Hilde Dosogne : 366 marathons en 366 jours, un exploit hors norme
À 55 ans, Hilde Dosogne a une forme olympique et elle vient de le prouver une nouvelle fois en accomplissant un exploit sportif hors norme. Le 31 décembre 2024, cette ultra-traileuse Belge a terminé son cycle de 42,195km quotidiens en bouclant son 366e marathon. Pour Marathons.com, elle revient sur ce défi qui donne mal aux jambes.
| Comment vous sentez-vous après avoir réussi ce défi de courir un marathon par jour pendant un an ?
C’est un mélange d’émotions : fierté, soulagement et profond sentiment d’accomplissement. Courir un marathon tous les jours pendant un an n’était pas seulement une question d’endurance physique, c’est un voyage mental et émotionnel. Savoir que j’ai repoussé mes limites et réalisé ce qui semblait autrefois impossible est incroyablement gratifiant.
| Quelle a été la partie la plus difficile ?
Il y a eu de nombreux moments difficiles, mais l’un des plus difficiles a été le 11 septembre, lorsque je me suis luxée un doigt après 27 km et que j’ai dû aller à l’hôpital, pour ensuite recommencer mon marathon. Le mauvais temps, l’épuisement et le fait de concilier course à pied et travail à temps partiel ont également rendu la tâche difficile. Mais traverser ces moments a rendu cet exploit encore plus significatif.
| Vous soutenez l’association BIG contre le cancer du sein. Pourquoi ce choix ?
BIG contre le cancer du sein est une cause qui me tient à cœur. Le cancer affecte tant de vies et je voulais que mon défi ait un objectif au-delà du simple fait de battre un record. Si ma course pouvait sensibiliser la population et collecter des fonds pour la recherche sur le cancer du sein, cela en valait la peine.

| Comment vous êtes-vous préparé physiquement à ce défi hors du commun ?
J’avais de solides bases en course à pied, mais l’entraînement pour ce type d’endurance nécessitait une accumulation progressive. Je me suis concentrée sur la cohérence, la prévention des blessures et la récupération. L’entraînement en force, les étirements et une bonne nutrition étaient essentiels pour maintenir mon corps en activité jour après jour.
| Et sur le plan mental ?
Oui effectivement la préparation mentale était tout aussi importante que l’entraînement physique. J’ai dû développer un état d’esprit selon lequel arrêter de fumer n’était jamais une option. La visualisation, la concentration sur de petits objectifs quotidiens et le soutien incroyable de mon mari, de mes amis et de mes sponsors m’ont aidée à rester forte.
| Comment avez-vous affronté les moments difficiles ?
Le soutien de mes proches était crucial. Mon mari Bruno, mes amis, mon équipe médicale et mes sponsors m’ont gardé motivée. Je me suis rappelée pourquoi je faisais cela : prouver ce qui est possible et soutenir BIG. Les jours les plus difficiles, j’ai divisé la course en parties plus petites et j’ai continué à avancer, un pas à la fois.
« Pour mon dernier marathon, j’ai choisi le Topsporthal de Gand, un lieu idéal pour partager l’effort, courir entourée et célébrer dignement cet exploit »
| Comment avez-vous choisi les endroits où vous couriez ?
J’ai souvent couru à Gand, en Belgique, dans des endroits pratiques et familiers, généralement des boucles de 5 km dans lesquelles les autres coureurs peuvent facilement entrer ou sortir pour quelques boucles, et pour la logistique. Pour mon dernier marathon, j’ai choisi le Topsporthal de Gand, un lieu idéal pour partager l’effort, courir entourée et célébrer dignement cet exploit.
| Comment étaient organisées les journées ?
Chaque journée suivait un rythme précis : se réveiller, travailler le matin, se préparer, courir, récupérer, dormir et répéter. J’ai équilibré travail à temps partiel et vie quotidienne autour de mes marathons en m’assurant d’avoir suffisamment de temps pour me reposer, me nourrir et m’engager dans les médias.
| Après cet exploit mondial, quel est votre prochain défi ?
Après une année aussi intense, je prends le temps de récupérer et de réfléchir. Mais j’adorerais courir le Spartathlon pour la 3ème fois.