus

Plusieurs études et témoignages soulignent les avantages de la course pieds nus. Parmi ceux-ci, on note une réduction du coût énergétique liée à l’absence de poids des chaussures, une optimisation du cycle étirement-raccourcissement des muscles et tendons, ainsi qu’une diminution des forces d’impact au sol. Tout ça pour améliorer la proprioception, permettant une meilleure adaptation aux irrégularités du terrain. Plus encore, courir pieds nus améliorerait la technique de course car courir sans chaussures favoriserait une posture plus droite et une cadence accrue, réduisant le risque de blessures. Et n’oublions également pas que l’absence de soutien externe sollicite davantage les muscles intrinsèques du pied et de la cheville, contribuant à leur fortification. Ces adaptations peuvent conduire à une amélioration des performances et à une diminution des blessures liées à la course. Arguments recevables.

| Un héritage culturel et historique

Parler de course à pied sans chaussures ne date pas d’hier. En 1960, l’Éthiopien Abebe Bikila remportait le marathon olympique de Rome en courant sans souliers, devenant ainsi le premier Africain subsaharien à décrocher une médaille d’or olympique. Son choix était motivé par une volonté de montrer la détermination et l’héroïsme de son pays. De nos jours, des coureurs comme Karim El Hayani perpétuent cette tradition en participant à des épreuves telles que le Marathon des Sables pieds nus, illustrant une connexion profonde entre l’homme et la terre.

Bien plus récemment, c’est le défunt recordman des 42,165 km, Kelvin Kiptum, qui avait commencé sa carrière en tâtant le tartan sans matériel à ses pieds. En effet, en 2013, alors qu’il n’avait pas encore commencé la course à pied de manière formelle, le Kényan suivait les séances d’entraînement de coureurs plus expérimentés, pieds nus, après avoir gardé les chèvres et les moutons. Lors de sa première compétition officielle, un semi-marathon, le futur vainqueur du Marathon de Londres (2h01’25) a dû emprunter des chaussures, n’en possédant pas lui-même à l’époque. Cependant, lors de ses marathons professionnels, y compris son record du monde à Chicago en 2023 (2h00’35), Kiptum courait avec des chaussures adaptées à la compétition. Ce qui lui a plutôt bien souri en termes de performance…

| Une pratique à adopter avec précaution

Même si les avantages semblent nombreux, la transition vers la course pieds nus doit se faire progressivement. Nos pieds, habitués au soutien des chaussures, nécessitent un temps d’adaptation pour éviter les blessures. Il est donc recommandé de commencer par de courtes distances sur des surfaces adaptées, en écoutant attentivement les signaux de son corps. N’oubliez pas de faire attention à l’hygiène car l’entretien de vos pieds est essentiel pour prévenir les infections et les blessures cutanées. Et oui, c’est très important !

Courir pieds nus, c’est donc bien plus qu’une simple tendance. Pour de nombreux marathoniens, cela ramène à renouer avec une course authentique, respectueuse de la physiologie humaine et riche d’un héritage culturel. Comme pour toute pratique sportive, une approche informée et progressive est la clé d’une expérience réussie.

La prochaine fois que vous galèrerez à trouver LA paire de chaussures de running qui vous convient à 100%, pensez que vous pouvez aussi vous en passer.

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